12. Le doudou (II)

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1350 mots.

Bonjour a tutti,

Je viens de me rendre compte que je vous ai laissé sur un suspens insoutenable !

J'ai quelques jours de vacances devant moi, et j'aimerais prendre un peu d'avance sur cette histoire.

Elle semble avoir conquis vos cœurs, et je ne peux que vous féliciter de votre fidélité.

Je recevrais vos petits coups virtuels sur la tête avec abnégation.

* * * * * *

Il suffit d'un quart de seconde pour qu'Andreas aperçoive Zayn revenant au centre de la pièce, le balai à la main.

Un quart de seconde supplémentaire pour que l'expression du garçon le trahisse.

Et moins d'une demi seconde pour qu'il se laisse tomber à terre, sans aucune douceur ni même tentative d'amortir sa chute, pour se recroqueviller sur lui-même.

Les genoux contre la poitrine, visage dissimulé et mains sur la tête, il semblait se faire le plus petit possible, comme pour disparaître.

Ou éviter les coups.

Ses sanglots étouffés étaient les seuls sons audibles dans la cuisine, baignée dans la lumière de l'après-midi. 

Ils étaient censés être une famille moderne, confortablement installé dans leur appartement, au sein d'un des plus beaux quartiers de la ville.

Mais la scène ressemblait davantage à un film de guerre, ou à une prise d'otage. Une salle de torture, peut-être même.

Comment l'atmosphère pouvait-elle être aussi pesante ? Les deux hommes avaient la sensation que la Terre cherchait à les aspirer, à les clouer au sol, à l'aide de la gravité. 

Quant à l'enfant face à eux, il devait ressentir pire encore.

- Lâche le balais !

Niall fut le premier à sortir de cette léthargie, et son mari lui obéit instinctivement, comme un robot. Il desserra seulement les doigts sur sa prise, et le manche en bois émit un son bref et sec en rencontrant le carrelage. 

Les pleurs d'Andreas redoublèrent.

- On est désolé, chéri, est-ce qu'on peut approcher ?

Le garçonnet secoua seulement la tête, toujours contre ses genoux, tandis que la voix du blond traduisait une certaine urgence. Il avait raison, l'infirmier devait examiner ses mains, mais le plus pressant pour le moment, était de faire revenir Andy à la raison.

- Mon cœur, tout va bien, OK ? On est pas fâché, pour le verre. C'est rien du tout, d'accord.

Andreas n'avait pas su s'il avait le droit de se servir, mais il l'avait fait quand même. Le verre traînait à côté de l'évier, et il avait eu vraiment soif. Chez lui, il ne demandait jamais la permission, pour ne pas déranger sa mère ou son beau-père. Mais ici, quelles étaient les règles ?

Pour ne pas risquer de contrarier Zayn ou Niall, il avait pris l'initiative. Il lui aurait suffi de faire couler un mince filet d'eau, silencieux, pour laver le verre de nouveau. Ni vu, ni connu.

Mais voilà. Dans son empressement à assouvir sa soif, le grand verre lui avait glissé des mains, et s'était fracassé sur le sol. Et maintenant, Zayn revenait avec le balai, dur, grand et...

- Andy, chéri, s'il te plaît. Il ne va rien t'arriver. Si tu ne veux pas qu'on approche, on ne le fera pas, mais parle-nous.

- N-non !

A ChanceWhere stories live. Discover now