La Gladiatrice III - Fanfiction Hunger Games -

59. Renouveau

Cette édition n'était pas une édition banale. Chacun portait une raison bien précise de sa présence dans l'arène et le message du Faucheur était plutôt clair. La rébellion.

Je savais que Laureleen avait souvent porté ce message mais j'avais toujours eu des doutes sur ses véritables intentions. Était-il vraiment possible que tout ça mène à un soulèvement ?

Je n'eus pas le temps de plus y songer car j'entendis un cri de douleur. Jackson venait de se prendre un poignard de Sibylle en pleine cuisse. Maligne comme elle était, la gamine se releva en flèche, tirant Kally par le bras. Dixie se rua sur son protégé en hurlant comme une possédée, délaissant les quatre Carrières complètement sans défense. Évidemment, ils ne faisaient maintenant plus le poids face à nous. Comprenant cela, je me ruai sur Willhem, encore à terre dans l'espoir d'en finir avec lui mais Danaé fut plus rapide. Elle le saisit sur ses épaules comme un vulgaire sac puis tourna les talons. Je m'apprêtai à m'élancer à leur poursuite quand la voix de Spidell, grave mais bien plus faible qu'à son habitude m'interrompit :

- Arrête ! Tu vois pas que c'est ce que la voyante attend ? Tu seras seul contre eux et un homme mort. Apprends à réfléchir avant de te lancer comme ça.

Je fus obligé de reconnaître qu'il avait raison mais ça ne m'empêcha pas de riposter avec l'un de mes précieux poignards. Un seul lancer me permit de viser les jambes de Danaé et la Carrière s'écroula au sol, laissant Willhem rouler au sol. J'eus un sourire triomphant et cette fois je n'attendis pas la validation de Jackson pour me ruer sur elle. Kally et Sibylle s'étaient enfuis bien plus loin, laissant leurs alliés seuls. Willhem s'était éveillé sans doute par le choc et regardait autour de lui, hébété. Lorsqu'il croisa mon regard, une sincère expression de panique se lut sur son visage. Sans le moindre remord, il arracha l'arme de Danaé de ses mains ainsi que le poignard jonché dans son mollet. La Carrière le regarda avec un mélange d'incompréhension et de panique dans son regard. A ce moment-là, j'étais assez proche pour l'entendre gémir :

- Mais... je t'ai sauvé. Tu dois...

Malgré son état lamentable, Willhem semblait encore assez fort pour répliquer, un sourire cruel aux lèvres :

- Dans l'arène c'est du chacun pour soi. Vous auriez dû me tuer tant que vous en aviez encore le temps...

Il eu juste le temps de lui arracher son sac et de se ruer dans l'arbre le plus proche avant que je n'arrive à la hauteur du corps pitoyablement affalé. La pauvre tentait vainement de s'échapper, rampant au sol et appelant au secours. Elle n'avait plus rien à voir avec la fière Carrière qu'elle représentait avant.

Je levai immédiatement les yeux vers l'arbre où Willhem s'était enfui. Une haine incontrôlable envers lui s'éleva en moi. On pouvait m'attribuer de nombreux défauts mais s'il y avait bien une chose que je n'étais pas c'était un lâche. Je détestais les lâches. Je ne pouvais pas me risquer d'envoyer quelques poignards à tout hasard dans l'arbre de peur d'en perdre trop mais je me jurai de le retrouver.

Je détournai donc le regard sur Danaé, le visage baigné de larmes rendant son visage flasque et rougeaud. Elle aurait inspiré de la pitié à n'importe qui. Pourtant, la première émotion qui me traversa fut le dégoût. Un dégoût profond pour les faibles.

J'enfonçai mon épée dans son thorax.

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La journée venait de s'achever, laissant place à une nuit claire. J'avais erré autour de la Corne d'abondance, titubante et un peu désorientée. Ma chute m'avait complètement retourné le cerveau et je m'étais mise à grignoter la totalité de mes réserves sans même m'en rendre compte. j'avais été complètement horrifiée quand j'avais compris qu'il allait falloir que je remonte sur le Plateau des Morts pour chasser.

