Chapitre 3 - Souvenirs d'enfance

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La voix de monsieur Chandin me sortit de mes pensées. Il comptai se balader un peu en ville alors en tant que sa garde du corps je me devais d'être à ses côtés. La dernière fois ça avait été bien utile.
Il appela un taxi et le cocher fit s'arrêter ses chevaux à côté de nous. Mon patron demanda à l'homme d'arrêter la voiture après un moment, on se trouvait à la frontière du centre ville, après ça, c'était des petites rues étroites et insalubres. C'était dans des endroits comme ça que j'avais vécu avant de rencontrer monsieur Chandin. On voit clairement une démarcation entre les classes sociales, entre ceux qui possèdent et ceux qui mendient.

Il est temps de faire une bonne action, tu ne crois pas? Me dit-il en voyant mon air intrigué face à l'endroit où nous étions.

Il n'y a pas d'heure pour faire une bonne action, monsieur.

Tu as raison. Mais aujourd'hui on va aider des orphelins, ça c'est une super bonne action tu crois pas?

Si... Me contentais-je de répondre alors que mon cœur se serrait de plus en plus et que mes souvenir recommençaient à fuser dans ma tête.

Il s'avança dans la ruelle étroite et les quelques personnes étant dans cette rue nous regardaient avec froideur et mépris. Je baisse les yeux alors que je marche derrière mon patron. J'avais réussi a éviter de retourner dans ce genre d'endroit mais il faut croire qu'il fallait un retour à la réalité.

C'est ici! Déclare monsieur Chandin tout en écartant les bras pour bien me faire comprendre où c'était.

On ne pouvait pas louper cet endroit dans tous les cas, un bâtiment assez grand et délabré, menant directement sur la rue, avec certainement de l'autre côté de la bâtisse une petite cours où les orphelins s'amusent comme ils le peuvent. Un homme nous ouvre la porte après que Chandin ait frappé à celle-ci.

Ah, monsieur! C'est un réel honneur de vous avoir parmis nous! Les enfants ont été prévenus qu'une personne importante viendrait alors ils ont tous fait de leur mieux pour s'apprêter pour l'occasion.

Mais il ne fallait pas. Réplique Chandin un peu géné.

Et qui est cette personne qui vous accompagne? Votre femme?

Quoi? Non absolument pas! Dis-je dégoûtée de sa réflexion, ce qui fait rire mon patron.

Non, ce n'est pas ma femme, c'est mon garde du corps mais aussi une personne de confiance.

Ineba. Me présentais-je.

Bien suivez moi.

On suit cet homme dont je ne connais même pas le nom à travers un couloir mal éclairé, puis on monte au premier étage et on rentre ensuite dans une grande salle dont le sol est recouvert d'enfants assis en tailleur. Notre présence à fait taire tous les enfants qui nous regardent avec un air interrogateur. A vrai dire moi aussi je me demande pourquoi on est ici. Pour aider ces enfants Chandin aurait tout simplement pu leur envoyer de l'argent, mais non.
Après un bref moment de silence, l'homme qui nous a ouvert reprend la parole.

Comme je vous l'ai précédemment expliqué, monsieur le consultant du roi est venu nous rendre visite, alors j'espère que vous serez tous bien sage. Leur dit-il avec un regard sévère.

Bon les enfants, j'ai prévu des petites activités pour tout le monde, j'espère que ça va vous plaire! Et inutile de m'appeler monsieur, appeler moi simplement Ronald. Ah oui et j'oubliais, voici Ineba, elle s'occupera aussi de vous aujourd'hui.

Les petits regards de ces orphelins se tournèrent vers moi alors je leur souris faussement. Chandin fit des petits groupes d'enfants selon les activités qu'ils préféraient faire avec l'aide des éducateurs.
L'âge de ces enfants allaient de 5 à 10 ans je dirais. Je me retrouvais en charge d'un atelier de lecture, pas que ça me déplaise tant que ça, mais plutôt que j'aurais aimé être prévenu que mon rôle ne serait pas simplement chargé de la sécurité.

Il viens d'où ton nom? Me demande un petit garçon alors qu'on se dirigeaient vers la bibliothèque.

Euh... je sais pas vraiment. Me contentais-je de répondre, ce qui est vrai.

Et tu as quel âge?

22 ans, et toi?

6! Alors tu es vielle à 22 ans?

Sa remarque et son innocence me firent rire. Je ne me souviens pas avoir déjà eu autant de légèreté dans la parole, même quand j'étais enfant.

Non, pas vraiment. Comment tu t'appelle?

Philippe, comme le prince! C'est ma maman qui m'a donné ce nom avant qu'elle me laisse ici pour quelques temps. J'étais tout bébé alors je ne me souviens plus vraiment d'elle. Mais je suis sûre qu'elle était aussi jolie que toi.

"Pour quelques temps" ça me fait de la peine de le voir aussi insouciant. Il sera brisé quand il comprendra la triste vérité.
Par chance on arrive devant la bibliothèque, qui est plutôt vide. Il n'y a pas beaucoup de choix et je cherche un livre qui pourrait plaire à mon petit groupe d'enfants.

Une histoire sur des chevaliers qui se battent avec des dragons, ça vous plairait?

Ils ont l'air plutôt tous ravis. La femme qui m'a conduit jusqu'ici repart, non sans répéter une énième fois aux enfants d'être sage.

J'entame la lecture tout en répondant aux multiples questions des orphelins. Je propose aux plus âgés du groupe de lire quelques pages, le livre se finit vite.

On peur aller dans le jardin maintenant, il fait chaud ici.

C'est vrai qu'il fait chaud, vous me montrez le chemin?

Ils ne se firent pas prier, ils gambadairent devant moi jusqu'à atteindre la porte menant à la cours. Quand on passa celle-ci, le vent frais nous fit du bien et je pus constater qu'on était pas les seuls à avoir eu cette idée. Tous les enfants se retrouvairent petit à petit dans la cous de l'orphelinat, sous un préau, sous un arbre, ou près de la fontaine pour se cacher au mieux de la chaleur, parfois étouffante.

Il se fait tard, Ineba et moi allons rentrer, voici un petit supplément pour les rénovations.

Il tendis une enveloppe, contenant certainement de l'argent, à l'homme qui nous avait ouvert un peu plus tôt. Puis on s'en alla, remontant dans un taxi semblable au premier, en direction de la maison de monsieur Chandin.

Vous êtes vraiment généreux, monsieur.

Merci, c'est toi qui m'a appris.

Non, vous l'étiez déjà avant de me rencontrer.

Il me sourit et au même moment le cocher nous indiqua qu'on était arrivé.

Repose toi bien Ineba, il faut que tu fasse bonne impression au roi, demain.

Je hoche la tête, pique quelque chose à manger dans la cuisine et file vers ma chambre. Le mélange entre hâte et stresse me garde éveillée un moment. Tout ce que j'ai connu jusqu'à maintenant, je ne le reverrais plus. D'une part, ce n'est pas si mal, mais d'un autre côté, est-ce que je serai vraiment à ma place dans un château?

Ma princesse charmanteWhere stories live. Discover now