Chapitre 8

2.2K 172 176
                                    

PDV DE SHOTO

Je me réveille, le coeur battant à la chamade dans ma cage thoracique, et la respiration haletante. J'ai une amère impression de déjà-vu coincé au fond de la gorge.

Je regarde autour de moi, le souffle court. Mes yeux s'habituent doucement à l'obscurité, mais je parviens quand même à distinguer et reconnaître la chambre dans laquelle je me suis couché la veille.

Je porte une main à mon visage: je transpire comme un bœuf, mon front est brûlant, et j'ai l'impression que ma tête va exploser.



..les flammes, la fumée, Mitsuki, les coups de feu, les explosions, Katsuki.. tout ça n'était qu'un... cauchemar ?..

Je pose une main sur mon torse, tentant de calmer mon rythme cardiaque qui était déjà trop rapide à mon goût. Je sors de la chambre engloutie par l'obscurité de la nuit, pour me rendre dans le couloir, ce sentiment de peur ne voulant quitter ma poitrine.

J'ouvre la porte. Rien n'a changé dehors. Pas de flammes dévastatrices, pas de cri, rien.. juste le silence.

Je soupire, rassuré. Un poid quitte mes épaules. Visiblement, mon cerveau aime bien me jouer des tours et me faire revivre les pires instants de mon enfance.

J'essaie alors de faire les parallèles entre mon cauchemar, et la réalité... avec ce qu'il s'est passé 10 ans plus tôt.
Les flammes en plein milieu de la nuit, la charpente qui s'écroule.. Yaoyorozu, Jirou, Aoyama, Kaminari, et Sero représentaient probablement mes frères et ma soeur, qui eux avaient réussi à s'enfuir sains et saufs.. Mitsuki, gravement blessé, qui me pousse à sortir au plus vite, qui meurt dans mes bras, et qui m'appelle « mon enfant »..sûrement un parallèle avec ma mère.

Je soupire. Les sensations étaient tellement.. réel. Bêtement, je me met à regarder mes bras et mes jambes, à la recherche de quelconque marques de brûlures.

Juste au cas où.

Je décide d'aller me balader dans les jardins, pour prendre une bouffée d'air frais avant d'entamer la dernière partie de ma nuit tranquillement.
Je retourne dans ma chambre pour m'habiller d'un bas de survêtement, et d'une veste chaude. Nous sommes en hiver, et qui plus est dans une ville où il fait vraiment froid.


Je marche jusqu'au jardin, pensif. Je n'arrive pas à ne pas penser à mon cauchemar.

Et si il avait été reél ? Tous le monde serait mort, moi y compris.. j'aurais échoué. J'aurais faillis à ma tâche. Je n'aurais réussi à protéger personne. Je suis pathétique. Un garde du corps ?... tu parles.

Mais qui aurait pu déclencher l'incendie ? Je me mis à éplucher toutes les possibilités, mais une seule me paraissait un minumum plausible:
Ça ne pouvait être quelqu'un d'extérieur au palais. Il y a des tours de garde la nuit, et je ne pense pas que les soldats de la Reine d'Angleterre puissent louper un intrus. Impossible.

Cela ne laissait donc plus qu'une éventualité.

Celle d'une taupe parmi les personnes présentes à l'intérieur du palais, et qui en voudrait donc aux personnes présentes en ces lieux.

Qui cela pourrait-il être ?...

Je n'ai pas envie d'y penser. Je n'ai pas envie de devoir me méfier de mes collègues, de mes amis. Surtout que je me base uniquement sur mon cauchemar, je ne peux pas laisser mon jugement être altéré par quelque chose d'irréel.

J'arrive finalement aux jardins extérieurs. L'air glacé de la nuit est revivifiant.

Je marche dans les allées de terre et de verdure, le regard vers le ciel obscur. Malgré la pollution lumineuse Londonienne, celle-ci est moins présente et embêtante dans cette partie plus à l'écart du palais. Les étoiles et les constellations sont donc facilement visibles ce soir.

« My Lord » (Todobaku)Where stories live. Discover now