STATION 19

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"Le lien qui t'unit à ta vraie famille n'est pas le lien du sang, mais celui du respect et de la joie, dans la vie de chacun de ses membres. Il est rare que les membres d'une même famille grandissent sous le même toit."
Richard Batch

Pov Externe (équipe)

Et pourtant, ils étaient une famille. Ils avaient beau vivre plus de la moitié de la semaine ensemble, être aussi différent les uns que les autres, ils étaient devenus une famille, plus ou moins sans le vouloir. Ils ne partageait pas le même sang, ni même les mêmes gènes mais ils avaient bien plus en commun, l'amour, leur passion.

Chacun avait un petit bout de vie de son côté, un foyer, un conjoint et même parfois des enfants. Chacun venait d'un horizon différent, certains avaient eu une enfance plutôt chaotiques tandis que d'autres s'en étaient mieux sortis. Ils avait tous un passé, mais peu importe, le présent avait fini par les réunir. Ils n'avaient pas choisi un métier facile, ils en étaient conscients, le danger ne leur faisait quasiment plus peur, ils savaient faire front, ensemble.

Les incendies, les interventions, la peur, l'échec, la mort...ils avaient tout affronté, c'était leur quotidien, certes pesant et contraignant mais ils vivaient pour ça. C'était un mode de vie comme un autre, à une nuance prêt, le risque. Ils maîtrisaient leur moindre geste, mais personne n'est à l'abri d'une catastrophe, personne ne peut prédire l'imprévisible. Le feu est un élément naturel stupéfiant, d'une beauté extraordinaire, il n'a quasiment besoin de rien pour exister, c'est ce qui le rend aussi puissant, bien plus fort que n'importe quel être humain. Bien plus fort qu'eux.

Ils n'étaient pas plus forts que les autres, ils n'étaient pas non plus des super héros, ils étaient seulement des êtres humains prêts à mettre leur vie en péril pour les autres, toujours pour les autres. Ils connaissaient la notion de sacrifice et de survie mieux que personne. Ils avaient parfois payé le prix de leurs choix, de leur imprudence, ou tout simplement de la vie. Ils avaient perdus des amis, des êtres chers : Ripley, leur lieutenant-colonel, Vasquez, leur collègue imprudent...et Pruitt, leur capitaine, leur père, leur mentor...
Chacun avait géré son deuil comme il le pouvait, dans la colère, dans le déni, la tristesse et parfois la colère. Ça faisait parti du jeu, et le jeu en valait la chandelle...

Chaque événement, chaque faille qui s'était creusé, chaque épreuve auraient pu les diviser, les dégoûter de leur passion, de leur métier. Mais ça les avait rendu plus forts, plus humains, plus matures. Leur lien était indivisible, ils étaient des amis, une famille et ils le resteront, peu importe le futur, ils partageaient tout, la vie comme la mort...

***

Bailey sortit de son bureau en éteignant la lumière en souriant. C'était son petit havre de paix, l'accomplissement de sa carrière, de son travail acharné. Sa garde venait de prendre fin, elle avait hâte d'aller retrouver ses fils et son mari. Dehors, tout était noir, mais même en pleine nuit, l'hôpital était surchargé, les médecins sortaient de tous les sens et malgré tout, la cheffe de chirurgie trouvait un certain apaisement dans ce chaos. Alors qu'elle donnait ses dernières directives avant de se diriger vers la sortie, un brancard apparut et elle mit quelques secondes avant de mettre un nom sur ce visage familier : Jack, Jack Gibson. Elle laissa tomber son sac et s'élança dans les couloirs aux côtés des brancardiers.

Carina fut la première réveillée par la sonnerie du téléphone posé sur la table à sa droite. Elle ôta le bras de sa compagne enroulé autour de sa taille en se haissant d'avoir mis son réveil à la mauvaise heure. Lorsqu'elle se pencha pour le couper, elle s'aperçut que la situation était tout autre et que quelqu'un l'appelait. Elle decrocha et une seule phrase de Dean prononcée dans la panique suffit à la réveiller complètement. Elle ignora sa rancœur passée, secoua Maya, qui laissa échapper quelques grognements avant de comprendre que la situation était grave. Sans un mot, les deux femmes enfilèrent un pull et un jean avant de prendre la route du Grey Sloan.

