Chapitre 9 : L'imprévu

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La journée ne s'était pas particulièrement bien terminée. Enfin, ça dépendait du point de vue, parce qu'en réalité, Amétrine s'était bien amusée. Mais Hippolyte, lui, avait moins apprécié. La jeune femme aux cheveux violets l'avait collé toute la journée. Au petit-déjeuner, pendant sa séance de sport, au le repas du midi, et ainsi de suite durant l'entièreté de l'après-midi. Le châtain avait fini par imploser et l'insulter de tous les noms – ce qui ne semblait pourtant pas être dans ses habitudes.

La hackeuse aurait honnêtement pu continuer de titiller ses nerfs pendant des heures, mais elle avait eu pitié de lui et avait décidé de lui laisser un peu de répit. Seulement, sans son occupation principale., l'ennui était vite arrivé. Elle avait bien tenté de le combler par quelques lignes de codes mais rien n'y avait fait.

A désormais vingt-deux heures, l'indépendante décida que se prélasser sous l'eau chaude ferait peut-être venir le sommeil un peu plus vite. Elle se laissa donc de son canapé, attrapa une trousse de toilette qu'une des filles de l'organisation lui avait prêtée, et entra dans le couloir qui la conduirait aux douches.

Elle arriva au niveau de la porte de la salle d'eau après une bonne minute de marche et pénétra sans bruit à l'intérieur. L'une de ses oreilles perçut un jet d'eau sur la droite, mais elle ne s'en préoccupa pas plus que cela. Elle tourna de son côté à gauche, là où une série de vasque était disposée, et posa son matériel. N'ayant pas encore pris le temps d'y jeter un coup d'œil – et pourtant cela aurait pu occuper quelques secondes de sa lente soirée – elle ouvrit le contenant et découvrit avec plaisir plusieurs échantillons. Après-shampoing, gel douche, savon solide, gel intime, shampoing à la camomille... Il y avait même un lait pour le corps et une huile démaquillante.

Elle attrapa deux des flacons, les plus essentiels, et regarda un instant la pièce. Cabines individuelles ou douches collectives ? Elle s'avança un peu plus profondément dans la pièce pour entrevoir l'inconnu avec elle.

Un rire lui échappa. C'était Hippolyte.

Un sourire étira les commissures d'Amétrine. Le jeune homme ne l'avait pas encore vu, ses oreilles étant sûrement brouillées par le bruit de l'eau tombant au sol. Et elle, elle avait déjà un petit plan qui se mettait en place dans son esprit. Elle se dévêtit silencieusement, et, une fois complètement nue, elle s'aventura à pas de loup en direction du jeune homme. Jolies fesses, pensa-t-elle avec respect.

Mais elle ne s'attarda pas longtemps sur ce détail. Quand elle arriva à environ trois mètres de lui, elle ne savait s'il avait décidé de l'ignorer ou s'il ne l'avait toujours pas repéré, mais elle décida tout de même de s'installer avec une lenteur exagérée sous le jet d'eau voisin à celui du chasseur.

Il la regarda un instant, la détailla de haut en bas, davantage pour vérifier qu'il s'agissait bien d'elle que pour profiter de ses formes – enfin du peu de formes qu'elle avait. Amétrine n'était pas mal à l'aise, à vrai dire, elle avait même du mal à retenir ce petit sourire narquois au coin des lèvres.

- On est que deux, va plus loin, finit-il par lâcher.

Elle se retourna vers lui en haussant les épaules. Elle aurait presque pu faire semblant d'être surprise de le voir, mais ça aurait été pousser le bouchon un peu trop loin.

- J'aime bien cette douche.

Les dents d'Hippolyte grincèrent.

- Amétrine, tu crois pas que tu m'as assez énervé aujourd'hui ?

Il semblait à la jeune femme que c'était la première fois qu'il l'appelait par son prénom. Cela lui procura une sensation étrange qu'elle ne pouvait clairement identifier.

- Tu me blesses, et moi qui croyais que tu aimais ma présence.

La main du châtain vint s'écraser contre l'épaule de la hackeuse.

De force, son corps fut poussé contre le mur derrière eux. Face à elle, le jeune homme serrait la mâchoire, un regard noir au visage. Mais ladite A. M. devait bien avouer que ses cheveux mouillés lui tombant devant les yeux le rendaient incroyablement séduisant.

- Pourquoi tu me fais chier comme ça ?

Elle sembla réfléchir un instant.

- C'est divertissant. Tes réactions sont divertissantes.

Hippolyte ne répondit rien. Il la tenait toujours fermement par l'épaule, et la fixait sans sourciller. Et elle en faisait tout autant en face. A côté d'eux, les deux jets d'eau qu'ils avaient allumés continuaient de couler bruyamment sur le carrelage. C'était le seul bruit de la pièce.

Soudainement, les lèvres du châtain se plaquèrent contre celles de la jeune femme.

C'était brusque.

Inattendu.

Mais aucun des deux ne s'en plaignit.

L'indépendante monta ses mains au niveau du cou du tireur à gage, tandis que ce dernier plaquait les hanches de sa partenaire contre les siennes. Cette réaction-là, Amétrine ne l'avait pas anticipée.

Leurs langues commencèrent à s'effleurer et les mains d'Hippolyte passèrent sous les cuisses de sa partenaire. Celle-ci se laissa porter, oubliant pour une fois son poids si léger qu'il la complexait.

La bouche du châtain rejoignit son cou, elle se laissa subjuguer. Sa tête bascula en arrière, ses mains remontèrent dans les cheveux du jeune homme, ses chevilles se pressèrent contre le corps en face d'elle.

- Putain, grogna-t-elle quand il commença d'aspirer sa peau au niveau de ses clavicules.

Elle le laissa profiter de son épiderme encore un instant avant de tirer sur une mèche pour lui basculer la tête en arrière. Ses lèvres rougies foncèrent sur celles de l'homme en face d'elle, et un baiser langoureux commença de nouveau. Elle voulait sentir tout son corps se coller au sien, tous ses doigts la caresser, et toute sa bouche l'embrasser.

La main du chasseur de prime remonta le long de ses hanches avant d'effleurer un instant ses seins. Juste assez pour la titiller, la rendre impatiente. Puis à nouveau, les cinq doigts agiles descendirent sur un autre point érogène.

Amétrine ne put retenir son gémissement.

Au fur et à mesure des mouvements agiles du jeune homme, des gémissements de plus en plus hâtifs traversèrent les cordes vocales de la hackeuse. Elle se sentait partir. Sa tête reposa contre la paroi de la douche, puis s'écrasa contre l'épaule du châtain. Elle griffa son dos, resserra une fois de plus ses cuisses, murmura dans son oreille.

Une dernière plainte étouffée signa la fin de la montée de plaisir. Le corps de la jeune femme descendit lentement de celui de son partenaire, les jambes tremblantes.

Des lèvres vinrent de nouveau se coller aux siennes. Reprenant peu à peu conscience, la femme aux cheveux violets dirigea sa main sur les fesses de son vis-à-vis. A son tour, elle caressa le haut du fémur du jeune homme avant de faufiler ses doigts entre leurs deux corps. Elle le sentit souffler un peu plus fort contre ses lèvres. Elle commença de bouger sa main dans un mélange d'érotisme et de tendresse, jusqu'à l'entendre étouffer un cri près de son oreille.

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