Treize

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Avertissement : Quelques discussions et mention de l'automutilation

Les doigts de Sasha parcourent mon bras. C'est apaisant et il est chaud et je me retrouve à fermer les yeux, près à m'endormir. Sasha me serre plus fort et j'enfonce ma joue dans la chair de son bras. Pomme et Valentine sont allongées sur ma poitrine en ce moment. Ils couraient un peu plus tôt, mais il semble qu'elles s'en lassent.

Sasha attend que je dise quelque chose en réponse à sa question précédente, mais je ne sais pas comment exprimer mes sentiments sans avoir l'air pleurnichard et pathétique. Il ne me fait pas pression pour parler, mais au fil des secondes, je me sens encore plus anxieux parce que je ne réponds pas.

"Je suis vraiment anxieux aujourd'hui, c'est tout."

Sasha fredonne, continuant de frotter des cercles sur mon bras. "Pense-tu que nous pourrions essayer d'en parler ? Cela m'aide parfois, à faire le tri dans mes pensées."

J'acquiesce un peu, légèrement hésitant. "D'accord."

Je lève les yeux vers Sasha, le voyant sourire doucement. "Commençons par quelque chose de plus évident, puis nous pourrons parler d'autres choses."

Sasha s'arrête une seconde. "Es-tu inquiet pour les cours ?"

"Oui."

"Quelque chose de spécifique ? As-tu un test ? Beaucoup de travail à faire ?"

Mon estomac tourne en pensant à l'épreuve orale d'histoire. Il ne reste que trois jours. J'ai essayé de ne pas y penser et j'ai étudié comme un fou, abandonnant même le travail pour mes autres classes afin de le faire. Quand je n'ai pas étudié, j'étais en train de m'inquiéter. J'ai rechuté plusieurs fois, mais personne ne m'a demandé si je me faisais du mal, donc je ne l'ai pas mentionné. J'ai été nerveux toute la semaine et ça doit être perceptible sinon Sasha ne m'aurait pas demandé si nous pouvions parler.

J'ouvre la bouche pour parler, mais ma langue est sèche et grosse, alors je m'étouffe avec les mots. Je veux partir, mais j'ai promis d'essayer de parler. J'essaie encore.

"Nous avons un test oral d'histoire."

Sasha jure un peu sous son souffle. Il me serre. "Combien compte la note dans la moyenne ?"

"La moitié", je réponds. Je ne peux pas réussir le cours si j'échoue à ce test.

"Tu as Goldman, n'est-ce pas ? Pourquoi n'irions-nous pas lui parler avant le cours jeudi et nous verrons s'il peut te laisser faire un essai ou quelque chose à la place. Sinon, c'est un connard."

Je souris légèrement malgré la douleur dans mon estomac.

"Tu te sens obligé de réussi parce que tu veux prouver à tes parents que le fait d'aller dans une école d'art en vaut la peine, mais tu ne devrais pas ressentir cela. Tu as obtenu une bourse; tu ne leur dois rien. Réussir n'est pas tout et si les choses ne vont pas bien, nous trouverons quelque chose de mieux. "

Je ne réponds pas. Je ne veux pas que mes parents pensent que je perds mon temps. Ils détestent que je ne fasse pas quelque chose qu'ils jugent digne. Je m'approche pour caresser Valentine, ce qui est apaisant. Pomme s'avance, reniflant mon menton. Elle éternue.

"Si Goldman ne peut pas s'adapter, tu peux essayer de passer à l'oral, et si c'est trop, c'est bon. Je serai là avec toi, aussi longtemps que tu le voudra."

J'acquiesce. Je veux que Sasha vienne avec moi. Je me sentirai mieux. Je peux peut-être le faire s'il est là avec moi.

"Tout se passera bien, même si jeudi semble intimidant. Tu ne seras pas seul."

The Honey-BeesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant