Chapitre 1 : Quentin

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C'est encore dans un bus que commence ma journée. Encore et toujours. Ce bus. Je trouve que c'est assez plaisant de prendre le bus le matin pour aller au lycée. Pour plusieurs raisons. Déjà, rare sont ceux qui sont content de se lever aux alentours de 6h00 du matin, et de sortir de sa couette bien chaude pour ensuite aller au lycée, surtout quand ça ne fait qu'un mois qu'on sort des vacances d'été. Et bien moi, c'est pareil. Sauf que, après être sorti de cette fameuse couette, m'être préparé, et avoir attendu 5 minutes mon bus qui passe devant chez moi, je retrouve a moitié ma sensation d'être dans ma couette : lorsque mon bus arrive, je m'arrange toujours pour m'asseoir à une des places tout au fond du bus. A gauche. Je préfère voir la route que le trottoir.

Bref. Une place tout au fond, ce qui signifie à côté du moteur, donc qu'il fait chaud, des écouteurs de bonne qualité avec évidemment du bon son, et un bon pull dans lequel tu te sens bien avec, et voilà comment je crée une sensation artificielle de couette juste avant de commencer les cours. Alors oui je sais qu'il y en a qui vont me dire que la voiture, c'est mieux. Libre à eux, mais moi, le matin, c'est le bus sinon rien.

En réalité je dois prendre deux bus pour aller au lycée. Ça ne me dérange pas. La correspondance se fait au centre ville et je sais que 5 minutes après être descendu de mon premier bus, je serai dans le deuxième. Juste, il faut savoir être stratégique et savoir où va s'arrêter le bus pour être sûr qu'il n'y aura personne qui prendra ma petite place adorée. Car dans mon deuxième bus, il y a beaucoup de monde. On va dire que mon lycée est assez grand.

Mon lycée, parlons en. Ça va. Il y a pire comme lycée. Franchement je ne devrai pas me plaindre. J'ai d'ailleurs pas grand chose à reprocher à mon lycée bien que je m'en fiche un peu tant que j'arrive à avoir mon BAC grâce à leur enseignement.

Niveau population, les gens là-bas y sont assez ouverts. Enfin, comparé au collège... Je suis gay, et je peux dire qu'au collège, même sans le dire à personne, je sentais les regards se poser sur moi, et pas pour me soutenir.

Au lycée je suis arrivé en seconde en mode je-m'en-foutiste. Ça c'est grâce à mon coming-out sélectif auprès de mes potes que j'ai fait l'été qui passait de la 3ème à la seconde.

En arrivant en seconde, le moment où tu te dis que tu détestes ta classe et que tu préférais l'année dernière, j'arrivais a m'assumer un peu. En fin de seconde, le moment où tu te dis que tu adores ta classe et que tu n'as pas envie de la quitter, on pouvait me demander au calme "t'es pas un peu gay toi ?", je répondais au mieux "si si", ou au pire quand c'était quelqu'un que je détestais "Bah ouais pourquoi t'as un problème ? Car si t'en as pas je vois pas trop pourquoi et comment tu viens me faire chier.". Oui bon j'avoue que quand je n'aime pas quelqu,un j'ai plutôt un caractère à sang chaud, ce qui veut dire que je préfère remballer quelqu'un bien haut et fort que de laisser passer.

Enfaite, d'un côté, il y a des gens que je ne peux vraiment pas me voir. Et ces gens là, si ils viennent me parler, c'est clair qu'ils vont se faire remballer. Et d'un autre côté, il y a des gens juste chiants avec qui je ne suis pas spécialement pote, mais nos discussions pendant une heure de cours peuvent être très variées : 8h10 = tu les as payé combien tes airpods ? 200 pourquoi ? Ah rien je demandes comme ça. // 8h30 = Oh Quentin est-ce que tu dneus'fns ? Hein ? Prout ! OH MAIS LA VIE ARRÊTE DE PARLER T'ES JUSTE CHIANT FERME TA GUEULE NAN ???

Voilà, oui j'ai des airs bipolaires.

Bref, je préfère vivement le lycée que le collège. Et puis même, si on part d'un point de vue totalement... subjectif, à partir du lycée, t'as les gars qui commencent à se mettre à la muscu et à ressembler à de vrais jeunes hommes. Et donc du coup, bah pour les yeux, c'est sûr qu'on s'ennuie pas.

Baptiste.Där berättelser lever. Upptäck nu