Les bras en croix, Andy tourna la tête pour regarder son mari. Elle n'arrivait pas à dormir, ses pensées la rongeaient peu à peu et allaient finir par la paralyser. Avait-t-elle fait le bon choix ce jour-là en épousant Sullivan ? Ils s'aimaient l'un l'autre, elle en était consciente, mais tout avait changé, il avait changé. Sa soif de pouvoir le rendait parfois trop aigri, trop égoïste. Elle s'était mariée trop vite, elle le savait aussi mais elle l'avait fait pour que son père puisse voir le plus beau jour de sa vie. Avait-elle commis une erreur. La vibration de son téléphone la sortit de ses pensées et elle tendit le bras pour l'attraper. A la vue des mots de dessinant dans ses messages, son cœur se serra et ses yeux se brouillèrent de larmes. Sans même prendre le temps de réveiller son mari, elle attrapa une veste, des clés de voiture et sortit dans la nuit.

Lorsque Ben étendit la voix de sa femme de l'autre côté du téléphone, il crut d'abord qu'elle avait de nouveau fait une crise cardiaque et sa poitrine se serra si fort qu'il eut du mal à respirer. La vérité sur l'état de son ami ne fut pas plus facile à entendre. Il laissa un mot à ses enfants et prit le volant.

Dans la voiture de Dean, tout le monde était sans voix, tous aussi inquiets pour leur ami les uns que les autres. Ils n'avaient pas vraiment eu le droit aux détails et chacun imaginait les pires scénarios en silence. Ils connaissaient la peur, ils connaissaient les accidents, mais tout devenait différent quand cela touchait ceux qu'ils aimaient. Les mains de Vic tremblèrent et Travis attrapa son bras en appuyant sa tête contre la sienne. Les minutes jusqu'à l'hôpital leur paraissèrent durer des heures, et chacun se ternit dans le silence une fois de plus.

***

Les médecins avaient leurs propres mots, leur propre vocabulaire et malheureusement, l'Equipe de la station 19 connaissait tout ça. Ben savait que l'attente pour avoir des nouvelles n'était que rarement bon signe. Lorsque sa femme s'approcha de la salle où tout le monde attendait, il essaya de decrypter son regard mais il n'y trouva rien.

- Jack est arrivé dans un état très préoccupant, il avait de nombreuses fractures, probablement suite à un impact avec une voiture et il était inconscient. On a découvert qu'il faisait un pneumothorax, on a dû l'opérer d'urgence...il y a eu quelques complications mais le chirurgien a pu réparer les dégâts, il est actuellement en salle de réveil...les prochaines heures vont être décisives, je reviens vers vous dès que j'en sais un peu plus et...je suis désolée..., annonça-t-elle en regardant son mari tout le long

Elle resta quelques instants immobile avant de retourner en arrière. Chacun essaya de trouver du réconfort auprès des autres, d'évacuer sa peine et son inquiétude avec ceux qui pouvaient comprendre. Bailey leur laissa se rendre devant la chambre de Jack à condition qu'ils n'y entrent pas. Leur ami était méconnaissable, allongé dans ce lit stationnaire, branché à des dizaines de tuyaux, des bandages enroulant son corps. Même avec son métier, il n'avait jamais eu de telles blessures, il n'avait jamais eu à vivre ça. Andy fut la première à rebrousser chemin, incapable de rester à l'observer et peu à peu, chacun regagna la salle d'attente. La nuit risquait d'être longue, ils le savaient, probablement autant que les prochains jours mais ils étaient prêts à affronter ça, ou du moins, s'ils ne l'étaient, ils devaient le faire par amitié pour Jack. Les heures passèrent, toujours en silence, enfermées par la peur. Ils tenaient le coup, ils n'avaient pas le choix, ils étaient une famille après tout...

(hello tout le monde, je suis de retour !! Avec un chapitre un peu spécial, je pense que vous l'avez remarqué. Je ne me voyais pas faire seulement un point de vue pour l'accident de Jack, alors j'espère que ça vous plaît tout de même. A la prochaine !)