8. Le dîner

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1069 mots.

Bonjour, bande de cacahuètes,

Je suis d'humeur matinale, et quelle humeur ! Mais vous vous en fichez certainement.

J'ai pensé à abandonner les petits billets comme celui-ci au début des chapitres, mais je ne sais pas, quelque chose me retient.

Quoi qu'il en soit,
Bonne lecture !

* * * * * *

C'était l'heure du dîner, chez les Malik-Horan.

En vérité, c'était une tradition qu'ils avaient quelque peu perdu de vue. Le sacro-saint dîner !

Si, au début de leur relation, ils s'étaient employé à respecter ce cadre de vie, poussant le vice jusqu'à définir une horaire bien déterminée pour se mettre à table ; force était d'admettre qu'ils n'avaient pas maintenu ce rituel bien longtemps.

Les horaires décalées de Zayn rendait son mari chafouin, lorsqu'il devait manger face à une chaise vide. C'est pourquoi une assiette sale et des couverts investissaient régulièrement son bureau.

Il ne voulait pas perdre une seule seconde à remplir un besoin aussi trivial, s'il ne pouvait pas le faire en présence de la charmante compagnie de son époux.

Quant à l'infirmier, qui mangeait sur le pouce dès son retour de l'hôpital, peu importe l'heure du jour ou de la nuit... Oui, son hygiène de vie laissait à désirer.

Mais la venue d'un certain petit garçon survenant, ils allaient devoir revenir à des habitudes bien plus saines. Et ils s'en réjouissaient, sincèrement. Être réunis, de nouveau, pour partager un moment privilégié ensemble, et une véritable discussion.

Andreas se montra d'une politesse exemplaire. Dès sa sortie du bain, voyant Niall s'affairer en cuisine, il se proposa pour mettre le couvert.

Si Zayn trouva son réflexe adorable, il lui signifia d'un signe de tête que ce n'était pas à lui de faire cela, du moins pour ce soir ; et l'invita plutôt à s'installer dans le canapé du salon pendant qu'il s'en chargeait.

La posture du garçon était significative au possible : les épaules basses, le pas traînant, il semblait frustré. Niall tourna la tête un instant, pour le constater. Il adressa alors un regard un peu sévère à son mari, qui semblait signifier : ne l'accables pas davantage. Il avait raison.

L'infirmier se jura de ne plus être aussi prévenant, à l'avenir, car il en devenait ridicule.

Mais il souhaitait tellement, tellement, qu'Andreas se sente rapidement à l'aise et trouve sa place au sein de leur foyer...

L'odeur se dégageant de la cuisine était divine ; et quelques minutes plus tard, le blond annonça à la cantonade que le plat principal était prêt.

Pour ce premier repas, il avait décidé de faire simple : pas d'entrée, généralement composée de crudités. Il ne voulait pas forcer le garçon à avaler des légumes dès maintenant, alors qu'il avait déjà dû souffrir, de surcroi, l'horrible nourriture servie par l'hôpital, ces derniers jours.

La casserole de spaghettis, à la bolognaise, évidement, trônait au centre de la tablée. Zayn aida le garçon à s'installer sur sa chaise. Il semblait si peu assuré sur ses jambes !

Et si maigre ; c'est ce que remarqua son conjoint. La dernière chose que désirait l'infirmier, était qu'Andreas se blesse davantage à cause d'une maladresse.

Niall ne l'avait jamais vu comme ça, auparavant. Et même si cela avait un petit côté agaçant pour lui, qui prônait l'éducation par l'autonomie et l'erreur ; il ne pouvait s'empêcher de le trouver attendrissant.

- Tu aimes ça, Andreas ?

Le petit garçon, la tête dans les nuages, tressaillit et garda les yeux rivés sur la table.

Niall ne comprit pas, et jeta un regard à Zayn ; qui, de l'autre côté de la table, lui fit comprendre qui lui expliquerait plus tard la raison de la frayeur du garçon. Lui communiquerait ses théories, tout du moins...

Le blond s'employa donc à servir à chacun une quantité généreuse de ce plat que Zayn affectionnait tant. Il mangeait même les restes froids !

Andreas était un enfant, en dépit de tout ; il ne pouvait qu'aimer ça, pas vrai ?

- Bon appétit...

Le couple entendit à peine sa voix s'élever, alors qu'il s'emparait précautionneusement de sa fourchette.

- A toi aussi.

- Bon appétit à tous ! 

Les deux adultes ne purent s'en empêcher : ils observèrent le garçonnet à la dérobée pendant toute la durée du repas. Et, au fond, leur attitude était parfaitement compréhensible : Andreas mangeait comme un moineau, mais semblait plus tendu que jamais. 

Comme s'il hésitait à prendre la moindre bouchée, pensant qu'elle était potentiellement empoisonnée ; ou luttant contre lui-même pour, au contraire, ne pas fondre sur la nourriture.

Ils notèrent également qu'il se tenait droit sur sa chaise, très droit ; plus droit qu'aucun enfant qu'ils n'avaient vu jusque là.

Quel est ta couleur préférée ?

Comment ça va, l'école ? Et toi, le travail, aujourd'hui ?

Tu voudrais décorer ta nouvelle chambre, bonhomme ?

Si le blond tenta d'animer ce moment, en posant des questions d'ordre général à l'un et à l'autre, il n'y eut que Zayn pour lui répondre avec réticence ; comme s'il le gênait dans son observation.

- Est-ce que tu apprécies ce que tu manges, ou moins ?

- Oui, merci, Mons-...

- Oh non, ne m'appelle pas Monsieur. Je ne suis pas si vieux !

Le ton amusé de Niall fit piquer un fard à Andreas, qui sembla vouloir disparaître dans le contenu de son assiette, encore presque intact. Voilà probablement pourquoi il était aussi maigre.

Lorsque l'infirmier proposa de passer au dessert, le petit déclina sa proposition. Il refusa même d'avaler ne serait-ce qu'un yaourt. Pourtant, tout le monde raffolait de ces petites choses sucrées, les enfants encore plus !

Mais il fallait bien concéder que le garçon n'était pas n'importe qui, et encore moins tout le monde. Et ce, bien malgré lui. Zayn haïssait penser comme cela.

Vouloir se mettre des œillères était pourtant aussi inutile qu'irresponsable.

Andreas n'osa demander l'autorisation de sortir de table, ne connaissant pas les coutumes de la maison.

S'il mangeait rarement autrement que seul, et des restes qu'il trouvait dans le réfrigérateur, sa mère avait tenu à lui inculquer une bonne éducation, et il avait pris le pli de se montrer irréprochable en toutes circonstances.

C'était loin d'être sain, mais c'était le seul mode de vie qu'il connaissait.

Niall quitta sa chaise, suivit de Zayn, qui prit son assiette en lui offrant un sourire.

Lui se sentait un peu honteux de ne pas avoir fini sa part, mais il avait déjà mangé beaucoup plus que ce à quoi il était accoutumé. Il craignit même d'être malade, à cause de cela.

Il resta à sa place, ne sachant que faire. Il s'attendait à tout instant, que l'un des deux adultes lui demandent d'effectuer une tâche ou une autre.

Il devrait probablement faire la vaisselle. Mais l'ordre ne vint pas ; le laissant troublé, désemparé, presque déçu.

S'il ne trouvait pas rapidement une utilité dans cette maison, le couple le renverrait chez lui.

A ChanceWhere stories live. Discover now