I gave up. (Journal d'une Anorexique)

2.

On dit souvent que les lundis matins sont une torture.
C'est en tout cas ce que semblent penser les étudiants du lycée Thompson, vu leurs têtes déprimées, leurs dos voûtés et la mauvaise humeur qui semble imprégner le hall à 7h54, un lundi 23 mars. Beaucoup de ces élèves se disent qu'ils ne leur reste que 6 minutes avant d'entamer une nouvelle semaine d'enfer, certains même s'imaginent qu'en 6 minutes ils auraient largement le temps de se casser de ce bâtiment trop grand, pour si peu d'élèves présents à tout les cours. D'autres, eux, se disent juste que c'est comme ça, que c'est la vie, qu'ils en ont connus des pires, et que de toute façon les tables de classes ne font pas de si mauvais oreillers que ça.

Et puis, il y a cette fille. Le cure dent, comme l'appellent ses camarades entre eux. Elle, on dirait qu'elle ne sais pas vraiment pourquoi elle est là, ni comment. Ses jambes semblent à peine assez fortes pour la maintenir debout, ou tout simplement pour la maintenir en vie. Son corps frêle enveloppé dans un gros gilet, des bottes à la semelle dure, et un leggings qui ne touche même pas ses cuisses, comme à son habitude.
Et bien qu'elle ne s'en vante pas, loin de là, tout le monde sait.
Tout le monde sait que ses bras et ses jambes sont couverts de marques indélébiles, de cicatrises sans cesse cachée par de nouvelles coupures.
Tout le monde sait qu'elle est incapable d'avaler plus qu'un bout de pain par jour sans vomir, qu'elle se shoote au thé vert.
Tout le monde voit ses cernes marquées, presque gravées sur sa peau diaphane.
Tout le monde voit qu'elle à des bleus partout, qu'elle à des sautes d'humeurs si souvent qu'on ne sais pas vraiment qui elle est, et qu'elle-même ne le sais plus.
Tout le monde sait qu'elle a désespérément besoin d'aide, qu'elle empeste le désespoir.
Et pourtant, ils se contentent de la regarder, se demandant qu'elle genre de personne elle est, sans jamais que l'idée d'aller le découvrir par eux-même leurs traversent l'esprit.

Mais, à 7h58, alors que les soupirs se font plus fréquents dans la grande salle et que les sécheurs sont déjà bien loins, tous sans exception, sauf peut-être Kathleen qui profite de cette diversion pour s'éclipser, se tournent vers la porte.
Tim Délais, le petit nouveau, vient d'entrer.
Il n'est dans ce lycée que depuis une semaine, et il est déjà intégré. Il n'est pas spécialement populaire, enfin il n'est pas seul non plus, pas spécialement beau, mais loin d'être moche. Et en quelques jours seulement, tout le monde le connaît pour son côté cool et son sens de l'humour imbattable. Il est juste la définition parfaite du garçon banale ; Nike aux pieds, PlayStation dans la chambre et cigarettes dans la poche. Sauf qu'à la différence des autres mecs un peu simplets qu'il a put rencontré à son arrivée, il a un passé. Et il sait que certaines choses ont besoin d'être préservées. Il sait que certains sentiments sont précieux.

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Voilà, et hop un deuxième chapitre au pdv omniscient. Je devais introduire le personnage de Tim pour la suite. J'espère que vous avez aimé malgré la forme, et n'hésitez pas a me dire si vous préférez ça aux "lettres" ... Je pensais faire un chapitre comme ça tout les 4ou 5 chapitre épistolaires, qu'en pensez vous ? J'ai fait une nouvelle couverture, elle est en média, dites moi se que vous en pensez. Elle fait un peu moins triste que l'autre, a vrai dire je la trouve plus mélancolique que triste, et c'est se que j'avais envie pour ce moment la de l'histoire.
J'ai vu qu'on était bientôt a 1k de vues, c'est tellement plus que je l'espérait, en vérité je me rend pas bien compte.
Xx.

M.

PS: je tient a préciser, introduction d'un deuxième personnage ne veut pas dire petite histoire cucul. Je tient à le redire, mon but est avant tout d'exprimer une réalité, pas un conte de fées.