bienvenue en hypsoline

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Stop.

Une pause rien, qu'une minute. Juste une habitude. Juste le temps de respirer à travers le masque noir, de sentir le froid sur la seule partie haute de son visage qui n'est pas couverte, de resserrer les mains sur le guidon... Juste un temps pour observer la vue. Le soleil se couche toujours tôt, et de plus en plus en avance chaque jour. Les feuilles se décrochent des quelques arbres et virevoltent çà et là, indiquant que le gel s'installera bientôt, et les vitres tout partout se couvrent surtout de buées : signe de vies dans ces rues où tout est devenu mécanique. Les néons multicolores clignotent, les écrans géants et les phares des véhicules s'activent encore.

C'est éternel.
Hypsoline ne s'éveille pas, Hypsoline ne s'éteint jamais en réalité.

Bientôt, d'autres personnages viendront prendre la place de celleux qui vivent le jour ; Les monstres qui ne dorment pas erreront là où on les accueille encore.

Mais Ryan est bien humain. Alors, avant que sa nuit de livraisons ne commence, iel prend un instant pour contempler tout ça. Ses gants grincent sur les poignées de sa bicyclette lumineuse, ridicule, et, quand iel souffle encore dans son masque, la sonnerie de son eyephone retentit.

Iel est déjà parti.

hypsolineWhere stories live. Discover now