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L'atmosphère était devenue lourde, étouffante. Le noiraud avait royalement ignoré Jimin qui commençait à se sentir de trop, ses doigts jouant sur les plis de son pentalon comme sur une guitare. Il avait songé à s'en aller, mais il ne voulait pas lui faire croire qu'il avait été froissé par son regard purement dédaigneux qui malgré tout l'avait fait se crisper de l'intérieur.

Alors voilà un certain temps, on ne sait pas exactement, qu'ils étaient là, assis sur ce banc fripé. L'un perdu dans une affliction incomprise, l'autre étouffé par les mots indécis qui ne voulaient sortir.

Jimin ne savait pas quoi faire, quelque chose le retenait ici sans qu'il ne sache pourquoi. Un moment gênant auquel il ne pouvait échapper, comme dans la salle d'attente avant la consultation chez le médecin, ces nombreuses personnes qui attendent que leurs noms se fassent prononcer dans un silence pesant où quiconque n'ose parler. C'est dans cette situations où jimin était coincé.

Il avait donc fait comme tout le monde dans ce genre de situations ; il a prit son cellulaire et a fait semblant de se concentrer dessus. Un simple objet informatique sur lequel ses yeux s'abîmaient.

Il fixait son fond d'écran d'un air absent, ne pouvant se concentrer sur rien d'autre, que les pleurs et les reniflements du noiraud recroquevillé, la tête entre ses deux genoux.

Le blond orienta alors à nouveau son regard vers le mystérieux garçon qui avait recouvert ses cheveux corbeaux d'une capuche de même couleur.

Il tremblait.

Et ses épaules se haussaient lorsque des haut-le-cœur survenaient.

Il expirait lentement par la bouche, son nez bouché par un écoulement incolore et bien que Jimin ne le voyait pas, il le devinait.

Prit d'une soudaine peine ou compassion, il fouilla quelque chose dans son sac avant de tapoter l'épaule du noiraud et de lui tendre ce qu'il avait dans l'autre main.

Celui-ci se saisit du paquet de mouchoirs coloré et en retira un. Il se moucha brièvement avant d'adresser un regard étonné au blond qui lui sourit.

« Ce sont des mouchoirs parfumés à la menthe. »

Et le noiraud cette fois-ci, tenta un sourire à son tour, et quoi qu'un peu crispé, il ajouta d'une voix irrégulière toujours prise de tressaillements :

« Merci. »

─ 𝒂𝒍𝒐𝒏𝒆 𝒕𝒐𝒈𝒆𝒕𝒉𝒆𝒓. ᵏₘWhere stories live. Discover now