Noël à Poudlard

Chapitre 12

Draco était debout depuis un long moment, il n'avait pas réussi à dormir correctement, stressé de la journée qui s'annonçait. Il était déjà dans la grande salle pour prendre son petit-déjeuner, mais encore personne n'était debout. Le départ pour Pré-au-Lard était à neuf heures trente, ce qui lui laissait énormément de temps libre pour réfléchir. Il aurait dû rester dans son dortoir, quitte à réveiller ses camarades pour arrêter de penser. Draco s'inquiétait pour Hermione, il avait peur que toutes leurs recherches n'aboutissent en rien. Hermione serait dévastée et ça, il ne pouvait le supporter, surtout qu'il s'agissait de sa nouvelle amie. Génial, maintenant il pensait à ce qui s'était passé la veille ! Pourquoi tout ça lui trottait ainsi dans la tête ? Tout ça à cause de Pansy, Théo et Blaise qui lui avait fait entrer dans la tête le fait qu'il ait fait quelque chose de mal. Alors que non ! Il n'avait rien fait de mal, non ? Il se leva, décidé de réveiller Blaise et Théo pour leur parler, il s'arrêta en apercevant la seule autre personne qui n'arrivait pas à dormir, Hermione.

''-Hermione ! Viens manger avec moi !

-Tiens, salut.

-Toi non plus tu n'arrives pas à dormir ?

-Non, je n'ai pas réussi à dormir alors j'ai lu toute la nuit les livres que Madame Pomfresh m'avait passé. Toi non plus tu ne dors pas, pourquoi ?

-Je suis stressé pour aujourd'hui.

-Vraiment ?

-Oui. Pourquoi, ça t'étonne ?

-Un peu, je ne m'attendais pas que tu sois du genre à angoisser.

-Quand il s'agit de mes amis, c'est le cas.'' Hermione rougit et baissa la tête quand il prononça ses mots et Draco s'en voulait à lui-même. Vue la réaction de la Gryffondor, il avait fait quelque chose de mal.

''-Hermione, je peux te parler sérieusement sans que tu te foutes de moi ?

-Oui vas-y.

-Qu'est-ce qu'il se passe ? Depuis hier soir tu agis bizarrement. Tu ne parles plus à croire que tu as perdu ta langue et tu n'oses pas me regarder dans les yeux quand je te parle. J'ai fait quelque chose de mal ?

-Non, tu n'as rien fait du tout.

-Alors pourquoi tu agis comme si c'était le cas. Tu sais que je me suis fait engueulé par les autres imbéciles qui me servent d'amis car il ne voulait pas te perdre ?

-Vraiment ?

-Bien sûr Hermione, on tient tous à toi, mais j'avoue que moi je suis perdu. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

-Je vais te paraître ridicule en te disant ça...

-Dis le, je ne me foutrais pas de toi.

-Et bien, je suis embarrassée pour tout dire.

-Depuis quand ? Tu n'as pas à l'être, je te le jure.

-Depuis que je t'ai fait un câlin. J'aurais dû me taire, dis comme ça, ça paraît vraiment ridicule. Voilà que je me fais encore honte. Mieux vaut que j'aille manger seule histoire de ne pas m'enfoncer.'' Hermione se leva pour partir mais Draco l'arrêta en lui prenant la main.

''-Rassied toi. Tu n'as pas à avoir honte Hermione, c'est comme ça que tu es. Ça m'a surpris car je n'en ai pas l'habitude, mais j'ai été heureux d'avoir reçu une réaction comme ça de ta part. Je n'aurais pas pu rêver mieux.

-Tant mieux alors. Mangeons, parce que je crève la dalle.''Hermione sentit le rouge de ses joues monter en flèche, mais elle décida de faire comme si de rien était et de rester là, avec Draco. Elle n'avait jamais eu besoin d'autant de courage pour rester à cette table. Son corps tout entier chauffait de gêne. Pourquoi devenait-elle gênée avec lui ? Elle était passée de la haine au je m'en fous à de la gêne et elle détestait ce dernier sentiment. Draco n'arrêtait pas de la fixer, ce qui l'agaçait encore plus. Hermione inspira un grand coup, resserra sa queue de cheval et regarda Draco.

