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#12 Réunion

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Raphaël rompit le baiser et s'éloigna.

Azazel ne rouvrit pas les yeux tout de suite, et lorsqu'il se sentit assez courageux pour le faire, l'ange avait disparu.

Il resta seul au pied du sapin, maudissant tous les couples aux alentours, qui se disputèrent tous en rentrant chez eux au soir.

L'ange, quant à elle, héla un taxi quelques rues plus loin et donna l'adresse de son hôtel. Son visage était fermé, ses yeux lointains, et le taximan lui demanda si tout allait bien, madame?

Elle ne répondit pas.

Traversant comme un fantôme le hall d'entrée du Waldorf-Astoria et empruntant l'ascenseur, c'est dans un état second qu'elle dévérouilla la porte de leur chambre. Elle aurait tout le temps de pleurer quand elle y serait, et il ne rentrerait pas tout de suite?

C'était même probablement même mieux s'il ne rentrait pas du tout.

Les yeux humides, elle ne remarqua pas que toutes les lumières de la suite étaient allumées.

⌛🦉🐍 

"Tu sais, je pense que tes Druides n'existent plus depuis longtemps.
-Il faut se rendre à l'évidence."

Raphaël jouait avec la rose de Damas qui ornait sa chevelure. Il l'avait gardé depuis ce jour, près des remparts...

"Je crois que je vais aller plus à l'est. Peut-être jusqu'à Cipango. Il paraît que leurs moeurs sont raffinées et leur nourriture délicieuse." Continua Azazel.

"Lassé de la France?" mais ce que l'ange voulait vraiment dire, c'était "Lassé de moi?". Il s'assit près d'une source au milieu d'une clairière.

"Oh, ce n'est pas ça. Mais je n'ai jamais été très à l'aise avec la guerre.
-Moi non plus, mais il faut bien s'en mêler, parfois.
-Donne-moi cette rose."

La décrochant, il la tendit à son compagnon maléfique, qui s'en saisit.

"Tu n'arrêtes pas de chipoter avec ça, c'est agaçant." Et en un instant, la fleur devint sèche et s'effrita.

"Azazel! Ma rose!
-Ce n'est qu'une rose, l'angelot. Comme il y en a des milliers d'autres sur les remparts des pays d'Orient."

-Cela ne se fait pas de reprendre et de détruire un cadeau!"

Il avait crié, le coeur au bord de sa gorge.

"... Tu veux dire que c'était celle que je t'avais donné à Damas? Comment est-ce possible, cela fait presque dix ans...
-Je suis parti voir ce qui se tramait par ici, avec cette petite Jeanne... Mais tes collègues avaient déjà tissés son destin.
-Je n'y peu rien s'ils ont fait brûler la gamine!"

La tension montait dans la conversation.

"Et je n'y peu rien si tu es un stupide sentimental qui garde une rose pendant dix ans!
-Mais tu n'as pas à détruire ce qui m'appartiens!
-Et pourquoi pas? Ne suis-je pas un démon? Ne devrais-je pas te causer du tort? N'est-ce pas dans mes fonctions? Mais non, toi, tu me regardes, et tu vois une pauvre et misérable créature digne de ta pitié, n'est-ce pas?"

Des flammes le consumèrent en un instant, et un minuscule hibou s'envola à travers les branches de la forêt connue sous le nom de Brocéliande.

"Azazel... Azazel..."

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Des mains se saisirent d'elle, et c'est un sentiment de peur qui la figea sur place.