Chapitre 4

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 Guidée par Kimiri, Mélandrie arpentait les couloirs du palais dans lequel elle s'était éveillée, à la recherche du maître de ces lieux. Encore une fois, le contraste entre l'intérieur de cet endroit et ce qu'elle avait déjà vu du plan démoniaque était saisissant. Elle n'avait tout simplement pas l'impression de se trouver sur ce monde, mais tout à fait ailleurs comme dans la demeure d'un seigneur humain, sur le plan mortel.

La seule chose qui lui indiquait que celui qui y habitait n'en était pas un, mise à part ce qu'elle pouvait apercevoir de l'extérieur lorsqu'elle passait devant une fenêtre, était une partie de la décoration. Les différents vases, meubles et lustres étaient banales bien que somptueux, mais les tableaux qui représentaient des personnes, eux, étaient à l'effigie du prince démon où d'autres qu'elle ne connaissait pas. Jamais un humain n'aurait accroché ça à son mur.

— Maître être ici, indiqua Kimiri en pointant une porte du doigt.

— Allons-y, décida la jeune démone.

Ouvrant la porte dont la poignée lui arrivait au niveau des yeux, le petit démon laissa Mélandrie pénétrer dans la pièce. Celle-ci était un grand salon avec d'un côté une partie bibliothèque et de l'autre deux canapés et un fauteuil entourant une table basse.

Dès qu'elle pénétra à l'intérieur, le chien démoniaque qui était allongé près de la fenêtre se releva et courut dans sa direction, la langue pendante et la bave volant à chaque pas.

— Wisha, non ! réprimanda une voix qui venait de la partie bibliothèque. Tu vas la salir.

Obéissant à son maître, le chien démoniaque se stoppa immédiatement et s'assit. Amyr referma le livre qu'il avait en main, le rangea dans l'une des étagères, puis se rendit dans la partie salon où il s'assit sur le canapé qui faisait face à la porte.

— Vous êtes absolument ravissante, la complimenta-t-il. Et vous avez beaucoup de goût.

— Merci, répondit-elle, quelque peu gênée.

— Je vous en prie, venez. Prenez place.

— Je jouerai avec toi lorsque j'aurai enfilé quelque chose de moins salissant, dit-elle au chien en lui caressant le haut du crâne.

Comprenant à la fois l'ordre de son maître et la promesse qu'elle venait de lui faire, Wisha n'insista pas et retourna s'affaler sur son coussin près de la fenêtre. La jeune démone, quant à elle, se rendit jusqu'à l'espace de discussion et s'installa devant le prince démon.

— Eh bien Kimiri. Ne reste pas planté là devant la porte. Viens t'asseoir aussi !

Tandis que le petit démon s'avançait et allait pour s'installer près d'elle, Mélandrie eut deux sentiments contradictoires. D'un côté, elle le trouvait finalement gentil et tout ce qu'il avait fait jusque-là montrait qu'il n'était pas à l'image des princes démons qu'elle s'imaginait. Mais d'un autre, elle ne pouvait s'empêcher de penser que tout ceci cachait quelque chose. Comme lorsqu'elle avait passé un peu de temps à réfléchir à cela, la jeune démone écarta ces deux sentiments pour rester objective.

Pendant ce temps-là, le prince démon avait servi trois tasses de ce qui ressemblait à du thé. En était-ce vraiment où bien avait-il trouvé un substitue qui venait du plan démoniaque ? Le prince démon plaça les tasses devant ses deux invités, prit la sienne et en but une gorgée, sans doute pour montrer qu'il s'agissait d'une simple boisson.

Sa posture avait, tout comme le reste de son habitation, quelque chose de très humain et raffiné. Les jambes croisées, le dos droit, il portait sa tasse à sa bouche en la tenant du bout des doigts, en fermant légèrement les yeux et avec le petit doigt de relevé.

Mélandrie Tome 2 : Le plan démoniaqueWhere stories live. Discover now