[ Terraink ] - Négociations

Chapitre 9

Réveillé de bonne heure par l'alarme de son téléphone, le châtain sortit de son sommeil avec le sentiment que la nuit lui avait permis de recharger ses batteries. Lorsqu'il ouvrit les yeux ce matin, le visage du brun l'accueillit. Vraisemblablement, les deux individus semblaient attirés comme des aimants la nuit au vue de la proximité qui les séparait chaque matin depuis leur installation dans cet hôtel. Chassant cette idée dans un recoin de son esprit, le garde du corps entreprit de se lever. Mais quelle ne fut pas sa surprise en s'apercevant que sa main avait trouvé le chemin de la hanche du plus petit. Le feu au joues, il se leva précipitamment. Depuis quand s'était installée une telle proximité avec ses clients.
Machinalement, ses yeux s'étaient jetés dans la rue : aucun véhicule ou individu suspect n'y traînait. Sur cette constatation, il se réfugia dans la petite salle de bain. Et alors que l'eau glissait lentement sur ses épaules jusqu'à mourir lamentablement le long de son corps, le châtain ne pu retirer de son esprit l'idée de cette proximité avec le brun. Celle-ci restait un profond mystère pour lui. Bien évidemment au cours de ses voyages, formations et bien évidemment au cours de son service militaire il avait été contraint de dormir au plus près d'autres individus mais jamais, au grand jamais il ne s'était retrouvé dans des situations si embarassantes. Les joues encore rouges, le châtain décida de chasser de nouveau cette idée saugrenue afin de s'habiller. Seulement voilà, à la recherche de ses vêtements, il dû se rendre à l'évidence : ceux-ci avaient été oubliés dans la chambre. Las, il enroula fermement une serviette autour de ses hanches et sortit silencieusement de la petite pièce. Ravi que le brun ne soit pas encore levé, il s'accroupit prestement, cherchant vivement une chemise et un pantalon propre.

Dérangé par ce bruit étouffé de vêtements froissés, le brun se retourna dans le lit. Surpris du fait que seule la fraîcheur des draps ne l'accueille, le négociateur grogna dans son sommeil. Il aurait juré s'être endormi aux côté d'une source de chaleur rassurante. L'esprit encore embrumé de fatigue, il s'était relevé assez brusquement, se frottant machinalement les yeux. En effet la place à ses côtés avait été désertée et c'est en reprenant pleinement conscience qu'il réussit à remettre un nom sur la personne manquant à l'appel. Mais alors que ses paupières laissaient passer la lumière aveuglante du soleil qui au loin, commençait à poindre, il aperçu auprès de leurs valises le dos du châtain qui semblait pester contre son propre sac en foutoir semblait il.
Alors enfin, le négociateur s'assit sur le lit, faisant face au garde du corps qui enfin, semblait avoir mis la main sur ce qu'il cherchait.
Tous deux s'immobilisèrent. Pour Thomas, la gène d'apercevoir l'homme qui devait protéger sa vie en si fâcheuse posture et pour celui-ci, le fait d'avoir réalisé ce qu'il craignait : réveiller le bouclé.

- Sacrée vue au réveil. Plaisanta alors le brun tentant de détendre l'ambiance, tendue de si bon matin.

- O-ouais, t-t'as vu ça ? Cadeau de la maison. S'empressa d'ajouter le châtain que la gène gagnait de plus en plus.

Inconsciemment, le brun laissa ses prunelles se poser sur le corps de l'homme en face de sa couche. Les fins muscles dessinés sur son corps laissait penser à un jeune Apollon. Mais alors que le brun se perdait dans ses contemplations, celui-ci releva la tête vers celle de son colocataire d'une semaine, croisant son regard.

- T'as fini de me mater ? Demanda t-il en riant, satisfait d'avoir retourné la situation à son avantage.

- Hein ? S'étrengla presque le brun. Je matais pas ! T'es sur le chemin de mon regard endormi, y a nuance ! Et puis si je voulais, t'as bien dis que c'était offert par la maison nan ?

En proie aux flammes gagnant ses joues, le brun pensa brûler vivant lorsque le garde du corps se décida enfin à se replier dans la salle d'eau, riant aux éclats.