💍 CHAPITRE 14 💍

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Alors que la galerie, spécialement aménagée pour recevoir toute la mondanité dans son vaste semble, semblait se remplir à vue d'oeil, Joséphine et toute la famille Conquérant restèrent dans un coin de la salle, assis à une table sous les soupirs las de la plus jeune ne demandant qu'à rejoindre des jeunes gens de son âge. Il y avait là du beau monde, rassemblé pour l'occasion, allant aux négociants, en passant par les banquiers, les avocats, les grands propriétaires terriens, les ministres et bien sûr quelques autres personnes dont la jeune et future Baronne peine grandement à se souvenir. Néanmoins, Joséphine se surprends à scruter la salle, cherchant une silhouette familière qu'elle ne peut que compter aux abonnés absents visiblement. Le Duc de Varsox serait-il resté chez lui ? Cela est fort étonnant, il reste l'attraction favorite de ces demoiselles et de ces dames.

- Comptes-tu faire cette tête toute la soirée ? l'interroge alors son frère la sortant ainsi de son enquête visuelle

- Puis-je savoir quelle tête fais-je ? soupire-t-elle las d'entendre les reproches de Bartolomé

- Celle qui fait comprendre à quiconque regardant en notre direction que tu n'as guère envie d'être là. Je connais ton opinion bien aiguisée sur ce genre de soirée, Joséphine, mais je te prierais de faire un effort. Nous avons été cordialement invités.

- Rectification, tu as été invité. Nous n'avons fait que te suivre, rien de plus.

- J'ai pensé qu'une distraction dans la vie de nos cadets serait la bienvenue. Mais les voilà cloués à leurs fauteuils car visiblement, leur aînée ne tient pas ce qu'ils s'éloignent à plus de deux mètres.

- Il y a plus de monde que ce que je ne pensais et je ne tiens pas à...

- Joséphine, il va falloir que tu apprennes à lâcher du leste. Laisse-les s'amuser et si un problème survient, nous saurons nous en excuser s'il est dû à l'un des deux, non ?

- Est-ce si facile pour toi ? De trouver une solution à tout ?

- Ce que je veux dire, c'est que même l'Académie militaire est moins opprimante que ton autorité.

- Soit ! Faisons comme bon te semble ! siffle-t-elle alors en se résignant.

Donnant la permission à Ambre et Thomas de quitter la table, ces derniers se faufilent rapidement entre les convives, rejoignant des amis ou au moins des cercles d'enfants de leurs âges.

- A présent que ces deux-là sont partis, tu m'excuseras, mais j'ai promis un entretien au Ministre.

Ainsi, tout ce qu'elle ne voulait pas, venait de se produire sans qu'elle n'eut son mot à dire. A présent, Joséphine était seule, assise à une table et elle savait d'ores et déjà qu'il ne faudrait guère longtemps pour que les places à ses côtés viennent se combler. Il est fort à parier que le Comte Detina est là, dans l'assemblée, gardant un œil assuré sur elle et attendant qu'une chose : ce genre d'opportunité.

S'apprêtant alors à s'éclipser dans les jardins situés à proximité de la cour gauche du bâtiment, Joséphine est immédiatement arrêtée dans son action par une lourde musique annonçant l'arrivée imminente de Son Altesse Royale, la Princesse Sophia.

Encore un personnage agitant le rythme de la société au gré de ses envies. Beaucoup se plaisaient à dire que nulle n'avait sa beauté et que cette dernière ne servait que de voile devant son immense bonté. Élevée dans un couvent de sœurs jusqu'à l'âge de quinze ans, cela ne fait que six ans que la Princesse est revenue au Palais Royal. Pieuse, instruite et bienveillante, elle se consacrait non pas aux activités mondaines, mais aux arts aussi divers et variés qu'ils le purent : Peinture, sculpture, chant, théâtre, rien ne semblait ne pas être à sa portée. Le plus étonnant serait que cette dernière, contrairement à ce la coutume souhaiterait, ne soit toujours pas promise.

JoséphineWhere stories live. Discover now