La Gladiatrice III - Fanfiction Hunger Games -

37. Éternelle mortelle

Après notre petite altercation, Will avait quitté le salon pour s'enfermer dans sa chambre pourtant ses derniers mots retentissaient dans ma tête comme un écho incessant. Avais-je tant changé ? Était-ce la raison de sa haine envers moi ? Je n'en savais rien mais je commençais à avoir des difficultés à me concentrer sur la fin de la rediffusion des notes.

Comme je pouvais m'y attendre, j'avais eu un douze mais je ne savais même plus si c'était une bonne ou une mauvaise nouvelle. Pour le district Huit, Thya avait eu un huit, ce qui me confirma ses capacités à la survie. J'aurais simplement aimé savoir comment avait-elle eu une telle note. Le garçon du Neuf éblouit également de ses capacités avec un superbe huit. Je portai particulièrement attention à la note de Jackson, un onze. J'avais alors été la seule à avoir eu un douze et par conséquent, la réelle cible de cette édition. Je soupçonnais même certains tributs d'avoir dissimulé leurs capacités pour éviter la note maximale.

La partenaire folle de Jackson reçut un six et les deux autres districts se virent tous recevoir une note potable, sans plus. Cette édition se révélait tout aussi redoutable que ma première au vu des notes plus élevées que la moyenne. J'avais la désagréable impression que chaque tribut représentait une menace.

Je me rendis dans ma chambre juste après la rediffusion, ne souhaitant pas m'épiloguer là-dessus. La seule chose que je retenais était de ne faire confiance à personne. Épuisée, je m'étalai sur mon lit en essayant d'oublier le regard accusateur de Will sur moi. Je tentai de retenir mes larmes mais c'était impossible. Demain était le dernier jour avant l'arène et nous allions définitivement nous séparer. Je voulais lui faire entendre raison ou au moins tenter de lui prouver que j'étais encore moi-même et m'excuser. Il ne pouvait pas savoir comment je me sentais responsable de la mort de ma mère et de toutes celles que j'avais provoquées. A vrai dire, je préférais ne jamais y penser, tenter de tourner la page en me disant qu'il ne servait à rien de ressasser le passer plutôt que me morfondre et ternir mon image de rébellion. Je ne pouvais pas me permettre cela.

Ce fut sur ces pensées que je m'endormis.

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Ne pas tomber, ne pas tomber...

C'est ce que je me répétais sans cesse dans les coulisses du plateau de Caesar Flikerman, perchée sur mes talons hauts. Même après avoir passé l'après-midi entière avec Morgan à essayer de ne pas trébucher, je devais pourtant bien avouer que ma démarche était tout sauf assurée ! J'aurais voulu compter sur Galatée pour m'éviter cette honte mais elle avait jugé que cette année ils étaient indispensables. A mon plus grand dam, j'ai dû subir le pire combo : longue robe et talons aiguille.

La tenue que m'avait concocté Galatée était sublime et je devais moi-même avouer me trouver plutôt pas mal comme ça mais elle était très loin de ce que j'étais réellement. J'aurais voulu que ma styliste poursuive l'idée de la Gladiatrice mais elle m'a avoué que c'était également l'idée de nombreux districts et que je n'allais jamais sortir du lot ainsi. Elle m'a alors déguisée dans quelqu'un de beaucoup plus pur, divin avait-elle dit. Elle voulait me présenter comme immortelle.

Je devais bien avouer qu'elle avait très bien fait son travail. Après une bonne heure coiffure et maquillage à me battre avec Nundu pour alléger le fond de teint, j'étais ressortie de la salle avec de magnifiques boucles incroyablement souples et naturelles, des yeux de chat maquillés de vert sombre, une manucure impeccable de la même couleur et des lèvres marron clair tirant sur le doré. Le pire était sans doute la quantité impressionnante de couches que j'avais sur le visage que j'avais du mal à supporter. Je m'étais empressée de faire un rapide détour par la salle de bain pour m'en enlever une bonne dose, chose à laquelle Galatée ne fit aucun commentaire malgré son exaspération évidente.

A ce moment-là, je ne savais pas encore vraiment quelle tenue était prévue mais quand je la découvris, je fus éblouie. Face à moi se tenait une magnifique elfe des bois. La longue robe bustier et légère vert profond semblait voler autour de moi comme un halo magique. Elle était rattachée à mon cou par un délicat ras du cou. Ma taille était entourée d'un corset tressé dans un matériau doré qui approfondissait cette image divine. J'avais deux fines manchettes dorées représentant deux arbres enlacés ainsi que mon habituel collier. Deux boucles d'oreilles à thème forestier ornaient mes oreilles et mon habituelle couronne de lauriers avait repris sa place sur ma tête.

Lorsque j'étais sortie des appartements de Galatée et que j'avais fait mon apparition dans le salon, j'ai bien cru que Blight allait s'étouffer dans son verre. Il s'était ensuite mis à rire pendant un bon quart d'heure en braillant à qui voulait l'entendre que même avec une telle tenue, il ne pourrait jamais me prendre pour une créature emplie de sagesse et de bonté. Il est ensuite allé se plaindre à Galatée de ma tenue si éloignée de ce que j'étais.

Je m'étais contentée de l'ignorer, ne souhaitant plus entendre le son de sa voix pour aujourd'hui. Morgan et Demmy m'avaient tous les deux adressé un sourire encourageant en me complimentant gentiment. Quand arriva le tour de Will, ce fut une autre histoire. Je ne l'avais pas vu de la journée et je redoutais un peu ce moment. Il était tout simplement sublime dans son costume et débordait de charisme. J'eus du mal à soutenir son regard glacial mais je m'étais décidée à me comporter le plus normalement possible, la plus « comme avant ». C'était le point positif de cette robe.

Une fois à ses côtés, je lui offris mon plus beau sourire, quoi qu'un peu forcé. Il se contenta de lever les yeux au ciel avant détourner le regard, visiblement exaspéré. J'essayai de paraître la moins touchée que possible par son comportement mais son attitude m'avait blessée. Ne pouvait-il pas déposer les armes ne serait-ce qu'une soirée ? Notre dernière ?

Visiblement, ce n'était pas sa volonté car il s'éloigna vers l'ascenseur à grands pas pour descendre avec Demmy au rez-de-chaussé. Je fixai la porte qui se refermait sur le visage froid de mon meilleur ami, complètement insensible à mon regard qui le suppliait de revenir à moi. Il détourna les yeux, m'ignorant superbement avant d'appuyer sur un bouton.

L'ascenseur amorça sa descente, emportant une partie de mon cœur au passage.