Chapitre 15 - Guerre cruelle

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Depuis maintenant plusieurs jours, le royaume de Floréal est entré en guerre contre celui d'Atlanta. Plusieurs centaines de soldats ont été recrutés volontairement. Ineba voulait être volontaire, car elle se sentait coupable de ce qui arrivait. Par chance, Lilith à su la convaincre de rester au château. Philippe, lui, a vu une chance de changer les choses. Il est parti au front sans écouter les supplications de sa mère. Adrien, après le départ de son jumeau, s'est senti coupable et lâche de ne pas s'être porté volontaire, il s'est aussi rendu compte de la grande responsabilité qui pesait sur lui, si jamais son frère perdait la vie au combat. Toute cette histoire dépassait bien évidemment Sophie, elle était juste triste de voir son frère partir. Et le roi ? C'est simple, il ne faisait rien. Il a ordonné la riposte contre Floréal, puis il est parti se terrer dans son bureau. Recevant lettres après lettres, les regardant à peine et sa grande attention.

Un mois passa, puis un autre... L'hiver approche. L'air se fait plus froid. Les corps se refroidissent plus vite. Et les morts s'empilent dans des fausses. Ineba s'est engagée dans cette guerre. Pour cette guerre qui ne sert qu'à récupérer des terres qu'ils sont en train de mettre à sang. Ces terres où les habitants, peur importe si ils sont de Floréal ou d'Atlanta, mourront toujours de faim.
C'est pour ça qu'Ineba s'est engagée, pour rétablir la paix. Mais peut-on vraiment rétablir la paix avec une arme ?

Ça fait maintenant deux longs mois que Philippe n'est pas rentré chez lui, qu'il a dormi dans une tante avec les autres soldats, attendant les ordres du général. Il n'est plus le même. Il a grandi. Il veut lui aussi la paix. Alors, quand Ineba se retrouve dans la même division que lui, il se sent rassuré, d'une certaine manière. Il connaît quelqu'un, quelqu'un qui veut, comme lui, la paix entre les royaumes.

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Ineba?

Philippe? Votre mère s'inquiète beaucoup, vous pouvez rentrer chez vous, vous savez.

Non, on doit rétablir la paix, il y a déjà trop de gens qui sont morts pour rien. Et d'ailleurs, Lilith t'a laissé partir?

Euh, on va dire qu'elle n'était pas pour... elle a dit qu'elle me tuerai quand je rentrerai. Et vous aussi d'ailleurs.

Ça le fait rigoler. Il a l'air heureux de me voir, et à vrai dire, moi aussi je suis heureuse de savoir qu'il est à mes côtés, après avoir passé plusieurs semaines dans une autre division sans connaître personne.

Le général nous appela, il faut préparer une attaque décisive. Ils organisent ça depuis des jours.

La nuit tombe et l'air devient glacial. Notre division reste couchée sur la terre humide, derrière des buissons. On reste à observer le camp adverse plusieurs heures. Les feux allumés s'éteindent petit à petit, ce qui nous plonge dans une quasi obscurité. Le général donne l'ordre d'attaquer et tous les hommes se lèvent d'un bond et partent en courant en direction de nos ennemis.

Le reste de la nuit est un véritable cauchemar pour les deux camps. Des espions ont du prévenir Floréal de notre plan. Ils nous attendaient.

Le soleil apparait timidement. Je marche avec le prince, enfin je soutiens le prince pendant qu'il essaye de marcher. On l'a blessé à la jambe et il perdait tellement de sang que j'ai dû lui faire un garrot avec mon pull.

Fait une pause, tu n'en peux plus. Dit le prince alors qu'on est toujours en plein milieu de la forêt.

Hors de question qu'on s'arrête. Nos corps vont se refroidir et on sera encore plus lent.

Part chercher de l'aide et laisse moi là en attendant.

Vous êtes vraiment sérieux ? Vous êtes une proie beaucoup trop facile autant que pour les soldats ennemis que pour les loups.

Les loups ? Ils ne s'attaquent pas aux humains.

Ils s'y attaquent si il n'y a plus assez à manger, ou si c'est une proie facile comme vous. Maintenant on continue à avancer, normalement il y a un camp allier après la forêt.

Il s'arrête net.

Normalement ? Répète-t-il.

Oui, normalement. Si ils ne se sont pas fait attaqués ou si ils ne sont pas partis entre temps.

Et si le royaume de Floréal s'est emparé du camp, on fait comment ?

On se débrouillera. Mais on y arrivera jamais si vous n'avancez pas.

Il se remit en marche. Le soleil reste encore caché derrière les gros nuages gris. Ça ne présage rien de bon, si il pleut, on est bon pour mourir d'hypothermie.

Au bout de plusieurs heures, on arrive enfin à l'emplacement supposé du camp. Il n'y a plus personne. Plus de tentes, plus de feu, plus de nourriture, plus d'eau et plus d'aide.
Le prince se laisse tomber sur un tronc d'arbre couché. Je comptais faire de même mais on ne peut pas abandonner comme ça. D'abord il faut chercher de quoi faire un feu pour éviter qu'on meurt de froid. L'après-midi est déjà bien entamée et le soleil commence déjà à s'en aller.

Je vais chercher du bois, surtout ne vous endormez pas où vous risquez de ne jamais vous réveiller.

Tu devrais me laisser, Ineba. Je suis un frein, tu auras plus vite fait de retrouver une ville sans moi.

Ah non ! Vous allez pas commencer ! Il est absolument hors de question que je vous abandonne. Je vais faire un feu et on verra ce qu'on fait plus tard.

Sur ces mots, je repartis en direction de la forêt pour chercher de quoi allumer un feu. J'ai déjà fait ça plusieurs fois enfant, mais ça fait longtemps que je n'ai pas eu besoin de faire un feu pour me réchauffer. Les temps chaud me manquent. Lilith me manque.

Ma princesse charmanteWhere stories live. Discover now