5 juillet (2/2)

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Je n'ai pas besoin de me retourner pour savoir que Lily est partie en courant avec Donatello, alors je m'avance également dans la bagarre qui désormais est un « un contre trois ». Je m'attaque à l'un des potes du balourd en lui enfonçant mon poing dans l'estomac afin de lui bloquer la respiration. Je me remémore mes cours de boxe, alors que la seule chose que j'ai toujours frappé c'est un sac. Cependant, le deuxième me prend par surprise et me fout une droite en pleine bouche et l'impact m'éclate la lèvre. Je saigne, mais je m'en fiche et me dépêche de me débarrasser de lui le frappant au niveau du foie et en le déconcertant avec un coup au niveau de ses oreilles. Il recule en se tenant la tête, sonné.

Bon sang, ils sont tellement bourrés que j'ai l'impression d'avoir la rapidité et la précision d'un ninja !

Le connard numéro un se retrouve désormais sur River en train de le ruer de coups, même si ce dernier se protège à l'aide de ses avant-bras.

La seule chose que je trouve à faire, c'est à lui assener un coup de pied sur son flanc dans le but de le déséquilibrer, mais cela ne semble rien lui faire, alors avant que ses deux potes me tombent à nouveau dessus, je passe par derrière et lui fous le coup le plus puissant possible dans l'entre-jambe. Il s'immobilise et lâche un cri effroyable en portant ses mains à ses parties sensibles. J'espère de tout cœur l'avoir rendu stérile, une personne comme lui ne devrait pas avoir le droit de se reproduire.

River en profite pour se dégager et le frapper au niveau du visage à trois reprises, jusqu'à ce que le sang de ce porc coule. Il y a quelque chose dans son regard qui m'effraie, la colère a pris possession de lui et le fait d'être sous l'influence de l'alcool ne doit pas aider. Cependant, je lui attrape la main alors que son poing va se rabattre sur le visage de l'autre débile.

— Ça suffit, cassons-nous !

Il me foudroie du regard et respire comme un bœuf, mais il semble obtempérer et nous voilà en courant vers la sortie de la jetée en prenant plusieurs détours dans le but de semer ces sales types. Nous finissons par aller au niveau de la plage et nous cacher sous la jetée, là où la mer se fracasse contre les divers piliers.

Nous nous dissimulons dans la pénombre et attendons, coincés entre les digues, la respiration plus saccadée que jamais. Mon cœur bat à tout rompre et j'ai vraiment envie de refaire le portrait de River. Il n'aurait pas pu ignorer les insultes de l'autre ivrogne ? Bien sûr que non, il est trop « homme » pour se faire traiter d'homosexuel. Les hétéros et leur égo, vraiment. Ce n'est rien d'autre qu'un mot, surtout venant de ce gros porc.

— À chaque fois que t'es dans les parages, il n'y a que des couilles qui m'arrivent, déclaré-je en me tournant vers lui.

Il se tient appuyé contre un pilier, les mains posées sur ses genoux et le reste du corps penché en avant.

À cause de lui, je me suis fait éclater la lèvre, pour le moment je n'en ressens pas la douleur à cause de l'adrénaline qui se déverse dans mes veines, mais je sais qu'au matin, ça va niquer.

— Désolé, soupire-t-il.

— Non, tu ne l'es pas, ne me prend pas pour un con !

Soudain, on entend des clapotements dans l'eau et on se tait pour tendre davantage l'oreille. Je ne sais pas s'ils sont partis à notre poursuite, mais je ne tiens pas à prendre de risques. Heureusement pour nous, le parking où se trouve garé le van est tout près. Je sors mon portable et envoie un message à Lily pour lui dire qu'on a besoin des clés de la bagnole et qu'on se trouve sous la jetée.

Nuance Arc-en-Ciel ©Where stories live. Discover now