1. La rencontre

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947 mots

Bonjour !

Voici la réécriture du premier chapitre de "A Chance".

Je n'étais pas convaincu par les premiers chapitres d'avance que j'avais enregistré, et pour cause : ils faisaient tous un peu plus de 600 mots, ce qui n'est guère satisfaisant.

J'ai comparé avec d'autres histoires que j'aime lire sur Wattpad, et la moyenne haute est de 1200-1300 mots.

Pour ne pas me forcer à écrire, la mienne sera de 1000 mots.

Les prochains chapitres devraient être un peu plus long que celui-ci. Ce n'est qu'une estimation, à vrai dire.

Je cesse mon blabla explicatif.

Bonne lecture !

* * * * *

C'était une nuit comme toutes les autres.

Zayn venait de prendre son poste, gai comme un pinçon. Et pour cause : ce soir, il était affecté au service pédiatrique.

Même si la majorité s'accordaient à dire que toutes les misères du monde s'y concentrait, Zayn y trouvait sa place, s'il pouvait soulager un peu de la douleur de ses petits patients.

Il se rendit à l'accueil du service de sa démarche énergique, semblant presque se pavaner dans sa blouse bleue, qui ne présentait jamais personne à son avantage. Mais il s'en fichait bien.

Zayn avait déjà une personne merveilleuse dans sa vie, qui comblait tous ses instincts : son mari, Niall. Ils leur semblaient s'être toujours connu, même s'ils avaient commencé à se fréquenter après le lycée.

Ils étaient mariés depuis quelques années maintenant, déjà ; et semblaient nager dans le bonheur. C'était vrai. Sauf qu'ils leur manquaient la consécration.

Ni l'un ni l'autre ne savait réellement ce que cela signifiait. Ils s'étaient imaginés que le jour de leur union civique serait le plus beau de leur deux vie. Mais ils attendaient quelque chose d'encore plus grand, comme un mot sur le bout de la langue.

L'infirmier salua ses collègues, et prit les consignes pour la relève, avant de se livrer à sa petite routine : il fit un passage éclair dans chacune des chambres du service, s'assurant que les enfants hospitalisés dormaient à poings fermés.

C'était le cas pour tous, jusqu'à ce qu'il perçoive du mouvement dans la chambre 421.

- Pourquoi tu te pinces le bras, bonhomme ?

Malgré la pénombre, l'infirmier n'avait eu aucun mal à deviner ce que le petit garçon tramait, en entrant dans la chambre. Les paupières lourdes, ce dernier semblait lutter contre le sommeil. C'était le rôle de Zayn de le rassurer.

- J'attends... Maman...

La voix du garçonnet était aussi sourde que lui, apparemment ; qui continuait distraitement, comme sans s'en rendre compte, à maltraiter la peau de son avant-bras.

Zayn alla s'asseoir à côté de lui, se guidant seulement à la lumière des néons du couloir, qui se propageait à travers la vitre permettant aux soignants de surveiller les patients depuis celui-ci.

Les fesses au bord du matelas, il demanda simplement, avec un sourire bienveillant que le garçon ne pouvait probablement pas discerner autre part que dans sa voix :

- Comment tu t'appelles ?

- Ande-Andreas.

- Tu sais, ta maman ne va pas revenir tout de suite. Je pourrais l'attendr-...

- Non ! Je dois rester éveillé, je ne dois pas dormir, si elle a besoin d'aide...

L'anxiété transpirait par chacun de ses pores. L'infirmier pouvait comprendre qu'il ne veuille pas s'endormir dans un autre lit que le sien, entouré d'inconnus qui faisaient des piqûres (c'était souvent à ça que sa profession était réduite au travers des yeux d'un enfant).

Mais il y avait plus que ça.

Et tel un Eurêka, une ligne du dossier d'Andreas, qu'il avait lu un peu plus tôt, jaillit de sa mémoire. "SSoc.", pour "services sociaux". Le petit garçon avait été retiré à son foyer, pour suspicion de maltraitance, ce qui n'avait rien d'étonnant.

Des gosses arrachés à des parents toxiques, Zayn en voyait défiler. Pas autant que l'on pouvait l'imaginer à ses paroles ; mais c'était toujours trop, selon lui.

Si son rôle dans ce monde était de faire en sorte que ce petit garçon, probablement battu et dévasté psychologiquement, s'endorme l'esprit plus léger qu'à l'accoutumée, qu'à cela ne tienne.

- Je pourrais attendre ta maman, et l'aider...

- Non ! Je veux pas qu'elle...

Mais il se stoppa brutalement au milieu de sa phrase. Probablement parce que les conséquences de son acte avaient quelque chose d'innommables. La fatigue empêchait cependant Andreas de taire ce qu'il aurait tu en temps normal.

Zayn préférait probablement ne pas savoir, de toute façon, même s'il n'était pas un fier partisan de la politique de l'autruche.

Il continua d'un ton doux, le cerveau fonctionnant à l'adrénaline pour trouver de quoi persuader le garçon de fermer les yeux. L'urgence était son carburant.

- Alors, je pourrais te réveiller lorsqu'elle arrivera, pour que tu puisses l'aider toi-même. Deal ?

Son petit tic de langage était de sortie. Peu de personnes avaient eu l'occasion de constater que c'était un mot qui revenait fréquemment dans son vocabulaire, tout simplement car il s'empêchait de l'exprimer en dehors du contexte familial.

Un jour, quelqu'un lui avait dit que cela sonnait mauvais genre. Et puisqu'il était typé, et tatoué, il ne pouvait pas rajouter cette tare à son palmarès. Alors, pour continuer à être considéré comme un quasi-humain... Il ferait un effort.

Le mouvement de tête approbatif du garçon le tira brusquement de ses pensées. C'était un signe de capitulation, bien que timide. Le sourire de l'infirmier s'élargit. Il chuchota du bout des lèvres, avant de se lever :

- OK.

Il ne résista pas à l'envie de passer ses doigts dans les cheveux bouclés, en pagaille, du garçonnet avant de quitter la pièce à pas de loup ; que déjà, l'une de ses collègues l'appelaient en renfort pour une suture.

Dans ces cas-là, Zayn était l'homme de la situation : ce n'était non pas tant sa carrure que ses mots rassurants, cajoleurs, qui rassuraient les enfants, qui faisaient sa réputation. Pour preuve, il calmera la petite fille hurlant à l'autre bout du service, en quelques minutes à peine, la distrayant avec une histoire élaborée et incroyable - au sens premier du terme.

Il se surprit cependant à penser que dans le cas du petit ange de la chambre 421, une présence temporaire et quelques mots doux ne suffiraient pas à cicatriser toutes ses plaies invisibles.

Jetant un dernier regard à la silhouette diffuse se dessinant sur les draps avant de traverser le couloir pour accomplir son travail, et sa mission, il prit conscience du poids qui pesait sur son estomac... et son coeur.

A ChanceWhere stories live. Discover now