La Gladiatrice III - Fanfiction Hunger Games -

11. Conseils

Quand je m'éveillai, j'étais allongée dans un lit immaculé dans une vaste pièce qui empestait le désinfectant. Je fronçai le nez quand l'immonde senteur me vint au nez avant de chercher à me lever. Je ne pus esquisser le moindre mouvement tant les sangles qui retenaient mes bras étaient serrées. Je peinai alors à me redresser avant que tous mes souvenirs me remontent en bloc. La Moisson, les révélations de Will et mon petit accident.

C'était une perte de contrôle comme j'en avais souvent fait même avant les Jeux mais celle-là était tellement plus destructrice que je n'avais rien pu faire. Je m'étais contentée de me regarder mettre à terre tous les Pacificateurs un à un jusqu'à ce que je le reconnaisse. Garett... Était-ce vraiment lui ou une hallucination de mon cerveau provoquée par les drogues ? Mon esprit était encore embrouillé par toutes ces informations contradictoires qui s'entrechoquaient dans ma tête. Je m'apprêtais à appeler quelqu'un quand je vis un Pacificateur entrer dans la pièce. Je le regardai, pleine d'espoir qu'il me détache. Je décidai donc de le fixer sagement, ne voulant pas le brutaliser. De toute façon, je n'en aurais pas été capable, les drogues ayant encire trop d'emprise sur mon corps.

- Mademoiselle Hawkins, vous vous sentez mieux ? demanda l'homme en blanc.

- Oui, bien mieux. Je suis désolée, vraiment. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris, j'ai perdu le contrôle, ça ne se reproduira plus. J'espère que vos hommes vont bien.

Il resta figé quelques instants, comme pour juger s'il pouvait se fier à mes paroles. Il finit par céder devant mon air sincère et me détacha les sangles sans répondre. Évidemment, je ne devais pas m'attendre à ce qu'un homme du Capitole ne m'adresse la parole plus que ce que le protocole ordonnait. Il s'apprêtait à sortir de la pièce quand je l'interpellai :

- Attendez ! Est-ce qu'il y a un soldat nommé Garett dans votre escouade ?

L'homme se retourna avant de hocher la tête, presque imperceptiblement. Je m'empressai alors d'ajouter, le cœur battant d'espoir :

- Pourrais-je le voir ?

- Aucun tribut ne doit avoir de contacts avec d'autres personnes que leurs mentors, leur homologue ou leur hôtesse dans le train, répliqua-t-il sèchement.

J'aurais dû m'en douter mais je n'avais pas pu m'empêcher de songer si Darius était également présent. J'aurais tellement voulu m'expliquer avec lui ! Je regrettais vraiment l'avoir quitté en mauvais termes après tout ce que nous avions vécu ensemble. J'espérais de tout mon cœur qu'au fond de lui, il partageait mon avis.

- Quand arrivons-nous ? lui demandai-je souhaitait changer de sujet.

- Il reste une heure mademoiselle.

Sur ces mots, il ouvrit la porte, m'invitant à le précéder. Je manquai de défaillir en réalisant que j'avais dû rester assoupie de l'après-midi au matin. Nous arrivions généralement au Capitole aux alentours de midi pour aller ensuite se préparer à la parade. Un frisson me parcourut quand je réalisai que j'allai de nouveau servir de bête de foire à tous ces gens répugnants.

Je rejoignis alors le salon où je vis Blight affalé dans un fauteuil, un verre à la main. Je fronçai les sourcils à cette vue. Mon mentor avait toujours eu une hygiène de vie parfaite et se saouler n'était vraiment pas son genre.

Je m'approchai de lui pour m'installer sur le fauteuil d'en face en haussant un sourcil pour lui signaler ma désapprobation face à l'alcool. Il reposa presque immédiatement son verre, gêné. A ce moment-là, on aurait dit un petit enfant qu'on accusait d'avoir volé des bonbons. Surprise face à une telle réaction, je restai muette. Blight commença alors d'une voix monocorde :

- Ce n'est pas ce que tu crois. J'avais juste besoin d'un petit remontant.

- Toutes les addictions débutent de cette manière. J'ai besoin de vous entier avec un cerveau encore clair.

- Alors c'était donc vrai... Tu comptes bien me demander conseil cette année. Si on m'avait dit qu'un jour la Gladiatrice irait quérir mon expérience, je lui aurai ri au nez.

Je ne fis pas de commentaire sachant parfaitement que si je lançais le sujet, j'étais quitte à un long discours ennuyant.

- Que pensez-vous de Will ?

Je n'étais pas passée par quatre chemins. Je voulais définitivement clore ce sujet au plus vite et j'allais avoir besoin de savoir si je classais Will dans ma liste d'alliés ou d'ennemis.

- Je savais que tu allais dire ça, soupira mon mentor en se prenant l'arrête du nez entre ses doigts.

- J'ai besoin de votre avis, insistai-je.

- Très bien. Je ne devrais pas te dire ça mais il ne me plaît pas du tout. Il est comme toi l'année dernière, arrogant et bien trop sûr de lui. Quoi que vous aviez été vous deux, tu dois oublier ça. Il est clairement passé à autre chose et m'a bien fait comprendre qu'il était ici dans un seul but : gagner. Tu ne dois pas laisser tes sentiments pour lui te vaincre, le garçon que tu connaissais est mort. Celui que tu as face de toi n'a qu'une envie, te tuer.