𝐕𝐨𝐥𝐭𝐫𝐨𝐧 𝐱 𝐫𝐞𝐚𝐝𝐞𝐫

◼𝐿'𝑒̂𝓉𝓇𝑒 𝒹𝓊 𝒸𝓇𝑒́𝓅𝓊𝓈𝒸𝓊𝓁𝑒◼

Keith

C'était un jour comme les autres, une journée de cours ennuyeuse, un jour de plus, un jour un peu pourri. Tous les devoirs que tu devais encore faire pour le lendemain de tes cours te déprimaient. Alors, tu avais pris la grande décision d'aller faire un tour à la plage un peu avant que le soleil ne se couche, histoire de te changer les idées. Tu portais un short en toile blanc, un haut assez large jaune ainsi que des sandales marron, sans oublier tes fidèles lunettes de soleil, quelle question. La plage n'était qu'à quelques pas de chez toi, ce qui était largement avantageux pour toi qui adores la mer, puisqu'elle t'apaise quand tu es préoccupé et te berce le soir pour t'endormir grâce au bruit des vagues.

Cela fait maintenant plus de 15 minutes que tu marches dans le sable fin, les pieds légèrement près de l'eau, là où les vagues s'échouent sur le sable. Tu t'arrêtes de marcher pour admirer l'océan où l'astre orangé se couche doucement. Tu t'assois sur le sable, prenant soin de ne pas te mettre dans l'eau pour ne pas mouiller ton short.

Les yeux fermés, les vagues s'écrasent contre tes pieds, les rafraîchissant par l'été qui était déjà bien entamé. Soudain, un petit clappement dans l'eau te fait les réouvrir. Au loin, quelque chose est hors de l'eau, un poisson peut-être ? Trop loin pour le savoir malheureusement. Tu refermes une fois de plus tes yeux, voulant te débarrasser de ton sentiment d'ennui. Cependant, tu te sens désormais observé, analysant tout autour de toi grâce à ton sixième sens. Lentement, tu te lèves et te rapproches de l'eau salée, te mouillant désormais les genoux. Tu tournes la tête là où tu as senti ce regard, mais comme précédemment, un clappement d'eau, cette fois-ci plus fort, retentit comme précipité.

Malgré le peu de lumière présente, tu as quand même pu apercevoir une queue de poisson de couleur noire au reflet rouge. Pas grand-chose pour déterminer ce que tu as vraiment vu. Tu soupires, ta curiosité désormais retombée, et regardes ta montre. Il est déjà 18 heures, il est temps que tu retournes chez toi, le dîner étant bientôt prêt. Tu adresses un dernier regard à la mer, maintenant devenue noire, et te diriges sur le chemin du retour d'un pas un peu plus rapide que précédemment.

Au loin, quelqu'un te regardait bel et bien. Tu n'avais pas rêvé, mais disons plutôt que cette personne possédait une longue queue de poisson, si on peut dire cela. Oui, une queue de poisson, un être à moitié homme et à moitié aquatique, une sirène. Pas comme celle décrite dans les livres et les contes, celle-ci avait des canines légèrement pointues, des branchies au niveau de ses côtes. Sa partie aquatique était presque entièrement noire, avec seulement quelques reflets rouges et oranges comparables à de la lave en fusion. De ses yeux améthystes, il était directement tombé sous ton charme quand tu étais arrivé sur la plage. Ta façon de fixer l'océan comme si tu pouvais communiquer avec lui l'avait fait chavirer. Il décida de te faire part d'un petit présent pour que tu puisses être moins perturbée : une chanson.

C'est ce que tu avais entendu cette nuit ainsi que les précédentes, quand tu allais te coucher. Une chanson un peu mélancolique, profonde, émotionnelle. Elle te procurait un calme dans ton esprit trop comprimé par le stress de ton quotidien. Cette voix était presque enchanteresse, on aurait dit que la musique nocturne était faite pour toi, comme si elle décrivait ta situation. Et tu étais prêt à tout pour trouver d'où provenait ce son. Le lendemain étant samedi, tu décidas d'aller faire un tour sur la plage, étant de bonne humeur, histoire de faire un petit footing. Cependant, n'étant pas très sportif, au bout de 10 minutes, tu t'arrêtes de courir et continues en marchant. Tu hésites à rentrer chez toi, le soleil se couchant désormais, et tu désespères de tomber sur cette chose que tu cherches tant à rencontrer. Entre nous, il se pourrait bien qu'il soit là depuis le début, t'observant de loin. À la surface, une tête était présente hors de l'eau, attendant juste le bon moment pour pouvoir te voir d'un peu plus près, tout en ayant conscience du risque d'être à découvert. Mais il s'en fichait éperdument, il voulait te voir, quitte à devenir un sushi, après tout, il n'était pas à ça près.