Chapitre 3

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 Lorsque Mélandrie émergea de son sommeil, la première chose qu'elle remarqua, bien avant d'ouvrir les yeux, était l'incroyable douceur qui l'entourait. La chose sur laquelle elle était allongée était moelleuse et confortable. Plus même que le lit dans lequel elle dormait lorsqu'elle se trouvait à l'académie de magie. Elle sentait aussi un tissu incroyablement lisse qui lui recouvrait le corps et qui semblait glisser sur sa peau.

Tout ceci ne l'invitait qu'à une chose, rester allongée, ne surtout pas ouvrir les yeux et se rendormir dans ce cocon de confort. Malgré tout, ses derniers souvenirs lui revinrent en mémoire et eurent sur elle l'effet d'une gifle.

Immédiatement, la jeune démone ouvrit les yeux et observa les alentours. Ses dernières semaines lui avaient appris à ne surtout pas faire de mauvais geste et ainsi aggraver son cas. Elle resta donc un instant à observer tout ce qui se trouvait dans son champ de vision sans pour autant bouger.

C'était à n'y rien comprendre. Comme elle s'en doutait, elle se trouvait dans un lit, mais il n'y avait pas que cela qui ressemblait à quelque chose que l'on pouvait trouver chez les humains. La pièce dans laquelle elle se trouvait, contrairement à avant, était faite de pierres recouvertes d'un papier peint or et ivoire.

Dans la position qu'elle avait, elle pouvait voir une étagère dont le bois avait été finement sculpté tel une œuvre d'art. Un peu plus loin, un vase était posé sur une table en marbre avec, à côté, deux chaises tout aussi luxueuses qui donnaient l'impression d'être au moins aussi confortable que le lit dans lequel elle se trouvait.

Était-elle de retour sur le plan mortel ? Son père l'avait-il retrouvée pendant son sommeil et ramenée ? En posant son regard sur la grande fenêtre en face d'elle, tout espoir que ces questions aient une réponse positive s'évanouirent. Le ciel, à l'extérieur, restait désespérément rouge... D'un rouge qui ne voulait dire qu'une chose. Elle se trouvait toujours sur le plan démoniaque.

Tandis qu'elle continuait à analyser l'espace qui l'entourait, un mouvement attira son attention. Près de la cheminée qu'elle n'avait pas encore remarqué jusque-là, une personne, humaine à première vue, passait un chiffon sur les décorations qui trônaient dessus.

Bien qu'elle ne pensait pas avoir bougé, celle qui semblait être une domestique se tourna vers elle et remarqua qu'elle avait les yeux grands ouverts. Sans dire un mot, l'humaine ramassa rapidement son nécessaire de nettoyage et partit en direction du pied du lit.

Suivant son cheminement, Mélandrie découvrit une grande porte à double battant, elle aussi de couleur ivoire et rehaussée d'or. La domestique ouvrit l'un d'eux, juste assez pour pouvoir se faufiler à l'extérieur, puis referma la porte.

La jeune démone eut beau tendre l'oreille, elle n'entendit aucun bruit de verrou. La porte n'était donc pas fermée. Quel était cet endroit ? Que faisait-elle là ? Qui était cette personne qui était partie en la voyant réveillée ?

Après s'être posée ces questions et bien d'autres encore, Mélandrie fit le vide dans son esprit et reprit tout dans l'ordre. Tout d'abord, elle. Comment se sentait-elle ? Qu'y avait-il de changé depuis la dernière fois ?

Elle n'était plus dans les mêmes habits qu'à son arrivée sur le plan démoniaque. Elle avait à présent ce qui s'apparentait à une robe de nuit faite de la même matière que les draps. Pour ce qui était de son état de santé, la jeune démone commença par bouger lentement les doigts et les orteils.

Ne sentant aucune douleur, elle commença à ramener une jambe à elle et à déplacer son bras. Là encore, toute sensation d'inconfort ou de douleur avait disparue. Il était encore trop tôt pour dire qu'elle était entièrement guérie, mais elle était au moins revenue dans un état proche de celui dans lequel elle était lorsqu'elle se trouvait dans la cabane de Kimiri.

Mélandrie Tome 2 : Le plan démoniaqueWo Geschichten leben. Entdecke jetzt