Sixième (2°)

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     « L'amitié diminue lorsqu'il y a trop de bonheur d'un côté et trop de malheur de l'autre. » Carmen Sylva, "Les pensées d'une reine".

     J'avais atteint la moitié de l'année sans trop de problèmes et contre toute attente, la distance nous avait rapprochées plus que jamais.

     Tu étais ma bouée dans cet océan de noirceur où je vivais. Celle qui me permettait de rester en vie, de ne pas sombrer dans les profondeurs des ténèbres. Je pouvais tout te raconter. De mes plus grandes peurs à mes plus minimes espoirs. Tu savais trouver les bons mots pour m'aider, me réconforter. Tu étais tout pour moi et un jour, avant de m'endormir, une pensée me traversa l'esprit : 

     — Si je perds tout ce que j'ai, du moment que tu restes à mes côtés, tout ira bien.

     Puis je m'endormie, portée par cette envie nouvelle de joie et de liberté. Ma vie reprenait tout son sens et je me sentais enfin réellement là. Encore et toujours là. Et devine quoi ? Eh bien j'étais heureuse d'être de ce monde, à tes côtés. J'étais heureuse d'être vivante, d'être réelle. Je me disais que tout allait bien aller à présent parce que toi, ma meilleure amie, ma sœur de cœur, la personne qui m'avait refait découvrir la vie, le monde et toute sa beauté, tu étais avec moi. 

     Au fond, je savais que si tu me laissais tomber je ne survivrais jamais.

Au fond...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant