Emmène-moi - Larry Stylinson

Chapitre 24 - Cri du coeur

Le soleil commençait tout juste à se lever à l'horizon, laissant des zébrures rosés et orangés dans un ciel qui s'éclaircissait doucement au fur et à mesure que les minutes passaient. Louis avait la tête posée sur la vitre, le regard dans le vague pendant que Harry roulait en direction de l'état de Virginie. La nuit avait été courte et dure... Après l'appel qu'il avait passé à sa mère et les explications qu'il avait donné à son petit-ami, ils avaient tout deux décidés de remballer leurs affaires pour retourner le plus vite possible à Chesapeake pour regagner sa famille. Cette seule idée lui donnait la nausée, la perspective de se retrouver dans l'état de Virginie le mettait mal à l'aise. Cet état qu'il avait pourtant toujours considéré comme étant chez lui, à présent, il s'y sentait comme un étranger, car plus les kilomètres défilaient, plus il se rapprochait de la maison de ses parents. Sa tête était lourde et il aurait tout donné pour pouvoir dormir, si seulement il arrivait à y parvenir.

Ce n'était pas faute d'avoir essayé, la veille au soir, après avoir roulé quelques heures, Harry avait senti la fatigue le gagner, ils s'étaient donc arrêté dans un hôtel d'une petite ville à la frontière de l'état de Virginie. Ils avaient commandé des nachos et c'étaient installés dans le lit devant une série qu'ils avaient plus ou moins suivit tout au long de leur voyage, mais qu'ils connaissaient déjà par cœur. Louis avait alors pris son courage à deux mains et avait attrapé son téléphone pour écouter les messages vocaux que Julian lui avait laissé ces dernières semaines. Il voulait savoir exactement ce qu'il disait, il voulait être prêt lorsqu'il les ferait entendre à toute sa famille. Il voulait s'assurer que ce qu'il avait été un moyen de pression assez fort pour les empêcher de s'en prendre à Harry. Il voulait s'assurer que Julian ne pourrait pas assouvir son besoin de vengeance de réparer l'humiliation que le bouclé lui avait fait subir ou le besoin de son père de lécher le cul d'un important investisseur en le soutenant dans sa démarche.

Le moment avait été dur et après les avoir écouté, Louis ne pouvait pas dire pour qui ça avait été le plus compliqué... Pour Harry qui avait tout écouté sans rien dire, pendant qu'un autre homme racontait ce qu'il pourrait faire subir à son petit-ami, tout en essayant de le soutenir et de le rassurer du mieux qu'il pouvait. Ou pour Louis qui, en entendant sa voix, avait revécu l'enfer de sentir ses mains sur lui, le déshabiller, le toucher. Son souffle dans sa nuque où ses lèvres à quelques millimètres de son oreille, lui murmurant des insanités. Il avait eu l'impression d'y être et seule la main de Harry serrant la sienne l'avait gardé dans le monde présent. Ses larmes avaient coulé, il angoissait rien à l'idée de le revoir, de croiser une nouvelle fois son regard. Mais cette fois-ci, il ne baisserait pas la tête, il se l'était promis. Cette fois-ci, Julian ne ricanerait pas et Louis n'aurait besoin de personne pour se montrer fort et lui aussi prouver qu'il était capable de protéger l'homme qu'il aimait.

Louis sortit de sa rêverie et poussa un long soupir avant de se redresser pour voir où ils en étaient. Il passa sa main dans ses cheveux pour les enlever de son front, ils étaient trop plat à son goût. En regardant la tenue qu'il avait décidé de porter, il ne put s'empêcher de se dire que ça avait peut-être un rapport avec le fait qu'il voulait contrarier encore un peu plus ses parents. C'était tout bonnement stupide, il l'admettait, mais il arborait quand même un tee-shirt à l'effigie de deux hommes s'embrassant, qu'il avait emprunté à Harry et rentré négligemment dans un short qui lui arrivait au milieu des cuisses. Il savait déjà ce qu'allait en penser ses parents, ce n'était pas assez sophistiqué, pas assez masculin aussi. Mais il aurait même pu pousser le bouchon un peu plus loin. Il aurait enfilé avec plaisir l'une des chemises transparentes et amples de son petit-ami pour aller les retrouver et leur montrer comme il se fichait bien maintenant de faire bonne figure. Mais il n'avait pas pu s'y résoudre... Il savait aussi que c'était un comportement puéril, d'une idiotie profonde, il leur en voulait, il voulait faire tout ce qui était en son pouvoir pour leur déplaire, il voulait et espérait qu'ils ressentiraient au moins la moitié de la colère qu'ils pouvaient ressentir, mais il savait que se serait impossible. Il soupira une nouvelle fois, alertant cette fois-ci Harry qui jeta un coup d'œil dans sa direction.