Pour la nuit, j'avais opté pour un arbuste assez fleuri qui me cachait relativement. Pour la première fois depuis longtemps je retrouvai la sensation d'insécurité que j'avais ressentie il y a déjà un an. J'avais beau me retourner dans tous les sens, je ne parvenais pas à trouver le sommeil. L'habituel hymne du Capitole n'aida pas. Je me forçai donc à regarder le bilan des victimes de la journée. Sans grande surprise, il commença par le visage enfantin d'Alcyone. Il s'illumina une dernière fois dans le ciel avant de disparaître. Je m'apprêtais à fermer les yeux pour tenter de me rendormir en même temps que le ciel s'éteignait mais la forte lueur poursuivit. Lorsque je les rouvris, je manquai de tomber de ma branche. Le visage de Danaé illuminait la nuit terne.

Stupéfaite, je restai bloquée sur cette image, en oubliant presque mon ventre qui criait famine. J'étais persuadée que je n'avait entendu aucun coup de canon de la journée, c'était même pour ça que je ne m'étais pas inquiétée pour les autres. Il avait sans doute dû sonner pendant que j'étais dans le lac. Que s'était-il passé après que j'aie quitté la forêt ?

La panique me prit soudainement. Et si Danaé n'avait pas été la seule victime de la journée ? Je me redressai brusquement, n'osant pas imaginer le pire. Heureusement, le ciel s'éteignit quelques secondes plus tard et je ne pus retenir un soupir de soulagement.

A peine avait-il franchi mes lèvres que je le regrettai immédiatement. Je devais me réjouir de la mort de mes concurrents, pas la redouter ! Je devais gagner une nouvelle fois et j'allais le faire. J'enfermai soigneusement mes sentiments au fond de mon cœur, en évitant soigneusement de penser aux personnes concernées en question. Comme pour m'encourager à me changer les idées, j'entendis l'habituelle mélodie qui accueillait l'arrivée d'un cadeau d'un sponsor arriver. Soulagée, je me tournai vers le petit parachute blanc en priant pour qu'il s'agisse de nourriture. Je m'empressai de détacher le petit bol blanc et lut le petit mot qui l'accompagnait. Il était de Warren.

Je ne pus m'empêcher de sourire comme une gamine, le moral remonté à bloc. Voir son écriture sur ce pauvre bout de papier me fit chaud au cœur. Je fus même tentée de le garder dans ma veste mais je me retins à temps.

Pour t'habituer à ce qui va t'arriver quelques années...

Ces quelques mots me firent un bien fou. J'eus un petit rire avant de déballer joyeusement le paquet. Il s'agissait d'un petit plat chaud de poisson avec du riz. Une sauce délicieuse accompagnait le tout. J'eus un nouveau sourire en faisant le lien entre son message et le cadeau.

A peine avais-je achevé mon plat qu'un deuxième parachute tomba. Je me sentis immédiatement plus confiante ; les sponsors ne devaient pas manquer. Cette fois, il s'agissait d'un médicament.

J'espère que ça suffira à me racheter gamine.

Pas la peine d'aller chercher trop loin, il s'agissait de Blight. Il avait décidé de me soutenir dans cette édition aux dépends de Willhem. Blight était comme ça, tout ou rien.

- C'est du passé, lâchai-je simplement pour lui répondre.

Je ne croyais pas vraiment ce que je disais. Le passé avait toujours eu une place importante dans mon cœur et dans certains cas, j'avais bien du mal à l'oublier. Dans le cas de Blight, il avait eu ses raisons et moi aussi.

J'avalai le médicament qui me redonna presque instantanément les idées claires et allégea mes jambes. Une bonne nuit de sommeil et j'étais repartie pour une nouvelle journée dans l'arène.