Chapitre 138

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Mon métier a toujours fait de moi ce que je suis aujourd'hui, il a défini mes valeurs, mon corps, mes pensées... Pourtant, aujourd'hui, mon esprit est ailleurs, tourné vers un enfant dont je connais l'existence depuis à peine quelques heures. Les flammes ont envahi le bâtiment dans lequel je me trouve et nous les réduisons en un amas de poussière et de fumée, mètre après mètre. Lors que le périmètre est enfin bouclé, sûr et que chaque centimètres de flammes est devenu cendre, nous sortons du bâtiment, comme nous sommes rentrés. J'enlève mon masque, mon casque et avale une bouteille d'eau entière avant de retourner dans mon camion d'affectation. En quelques minutes, nous sommes sur le chemin pour l'hôpital, autant pour emmener nos victimes que pour aller retrouver Robert. Mes émotions font l'effet d'une tempête dans mon esprit et il est la seule personne qui pourra rétablir le calme en moi, du moins, je le crois. Ma tête se pose contre la vitre pendant que je regarde les rues de Seattle défiler les uns après les autres. Enfin, l'hôpital se dessine et on se dirige vers le parking des urgences. Je passe par le couloir en faisant signe à Jack, dans le camion, qu'il peut repartir et que tout ira bien pour moi. Alors que je passe devant plusieurs chambres, je croise un visage familier qui pourrait bien mettre d'une précieuse.
- Bailey !
Elle se retourne automatiquement.
- Herrera ? Qu'est ce que vous faites ici ? Oh non, c'est Ben ! C'est Ben c'est ça ? Qu'est ce qui s'est...
Ses traits se sont marqués, son regard est rempli d'inquiétude et ses mains commencent à trembler.
- Hé docteur Bailey, tout va bien, Ben va bien, je vous l'assure ! Je suis là pour un enfant déposé à la caserne que Sullivan a emmené ici. Est ce que vous pouvez m'indiquer où est ce que je pourrais les retrouver ?
Son visage se radoucit, elle hoche la tête et m'emmène à travers les couloirs du Grey's Sloan. Enfin, elle s'arrête devant une salle et repart quasiment aussitôt. Je frappe à la porte et entre. Trois paires de yeux se tournent vers moi, enfin quatre si on compte bébé carton.
- Hey Andy !, s'écrie Amelia
Quelques secondes plus tard elle se retourne vers le bébé en passant son index lentement devant ses yeux en grimaçant.
- Bon réflexe oculaire...pupilles intactes, son bilan neurologique est parfait !
Elle s'éloigne de la table où est posé de John Doe en se rapprochant de moi pendant qu'un autre médecin, Alex Karev, un pédiatre, ausculte notre petit protégé.
- Sa respiration est légèrement saccadée mais rien de réellement affolant, pour le reste, tout va bien, ce petit bonhomme est en parfaite santé. Je repasse le voir dès que l'assistante sociale arrive !, déclare-t-il en replaçant son stéthoscope autour du cou avant de quitter la pièce
Mon regard se pose de nouveau sur le bébé au regard pétillant et si innocent.
- Robert, est ce qu'on peut...parler ?
- Je crois que je suis un peu de trop dans cette pièce, je vais y aller, reprend Amelia
- Non laissez Shepherd, on va parler dehors !
La main de Sullivan attrape la mienne et m'entraîne dans le couloir. Une fois assis, j'attrape sa deuxième main.
- Toi et moi ça devient de plus en plus concret non ?
Il hoche la tête en pressant un peu plus ma main et dépose un baiser sur ma joue.
- Écoute, je t'aime, je t'aime vraiment et je sais que toute perspective d'avenir t'effraye encore mais...
Je ne sais même pas comment finir la fin de ma phrase.
- Tu sais, j'avais préparé tout un discours dans ma tête, avec des arguments et...là, maintenant que je me retrouve face à toi, je ne sais même plus quoi dire...
Il me regarde perplexe, quasiment autant que moi.
- Andrea, si tu pouvais ne pas tourner autour du pot pendant trois heures, je dois avouer que ça m'arrangerait !
- J'essaye mais crois-moi, ce n'est pas aussi facile, ça changerait tout...toi, moi...nous !
Ses mains ont relâché les miennes, comme s'il m'échappait, encore et encore.
- Andrea bordel dis-moi !
Nos voix ont encore haussé d'un ton, tous les regards sont braqués sur nous, mais aucun d'entre nous ne s'en soucie, on est seul dans notre bulle. Une bulle qui, cette fois, est sur le point d'exploser.
- Je veux adopter ce gamin ! Merde, je sais que ça paraît dingue mais c'est ce que je veux là maintenant et je veux que tu le fasses avec moi !
La bombe est lancé, à lui de choisir s'il veut la faire exploser ou pas.
- Oh, on se calme vous deux ! On est dans un hôpital ici, pas à Disneyland alors baissez d'un ton !, nous interrompt Amelia qui n'est finalement jamais bien loin
Elle nous dévisage tour à tour puis attrape nos bras pour nous entraîner ailleurs. Elle s'arrête devant une grande porte qu'elle ouvre en nous poussent à l'intérieur de la pièce.
- Ici, c'est une réserve, si vous fermez à clé derrière moi, vous serez au calme pour parler, pour crier, vous engueuler, bref tout ce que vous voulez et surtout laisser tranquille mes patients. Vous pouvez même vous envoyez en l'air en terme de réconciliation, mais si c'est les cas, je préfère ne pas le savoir...
Elle se dirige vers la sortie et referme la porte derrière elle. Pourtant, son visage réapparaît à peine quelques secondes plus tard.
-...ah oui, j'avais oublié, si vous voulez cassé quelque, attaquez-vous au bannette jaune, elles doivent être remplacées la semaine prochaine !
Elle pointe l'objet du doigt avant de s'en aller une nouvelle fois. Robert verrouille le verrou et de place de nouveau en face de moi.
- Je suis désolé, prononce-t-on en même temps
Nos regards se croisent et on part en fou rire.
- On devrait apprendre à communiquer sans se hurler dessus...Andy, je sais que je suis assez fermé mais je ne suis pas sans cœur, je t'aime et je suis prêt à beaucoup pour toi, je suis prête à ça !
Mon cœur fait un bond dans ma poitrine.
- Vraiment ? Je veux que tu en es envie aussi...
- Crois-moi que j'en ai envie, je suis déjà fou de toi et de ce petit garçon !
Est ce je rêve ? Il accepe, sûrement la chose la plus folle à laquelle je n'ai jamais pensé. Je me jette dans ses bras et dépose mes lèvres sur les siennes. Il attrape ma main, déverrouille la porte et m'entraîne à l'extérieur. Une femme, chignon serré et allure sérieuse, se tient dans le couloir devant la porte de bébé carton.
- Assistante sociale, chuchote Karev
La femme fait demi-tour, un dossier à la main. Sullivan prend les devants, tout en ne lâchant pas ma main, il rattrape l'assistante sociale. Je crois que je ne l'ai jamais autant aimé qu'à ce moment là.
- Bonjour, Capitaine Sullivan et lieutenant Herrera des pompier, est ce qu'il serait possible d'avoir la marche à suivre pour une procédure d'adoption ?

 - Bonjour, Capitaine Sullivan et lieutenant Herrera des pompier, est ce qu'il serait possible d'avoir la marche à suivre pour une procédure d'adoption ?

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STATION 19Donde viven las historias. Descúbrelo ahora