Chapitre 144

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Quatre minutes, le cerveau peut tenir quatre minutes sans être irriguer en sang et donc en oxygène. Quatre minutes, deux cents quarante secondes, à l'échelle d'une vie, qu'est ce que ça vaut ?
- Robert, ouvre les yeux, allez, ne me lâche pas, pas maintenant, on a enfin trouver une sorte de stabilité, on est heureux, tu es papa, tu ne peux pas me laisser ! On n'est plus que tous les deux, ça doit compter dans la balance...s'il te plaît, ouvre les yeux !
Je me cramponne à sa main comme si c'était la dernière chose que je tenais au monde. Ce que je ressens est indescriptible, j'ai l'impression qu'on me broye la poitrine en deux, je ne vois que lui, étendu au sol et cette sensation que ces yeux ne se réouvriront jamais. Ça me paraît, impensable, inimaginable, abominable et tout autre synonyme finissant par able...
- Me laisse pas seule, j'ai besoin de toi, de toi plus que personne...
Je retire son masque et écoute sa respiration saccadée et glissant ma tête sur son torse. Alors que je me prépare à le bouger, il ouvre les yeux.
- Ouch, où est ce qu'on est là ?, demande-t-il en essayant de se relever
- Hé, attends, reste au sol, t'as pris un sacré coup sur la tête...voir même deux en vingt quatre heures avec cette nuit !
Je passe un bras dans son dos et m'assois à côté de lui.
- Vous êtes qui ?
J'ai de nouveau l'impression que mon cœur vient de sortir de ma poitrine pour atterrir tout droit dix étages plus bas. Il ne me reconnaît plus ? Est ce que l'impact l'a rendu amnésique ? Est ce que...
- Hé, Andy, je rigole, tout va bien, je sais qui tu es, je sais que tu es la femme de ma vie !
- Ne fais plus jamais ça !
Je pense que, s'il ne venait pas actuellement de subir un gros choc, ma main finirait probablement sur sa joue.
- Je sais, je suis désolé, je...une bombe vient d'exploser, je voulais juste essayer de...nan, tu as raison, c'était débile !
Je soupire quelques secondes et passe mes bras autour de ses épaules en posant ma tête contre la sienne.
- Je vais bien, on va bien...sortons, l'air est irrespirable et tu as besoin d'être examiné...
Il enfile de nouveau son matériel avant d'attraper ma main. Il a raison, la bombe a causé par mal de dégâts et l'air devient de plus en plus irrespirable.
Alors qu'on regagne la sortie, il se penche doucement vers moi et glisse à mon oreille :
- Ne lâche pas ma main ok ?
Je me cramponne encore plus aux doigts que je sers déjà et enlève mon masque. Travis s'approche de nous avec un masque à oxygène.
- Elle d'abord, dit Sullivan
Je prends quelques bouffées du masque et lui tends quelques secondes après. Plus tard, on se retrouve, toujours main dans la main comme promis, adossé sur un rebord du camion.
- Il faut qu'on y retourne, l'incendie prend de plus en plus d'ampleur !
- Je suis d'accord, par contre toi, tu restes là, ta tête est loin d'être remise !
- Vos désirs sont mes ordres mademoiselle Herrera !
Il passe son bras autour de mes épaules et dépose un baiser sur ma joue.
- Tu sais que je vais être obligé de lâcher ta main pour le coup ?, dis-je en souriant
- Alors je la reprendrais dès que tu sortiras de là...
J'enfile de nouveau mon équipement et monte cette fois avec Jack. Je me sens de nouveau pleine d'énergie, Robert va bien, c'est tout ce qui compte. On prend une nouvelle aile, celle où on était étant pour l'instant en pleine inspection.
- Alors, comment c'était ?
- Comme une bombe Jack, tu vois les films ? Tu veux un dessin peut être ?
On progresse peu à peu, les flammes s'éteignent et on s'occupe d'évacuer en urgence un civil en détresse respiratoire à qui je passe mon masque.
- Mais genre une bombe, comme une vraie bombe ?
- Nan une bombe en plastique...bien sûr une vraie bombe Jack, c'était impressionnant, qu'est ce que tu veux que je te dise de plus ?
- Ok, ok, relax ! Tu penses qu'il y en a encore ?
- Les démineurs font le taff, nous aussi on doit le faire, allez bouge !
J'avance et plonge mon regard dans les flammes devant moi.

Deux heures plus tard, nous revoilà de retour à la caserne. Robert va bien, aucun vertige, ni migraine et il m'a promis d'aller passer quelques examens ce soir pour me rassurer. J'ai eu le droit à d'innombrables sermons et déclarations de Maya qui m'a confié que, même si elle prenait son rôle de marraine très à cœur, elle ne se sentait pas prête à élever Eliott toute seule. D'ailleurs, à ce sujet, il faut à tout prix que l'on règle les papiers pour que Eliott ne se retrouve pas en foyer, auquel il a déjà échappé de peu, si jamais il nous arrive quelque chose. La première chose que je fais est le diriger vers le salon où se trouve mon père et Eliott. Je prends ce dernier dans mes bras.
- Ça a été avec le petit monstre ?
- Parfaitement, au faites j'ai entendu parler d'une bombe, est ce que ça va ?
- Promis, je te raconte tous les details la prochaine fois !
Je l'embrasse sur la joue, le remercie encore une fois et il rentre chez lui. Je laisse Jack avec Eliott, au dépit de sa santé mentale et retrouve Sullivan près des camions. Face à face, je le contemple de haut en bas.
- Sacrée journée !
- Comme tu dis...
Il sourit et je ne peux que le lui rendre.
- Tu m'as fait peur, tu sais, je ne peux pas vivre sans toi, c'est une évidence et, aussi effrayant que cela puisse paraître, c'est la pure vérité. J'ai besoin de toi et désormais, ton fils a besoin de toi alors, tu n'as pas le droit de nous laisser, ni de mourir !
Il s'approche de moi et attrape mon visage entre ses mains.
- Je te promets que je serais là, pour toi et pour notre famille, je te le promets. Tu es, vous êtes tout ce dont j'ai toujours rêvé Andrea, je suis et je serais toujours là, pour toujours et à jamais !
Il pose ses lèvres sur les miennes avant de me demander de le suivre. Il m'entraîne jusqu'à sur le toit et ferme la porte derrière lui. Il s'allonge sur le sol et je fais exactement de même.
- Attrape ma main, et ne la lâche pas, chuchote-il
Oh croyez-moi que je ne suis pas prête de la lâcher, je resterais avec lui, eux., pour toujours et à jamais...

, pour toujours et à jamais

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STATION 19Où les histoires vivent. Découvrez maintenant