Chapitre 6

181 9 4
                                    

Notre petite Sigrid avait repris du poil de la bête. Bien qu'elle reste encore fragile, elle avait de plus en plus de force et il y en avait tout autant dans sa voix, qui portait de plus en plus loin. Elle avait tant de puissance que même Ace se faisait réveiller par elle. Il passait ensuite son temps à grogner et allait la voir pour passer une gueulante mais à chaque fois qu'il ouvrait la bouche pour crier aucun son ne sortait et il finissait par la refermer.

Cela faisait bien rire les personnes présentes car il n'arrivait pas à gronder un bébé, lui qui était si fort et si fier. Mais même si Sigrid l'énervait on voyait bien qu'il tenait à elle finalement. Il semblait s'attacher à l'enfant plus qu'il ne le voulait, mais ne voulait jamais la prendre dans ses bras au contraire des autres qui passaient leur temps à réclamer à porter l'enfant. Ils en prenaient soin à chaque fois que je m'endormais. Même Marco avait l'air d'avoir fondu devant la frimousse de la petite fille si mignonne. Ils avaient tous hâte de la montrer à Père. Ils voulaient tous qu'elle fasse officiellement partie de la famille. Elle était leur « petit rayon de soleil ».

J'étais sur le pont avec la petite dans les bras. Félix était à mes côtés et nous regardions l'horizon. Dans quelques heures nous allions être sur le bateau de Père avec les autres et nous allions également lui présenter la petite Sigrid. Elle était là avec moi en train de gazouiller dans mes bras. Félix jouait avec elle, mais elle semblait le bouder pour une raison quelle conque.

Cela me fit rapidement sourire. Elle avait repris du poil de la bête et était vraiment une petite fille avec un caractère fort. Elle n'allait pas se laisser marcher dessus par quelques pirates. Preuve étant, elle résistait même aux pirates de Barbe Blanche.

- Astra, tu me la prêtes quelques minutes, yoi ? Me demanda Marco en s'approchant de nous. Il faut que je l'ausculte pour voir l'évolution de son état, yoi.

- Hum...

Je n'aimais pas me séparer d'elle. C'était plus fort que moi, je ne la sentais vraiment en sécurité uniquement dans mes bras. Je soupirais et la tendit à contre cœur à Marco sous ses rires et ceux de Félix. A chaque fois que je la laissais aux autres je détournais le regard pour ne pas la voir s'éloigner, c'était bien plus fort que moi.

Je les suivais du regard, s'éloigner de moi et aller dans le navire. Une fois qu'elle ne fut plus dans mon champ de vision je commençais à me ronger l'ongle de mon pouce avec angoisse. Je n'avais qu'une seule hâte que Marco me la rende. J'avais besoin d'elle et elle avait besoin de moi.

- Astra, Marco sait ce qu'il fait. Calme-toi, essaya de me rassurer mon ami.

- Mais...

- Les gars, la maman poule est de retour, se moqua Ace au loin.

Je me retournais vers lui rapidement pour le fusiller du regard alors que les autres riaient avec gaieté. A chaque fois que Marco venait me la prendre ou quelqu'un d'autre, il était là pour sortir une phrase bien placée. C'est donc comme à chaque fois que je me mise à le courser sur le pont. Je n'étais pas une mère poule, juste une femme inquiète pour un enfant en bas âge, ce n'était pas exactement la même chose.

Nous passâmes donc deux heures à nous courser et à jouer. Bien évidemment, notre brun était si doué qu'il se prit les pieds dans un tas de cordage et tomba à l'eau et comme toujours je dû plonger pour le remonter à bord. C'est Félix qui se colla à lui faire recracher toute l'eau salée qu'il avait absorbé dans l'océan. Il ressemblait à une fontaine ce qui était assez drôle. Cela faisait vraiment du bien de retomber en enfance assez régulièrement.

Puis l'homme qui était de surveillance dans la vigie se mit à crier. Effectivement, nous pouvions voir le Moby Dick au loin. Nous étions bientôt à la maison. Et père allait rencontrer notre nouveau membre. J'avais vraiment hâte de voir leur tête à tous quand ils verront ce bout de chou dans mes bras.

Forte pour vous !Onde as histórias ganham vida. Descobre agora