tortures psychologique

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L'échec !
Nous voilà tous rassemblés ce matin, la mine revêche, la tête et le cœur remplis d'appréhension.
Les moustiques autour de nous ont entamés une symphonie pour le moins populaire, que certains suivaient à renfort de clapets de mains.
Tous ces jeunes hommes attendaient tous un évènement qui se faisait désirer. Bientôt les premiers rayons du soleil suivirent l'aube bleutée, nous auréolant de couleurs rougeoyantes et douces. Ici un criquet entamait les tests de sonorités de sa compagnie avant le levé du chœur. Là une bande désorganisée de fourmi des plus retords se promenait sur une bande de terre boueuse fraîchement retournée par une houe.
Une sirène retentit et ce fut le début d'une longue course non contre la montre mais contre les plus rapides du groupe. On pouvait entendre le martèlement des chaussures de sport sur le sol irrégulier et rouge de poussière de ce petit village champêtre.
   Au milieu de cette cohue en rute, moi, le visage crispé par l'effort et la concentration, les jambes en perpétuel déplacement, la respiration hachée par les trois premiers kilomètres de cette course vers un avenir planifié durant des nuits. Le cœur au bord des lèvres, je regarde le flot de ses sprinteurs qui se faisaient un plaisir de me surpasser. Soudain une évidence me pris et ma gorge de noua.
Allais-je perdre ainsi? Vais-je échouer aussi facilement ?
Je pensais à tous ses visages qui me soutenaient.
Je pensais plus à l'un d'entre eux, plus important, celui de ma chère cousine, une presque mère.
Je me retrouvais dans un état second sur cette route à penser mon avenir.
Que pouvais-je faire d'autre de ma vie.
Vais-je pouvoir me relever de cette chute?
Suis-je si nul?
Le goût de l'échec n'était pas amer, non. Ne vous y trompez pas. Il n'a que le goût de l'acide désillusion.
Mes yeux se poseront sur la ligne d'arrivée et je sus que jamais je n'y arriverai à temps. J'avais échoué, lamentablement.

Muses et MédusesWhere stories live. Discover now