''-Tu penses vraiment qu'on a une chance de redonner la mémoire à mes parents ?

-Oui, j'y crois. Il suffit que toi tu y croies. Je pense juste que ça ne sera pas aussi simple que ce à quoi on aimerait, mais je suis sûre qu'on y arrivera.

-J'aimerais tellement les avoir dans les bras, pouvoir leur dire à quel point je les aime. Tu sais que une fois je leur ai envoyé une lettre anonyme pour leur dire que je les aimais et à quel point j'étais désolé d'avoir brisé notre famille. Tu dois me prendre pour une folle, mais ce n'est pas grave.

-Je parlais à mon père imaginaire quand il n'était pas à la maison. Soit il apparaissait dans ma tête, ou je parlais à son tableau. J'avais besoin de lui plus que jamais.

-Au moins on est tous les deux tarés, pas besoin de se cacher de notre folie !

-Qu'est-ce que tu as fait d'autre qui est fou ?

-Je suis retournée dans notre ancienne maison et j'ai dormi dans l'ancien lit de mes parents, mais j'ai vite transplané parce que les habitants de la maison étaient revenus.

-Bon j'avoue, ça c'est un peu fou. Une fois je me suis caché dans la cave, espérant disparaître. Sauf que la cave fait vraiment flipper et je suis remonté en hurlant.

-Rien de bien grave.'' Hermione et Draco restèrent à table jusqu'à ce que l'heure de partir pour Pré-au-Lard s'annonce. De nombreux élèves les dévisageaient, on ne voit pas tous les jours Draco et Hermione à la même table, les rumeurs couraient déjà. Blaise et Théo les avait rejoint et Pansy viendrait seulement l'après midi pour ne pas gêner Hermione et Draco dans leur enquête et pour ne pas tenir la chandelle avec Blaise et Théo. Heureusement que pendant les vacances il y avait deux horaires possibles pour aller à Pré-au-Lard, sinon elle aurait passer la journée enfermée et toute seule.

Hermione enfila son bonnet, qu'elle enfonça au maximum sur sa tête, et cachait son nez dans l'énorme écharpe qui entourait son cou, ce qui fit énormément rire Draco et ses deux acolytes. Quand Hermione vit qu'ils allaient rester comme ça, tels des mannequins sortis du magazine Vogue avec leur écharpe pendante par dessus leur manteau ouvert, bref qui ne serait à rien à part pour faire joli. Hermione leur répondit par un tirage de langue des plus mature. Blaise n'arrêtait pas de lui parler durant tout le trajet, lui racontant des blagues ou des anecdotes censées être drôle. Sauf que Hermione était tellement tendue qu'elle n'arrivait pas à détendre sa mâchoire pour rire, malgré tous les efforts de Blaise envers qui elle était reconnaissante.

Une fois arrivé devant le panneau indiquant qu'ils entrèrent à Pré-au-Lard, Théo et Blaise les laissèrent, les encourageant du mieux qu'ils purent. Draco ouvrit la marche avec Hermione sur les talons au bord des larmes. Elle n'y arriverait pas. Ils entrèrent dans les Trois Balais là où le médicomage et la langue-de-plomb devait les attendre. Sauf que voilà, il n'y avait que le médicomage, qui avait l'air mal en point. Ses yeux n'arrivaient pas à se fixer sur un point et il rigolait tout seul. Tu parles, le voilà le médicomage qu'elle avait tant attendu et dans lequel elle avait mis tous ses espoirs. Et n'oublions pas que la langue-de-plomb n'était pas là. Hermione allait s'effondrer, mais Draco lui prit la main pour la soutenir et l'emmener face à cet homme.