L'hiver au fond du coeur.

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Je me suis assis au bord du vide, au 4ème.
Je regarde le va-et-vient des cyclistes en bas.
Un vent froid et presque glacial souffle et pousse les gens à marcher plus vite.
Moi je suis seul la haut.
Seul face à la peine, seul face au rejet.
J'ai enlevé ma veste pour me laisser aller à la morsure du vent.
Je n'ai pas froid, je suis froid.
Mes yeux ternes en accord avec cette sombre mélodie qui envahie mes oreilles, fixent la rue sans rien voir que ce rejet.
Elle n'a pas voulue de moi,
Pauvre de moi aujourd'hui.
Tout doucement elle s'était glissée en moi pour pouvoir mieux m'abandonner.
Le vent ne m'atteinds plus. Il est moi. Je suis froid.
Je n'ai pas mal, non je ne souffre pas.
Je n'ai juste plus mon cœur pour souffrir, ni les yeux pour pleurer.
La douleur n'est pas intense, elle est vivante en moi. Elle s'insinue en moi telle les racines d'un arbre en proie à une croissance  folle.
C'est une terre de non retour.
Mes pieds baignent déjà dans le maëlstrom sanguin dont je serai l'objet tout de suite en bas. Les gens en bas comprendront-ils ?
Je ne suis plus rien sans elle.
Mais elle m'a dit "Non, tu viens trop tard"
Alors une nouvelle mélodie s'insinue entre mes lèvres en cette soirée frigide.
La symphonie du désespoir.

Muses et MédusesWhere stories live. Discover now