Chapitre 16 : Les excuses

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Amétrine ouvrit un œil en sursaut. Elle venait d'entendre un bruit, elle en était sûre. Un bruit qui venait de son salon.

Veillant à rester immobile ne sachant pas si l'agresseur la voyait de là où il était – pourquoi diable n'avait-elle pas penser à fermer la porte de sa chambre ? – elle se saisit du coupe papier disposé sur sa table de nuit. Elle entendait les pas se rapprocher de sa position, et même si son cœur battait à la chamade, elle essayait de rester le plus calme possible.

Finalement, elle sentit son matelas s'affaisser sous un poids, et elle n'attendit pas plus avant de se retourner et de plaquer l'intrus sous elle, le coupe papier sous la gorge. Mais quand elle tomba nez à nez avec le sourire amusé d'Hippolyte, sa poigne se fit moins ferme.

- Je jure devant Dieu que je suis plein de bonnes attentions et que je mérite d'aller au paradis, fit-il en levant les bras en l'air.

La jeune femme aux cheveux violets lâcha le coupe papier et le frappa sur l'épaule.

- Espèce de crétin, t'en rates pas une aujourd'hui ! Qu'est-ce que tu fous là ?

- Au moins tu me diras, je suis rassuré, si jamais on t'attaque je sais que tu pourras te défendre. Enfin je sais pas si l'ouvre-enveloppe est le meilleur choix d'armes mais écoute.

- Ça s'appelle un coupe-papier, et j'avais que ça à côté de moi.

Le châtain releva son buste et se rapprocha du visage de son interlocutrice.

- Tu m'as pas répondu, qu'est-ce que tu fous là ? renouvela-t-elle en ignorant son attention.

- J'aime pas dormir à l'infirmerie. Je pensais que t'allais venir mais apparemment faut tout faire soit même ici.

La jeune femme fronça les sourcils.

- T'es sous drogue ?

- Quoi ? Non ! Pourquoi tu me demandes ça.

Elle haussa les épaules.

- Je sais pas, tu fais des blagues. C'est pas ton genre de faire des blagues.

Il leva un sourcil, l'air vexé.

- Ça m'arrive.

- Avec moi, c'est la première fois.

Il souffla.

- Bref, on s'en fiche. Je suis pas venu pour parler de mon sens de l'humour.

Amétrine le frappa à l'épaule pour le faire reculer et se leva.

- Peu importe pour quoi tu es venue, je suis toujours en colère contre toi.

Elle partit dans la cuisine. Un café. Elle avait besoin de boire un café pour garder son calme. Tant pis si ça la garderait éveiller encore quelques heures.

Le chasseur la suivit et ce fut seulement alors qu'elle remarqua qu'il n'avait pas de T-shirt.

- J'vois pas pourquoi tu te mets dans cet état, tout s'est bien fini, continua Hippolyte.

- Ça aurait pu ne pas être le cas.

La hackeuse lança la machine à expresso qui, par son bruit, empêcha le duo de parler pendant quelques secondes. Honnêtement, elle n'aimait pas boire du café comme ça, les capsules étant vraiment peu écologiques, mais c'était plus rapide et là, elle avait besoin d'un café au plus vite.

La machine s'arrêta enfin de couler et elle prit sa tasse de café. Le tireur à gage s'avança vers elle et s'assit sur son plan de travail. Il savait qu'elle détestait ça, car comme elle disait « même si t'as des jolies fesses, j'ai pas envie qu'elles donnent du goût à ma cuisine. ». Mais il s'en fichait.

- J'ai juste pensé que ça serait utile de voir ce qu'il y a dans cet ordi.

- Ça valait pas le coup de prendre tous ces risques. Tu crois qu'on n'y avait pas pensé avec Jade et Maxime ? On a juste trouvé ça trop compliqué donc on a décidé de se contenter du téléphone. Mais comme d'habitude, t'en as fait qu'à ta tête.

Ledit Scapolite sourit. Est-ce qu'elle s'était inquiétée pour lui ?

- Efface-moi ce sourire narquois ou je te fous mon poing dans la figure.

- On frappe pas les blessés.

- Blessé mon cul, tu t'es enfui de l'infirmerie.

Le châtain souffla.

- Ok Amé, je m'excuse si je t'ai fait peur. J'avais juste pas envie qu'on se rende compte une fois au QG qu'on avait pas les bonnes infos et que la mission ait servi à rien. Ce trafic de drogues doit être démantelé.

Amétrine grogna. Le jeune chasseur descendit du plan de travail et s'approcha de sa partenaire nocturne. Il prit sa tasse de café désormais vide et la posa dans l'évier. Puis, il enlaça la propriétaire des lieux en posant son menton sur le sommet de son crâne.

L'indépendante n'était pas très grande, et pas très épaisse non plus. Mais la prendre dans ses bras était pourtant d'un confort sans nom. Et le contraste entre son allure et son caractère explosif était tout aussi divin. Même si elle était parfois un peu difficile à supporter, l'employé de C. T. U. P. adorait passer du temps avec elle, apprendre à la connaître, à anticiper ses réactions ou à être surpris de celles qui lui avaient échappé.

- Est-ce que Maman pardonne ma stupidité ?

- M'appelle pas comme ça.

- Je trouve que ça te va bien.

- Tu veux que je te castre ?

Instinctivement, Hippolyte posa une main sur ses parties intimes en riant. Puis, il remonta ses deux doigts pour relever le menton d'Amétrine et l'embrasser calmement.

Cette dernière remonta ses mains jusqu'à son cou, et se hissa sur la pointe des pieds pour répondre au baiser. Son interlocuteur la tira jusqu'au canapé du salon où il l'allongea. Il commença à descendre ses baisers le long de ses clavicules jusqu'à la naissance de ses petits seins presque invisibles. Il adorait ses seins.

- T'es vraiment belle, murmura-t-il.

La hackeuse attrapa ses cheveux dans ses doigts et remonta son visage pour l'embrasser. Elle n'aimait pas quand il lui faisait des compliments, elle ne savait pas comment y répondre. Et il le savait.

Hippolyte sourit puis remonta ses mains avec lenteur le long de ses hanches, de sa taille, et enfin de ses côtes. Il l'embrassa dans la nuque.

- T'as une capote avant qu'on commence à baiser ?

Le châtain leva les yeux au ciel.

- Bon Dieu Amétrine, tu veux pas faire attention à comment tu parles ?

- Bah pourquoi ?

- Pour que l'ambiance soit un tant soit peu romantique ? dit-il telle une évidence.

Amétrine haussa les épaules.

- Ok, ok, t'as une contraception avant que je te donne ma fleur ?

Il la regarda avec dépit.

- Quoi ! J'ai fait attention là !

- Un peu trop.

- Faut savoir.

Le chasseur plaqua sa main contre la bouche de la jeune femme et embrassa son nombril, coupant ainsi court à la conversation. La jeune femme roula ses pupilles, désespérée. Qui aurait cru qu'Hippolyte était un poète dans l'âme ?

Mais ses pensées furent vite coupées quand les tendres lèvres du jeune homme descendirent un peu plus bas sur son corps.

Hacker GirlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant