Lamentations 6

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Vent d'harmattan

Je me suis levé bien après 12h aujourd'hui.
Le soleil est haut au dessus des manguiers. Mais j'ai froid, froid, oui froid. 
En effet un froid intense s'est jeté sur les portes de mon âme.
Mon esprit est ankylosé, en hypothermie avancé. 
Je plonge derrière le rideau de mon être et je ne sens que ce froid noir. 
Vide, noir et froid. 
Voilà ce qui suinte en moi. 
Je ne vois plus rien, je n'entends plus , je ne sens plus que cette brume glaciale, sèche et sans lumière. 
Tout est glauque là où je suis. Il fait sombre et noir. 
Oui tout est noir et sombre. 
Tel un cadavre animé, un pantin desartibulé, les membres de mon corps se promènent lentement dans l'appartement, à la recherche d'un prise, à quoi se raccrocher. 
C'est peine perdue, il n'y a plus aucune flamme derrière la façade de mes yeux. 
Ou tout du moins, elle n'a fait que mourir jour après jour de tant de silence. 
Je pourrais être mort que je ne le saurai même pas. 
De toute façon personne ne s'en rendrai compte, même pas elle. 
Je crois que j'ai épuisé les flammes de mon buisson ardent. 
Je me vois avachi sur ce canapé, mon bras de balançant au rythme du vent léger qui traverse la pièce sans humeur. 
La mort même ne veut pas de moi.
Elle me renvoi chaque jour aux portes de la vie. 
Mais il faudra bien qu'elle m'accepte un jour qu'elle le veuille ou non. 
Toute cette mélancolie pour elle, elle, la main qui s'est jouée de mon cœur. 
Je sais la solitude, je sais la douleur, mais mon sang se mélangeant à mes larmes asséchées, à mis fin à la douleur qu'elle à laissée en moi.
Il ne reste que le froid, oui le froid.
Un froid d'harmattan.

Hector de lumière.

Muses et MédusesWhere stories live. Discover now