6. L'arrivée

1.5K 111 17
                                    

1179 mots

Bonjour !

Viennent enfin, avec ce chapitre, quelques incursions dans l'esprit d'Andreas ; qui expliquent quelques unes de ses réactions.

J'espère que vous allez apprécier cela, et le reste du chapitre. :)

Bonne lecture !

* * * * *

Voilà. Ils y étaient.

Zayn avaient, par miracle, trouvé une place de stationnement dans la rue, au bas de son immeuble. Les vitres du deuxième étage, où il résidait, semblaient le taquiner de leurs reflets chatoyants tandis qu'il levait la tête vers elles.

Le quartier était particulièrement animé, ce qui avait plu au couple, lors de leur installation.

Les nombreux bars et autres boutiques de proximité offraient un confort indéniable aux habitants. Ils pouvaiebt sortir le soir, faire leurs courses le jour, rencontrer des amis à l'extérieur sans jamais trop s'éloigner de leur domicile.

Aujourd'hui, Niall comme Zayn regrettait un peu leur choix. Ce premier se plaignait surtout de l'agitation alors qu'il travaillait à domicile.

En été, il n'avait d'autre choix que d'étouffer de chaleur dans son bureau, ou d'ouvrir la fenêtre et de souffrir les interminables barbecues de ses voisins.

La problématique était la même pour l'infirmier, dont les horaires décalées pouvait le mener à s'endormir à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit.

Ce n'était peut-être pas le contexte idéal pour un enfant, mais les alentours étaient sans danger. Andreas ne risquait, en tout cas, pas plus qu'ailleurs de tomber sur quelqu'un de mauvais. Et il pourrait traverser la rue sans craindre d'être fauché.

S'accrocher à des choses aussi simples, aussi triviales, aidait un peu Zayn à faire redescendre la pression. Juste un peu.

Il garda la paume du petit garçon dans la sienne jusqu'à la porte de l'appartement. Même dans l'ascenseur, il n'avait pu le lâcher. Pu, oui.

Si lui était dans un tel état de panique, comment pouvait bien se sentir Andreas ?

Niall les attendait dans l'entrée, visiblement aussi nerveux que son mari. Le garçon, quant à lui, n'exprimait toujours rien.

Ses yeux s'aggrandirent à peine en découvrant l'autre adulte, et la décoration du foyer, qui témoignait d'une situation confortable. L'un comme l'autre avaient eu la chance d'être soutenu par sa famille, et leur tempérament peu dépensier leur permettait ce genre de petites folies.

Comme le fauteuil attitré de Niall, qui valait une petite fortune, et qu'il chérissait comme la prunelle de ses yeux. Ou l'immense bureau de Niall, en bois massif, si lourd qu'ils avaient pensé devoir le rendre au menuisier à moins d'utiliser une grue pour le monter jusqu'ici.

OK : Niall aimait les belles choses, comme ses costumes pourtant démodés, et ses cravates. Dieu, ses cravates ! Mais Zayn dépensait tellement en nourriture et en dons pour le service pédiatrique de l'hôpital, qu'il ne pouvait pas vraiment le blâmer.

- Vas-y, bonhomme, rentre. Fais comme chez toi.

Cette prise de parole de Niall suffit à mettre Zayn en confiance. En dépit de tout, son merveilleux petit-ami prenait les choses en main. Qui était l'imbécile qui avait dit que les universitaires étaient des associaux ?

Même s'il passait effectivement beaucoup de temps dans les bouquins et sur son ordinateur, ses lunettes perchées de guingois sur son nez, le blond avait un don avec les gens. Cela avait tout de suite plu à Zayn, lors de leur première rencontre. Ça, et son... Je ne vous fais pas un dessin.

L'infirmier lâcha doucement la main du petit garçon, qui s'y raccrocha l'espace d'une seconde, comme par instinct, avant de capituler. Il exprimait enfin quelque chose ; mais Zayn se surprit à regretter son précédent souhait : il avait l'air horriblement mal à l'aise.

Comme s'il débarquait sans prévenir chez des inconnus. Ce qui était plus ou moins le cas. Dieu...

Le blond, quant à lui, ne se départissait pas de son sourire avenant ; il poussa même le vice jusqu'à s'accroupir devant l'enfant, pour se mettre à sa hauteur et le rendre plus à l'aise.

- Je m'apelle Niall. Je pense que Zayn t'a parlé de moi. Oui, bien sûr, il t'a parlé de moi ; sinon, ça va barder. Et toi, c'est Andreas. Tu veux que je te montre ta chambre ?

Aussitôt, le garçonnet recula d'un pas, pour se placer derrière Zayn. Et pour cause : chambre, pour lui, était synonyme de punition.

D'enfermement.

De solitude.

Une solitude qu'avait partiellement brisé son court séjour à l'hôpital, et qui faisait qu'il n'était pas prêt de vouloir la regagner.

Sauf si Zayn et Niall se montraient particulièrement odieux avec lui.

Oui, il connaissait ce mot de grand. Sa maman l'utilisait beaucoup en public, pour le gronder. Andreas, tu as été odieux avec cette personne, excuse-toi. Andreas, c'est odieux ce que tu viens de faire, ne le refais plus jamais, et répare ta bêtise.

Puisqu'il ne faisait jamais rien suffisamment bien, et qu'une fois à l'abri des regards, sa mère le frappait ; il en avait conclu qu'être odieux n'était pas une bonne chose.

Rien de ce qui le concernait ne l'était.

- Bah alors, qu'est-ce qui se passe ?

Niall ne se redressa pas, pour ne pas l'effrayer davantage ; et Zayn jeta un coup d'œil dans son dos, offrant un sourire rassurant à son protégé.

L'infirmier avait été lucide, à cet égard : ils allaient sans cesse marcher sur des œufs, et probablement faire beaucoup d'omelettes. Mais si c'était le prix à payer pour rendre Andreas heureux... Ils le paieraient.

- Je crois qu'on a un petit garçon fatigué, ici.

Même s'il n'était pas persuadé de cela, le brun préféra tempérer la situation de cette façon. Il tendit les bras, attendant de voir si Andreas s'y réfugiait. Et c'est ce qu'il fit, avec une once d'hésitation.

Presque à contre-coeur, comme s'il considérait que c'était ce que le couple attendait de lui.

Le blond, lui, observait ce drôle de petit manège. Le garçonnet aux cheveux bouclés semblait réagir à tout en différé, comme s'il avait pris l'habitude de tout analyser avant de manifester une quelconque émotion, ou de formuler une pensée.

C'était, à n'en pas douter, lié aux mauvais traitements que lui avait infligé sa famille ; si on pouvait nommer ces gens de la sorte.

Lorsque le moindre mot, le moindre geste était passible d'un coup, on réfléchissait probablement à deux fois avant de, ne serait-ce que, respirer.

C'est donc son mari, son extraordinaire, son merveilleux mari, qui se chargea de familiariser Andreas avec les lieux.

Pour ne pas le submerger d'informations, il lui présenta d'abord sa chambre, puis la leur.

Il etait encore tôt, mais il y avait fort à parier que l'enfant sombrerait rapidement dans les limbes du sommeil ; et si un quelconque problème se présentait au cours de la nuit, il serait où les trouver.

Le brun tira quelques affaires de la commode, qu'ils avaient acheté peu après leur visite au magasin d'ameublement. Quelques vêtements, seulement, le temps d'aller véritablement faire les boutiques avec le petit Andreas.

Il se dirigea ensuite vers la salle de bain, et une fois la porte refermée sur eux ; Niall se laissa tomber dans son fauteuil préféré.

Il ne savait que trop penser de cette première rencontre : crainte, colère, joie se mêlaient à l'intérieur de sa poitrine, rendant ses émotions indissociables les unes des autres.

Mais ce dont il était certain, depuis qu'il avait croisé le regard triste de cet enfant, c'est qu'il ferait tout son possible pour aider Zayn à réparer son âme d'enfant.

A ChanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant