Chapitre 6 - Petits secrets

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La journée suivante me sembla interminable, non qu'elle soit difficile, mais plutôt ennuyante. Finalement être membre de la garde royale n'est pas si existant que ça. Pas que je m'attendais à de l'action en permanence, mais en tout cas je ne m'attendais pas a rester sans rien faire.
Le mercredi matin, ce fut la même chose. Le point positif c'est que je m'étais fait quelques amis avec qui je pouvais passer le temps.

L'après-midi ce fut tout autre chose. J'avais encore aujourd'hui installé le matériel dehors. Lilith arriva la première, avec près d'une demie heure d'avance, en colère.

Ça vous amuse de m'espionner? Vous n'êtes qu'une garce et vous pouvez bien dire à mon père d'aller se faire foutre!

Elle me hurle dessus et je comprends qu'à moitié ce qu'elle me dit.

Excusez moi, mais quel est le rapport avec votre père?

Jouez les innocentes, vous êtes juste comme les autres! Comptez pas sur moi pour assister à votre petit cours.

Elle repart comme elle est venue, me laissant au milieu du jardin dans une incompréhension des plus totales. Oui je l'ai suivie mais ce n'était pas pour l'espionner, et je ne comprends vraiment pas ce que le roi a à voir avec cette histoire.

Les princes arrivent et le cours commence sans leur sœur.

Elle va encore se faire engueuler par père, elle ne retient jamais la leçon! S'exclame Philippe pour son frère.

Ce n'est pas drôle, elle a peut être une vraie raison. Tente de la défendre Adrien.

Oui, elle est venue me parler avant le début du cours, elle ne se sentait pas bien.

Je ne sais vraiment pas pourquoi je l'ai protégée... peut-être parceque je ne veut pas qu'elle ai d'ennuis par ma faute...

20 heures, je m'apprête à monter dans ma chambre quand la princesse sort de la sienne à ce même moment, décidément, on fait que se croiser.
Elle me lance son perpétuel regard de glace avant de passer devant moi, mais je lui attrape le bras pour ne pas qu'elle s'enfuie.

Je ne veux pas que vous ayez des problèmes par ma faute ou par ce que vous pensez être de ma faute. J'ai dit à vos frères que si vous étiez absente cet après-midi, c'est parceque vous étiez mal. Et je ne comprends vraiment pas ce que vous me reprocher, je ne vous ai pas espionnée, je vous ai suivie parceque vous n'étiez pas accompagnée d'un garde, et ce de mon propre chef. J'ai dit tout ça en chuchotant pour ne pas attirer l'attention.

Je n'ai besoin de personne pour être en sécurité, et encore moins du jouet de mon père.

Je vous demande pardon?

Laissez moi et continuez de faire ce qui vous chante tant que vous ne m'approchez pas.

Sur ces derniers mots, elle se dégagea de mon emprise et descendis comme si de rien n'était.

Elle se doutait que j'allais la suivre parcequ'à à peine on s'était éloignées de quelques mètres du château qu'elle se retourne et me fait face.

Mais foutez moi la paix à la fin !

Vous rencontrez qui dans cette cabane?

Racontez ce que vous voudrez à mon père et laissez moi !

Elle continue à avancer et je continue à la suivre. Quelques pas plus tard, elle se retourne et m'attrape par le col. Je ne peux m'empêcher de sourire face à cette situation, je pourrais me dégager en quelques secondes mais je préfère la laisser penser qu'elle contrôle la situation.

Si vous venez, ils sauront qui je suis et ils ne me feront plus confiance.

Qui donc? Demandais-je en regardant ses jolis yeux.

Elle soupire et s'éloigne de moi.

Les personnes que je protège.

Que vous protégez?

Oui, pourquoi? Ça semble si improbable que ça?

Je ne comprends toujours pas le rapport avec votre père.

Ça n'a pas d'importance. Restez là si ça vous chante mais surtout ne me suivez pas plus loin.

Je fais ce qu'elle me demande, je ne la suis pas. Je l'attends assise sur un rocher, entre quelques arbres. Je regarde cette cabane où une petite lumière s'élève.

Quelques minutes plus tard, la princesse ressort et parrait exaspérée de me voir encore ici.
Je la suis en silence jusqu'au château.

Si vous racontez ça à qui que ce soit, je vous fait pendre. Me dit elle avant que nos chemins se séparent vers nos chambres respectives.

Lilith est venue au cours de ce vendredi après-midi, néanmoins, elle ne m'adressa pas même un regard. Je ne sais pas vraiment si elle est de nouveau allée dans cette cabane, même si je pense que oui.

Adrien m'a proposé de m'emmener à la bibliothèque de la ville "C'est le plus bel endroit au monde" me disait-il. Alors après une douche, et de longues supplications d'Adrien à son père pour le laisser sortir, nous voilà dans la voiture royale en direction du centre ville.

Il se passe quoi entre Lilith et toi? Me demanda-t-il alors qu'on finissait les quelques mètres du chemin à pied.

Il ne se passe absolument rien. Répondis-je un peu déconcentrée.

C'est juste que... elle est distante avec tout le monde... il ne faut pas que tu prenne sa mauvaise humeur trop personnellement.

Je ne suis pas susceptible, vous savez.

Il sourit à ma remarque alors qu'on entre dans cet immense bâtiment cylindrique. Il doit s'étendre sur au moins quatre étages, avec comme toît une verrière, illuminant encore la bibliothèque des derniers rayons de soleil.

Voilà mon paradis. Me dit-il.

Quelques regards se tournent vers nous et des chuchotements se font entendre. Bien sûr qu'ici, ils savent tous à quoi ressemble le prince. Ce n'est pas comme dans les bas quartiers où ils reconnaissent un noble que par sa tenue.

Ne fait pas attention, j'ai l'habitude. Me rassure-t-il.

On monte des grands escaliers en colimaçon puis Adrien me tend un livre, puis un autre, et encore un autre.

Tu liras tout ça quand tu auras du temps, ils font partis de mes livres préférés.

Vous aimez tout les genres à ce que je vois.

Oui c'est vrai, mais ce que je préfère, c'est les romans d'aventure. En même temps, quand on lit, c'est pour combler ce qu'on a pas. Et moi ce que je n'ai pas, c'est la liberté de découvrir le monde.

Il baisse les yeux un instant avant de continuer de me remplir les bras de livres. La bibliothèquaire, une jeune femme souriante, demande au prince de signer un registre pour les livres empruntés.
Le cocher nous attendait. On repart en direction du château, il commence alors à se faire tard.

Une fois rentré au château, Adrien part en direction de la salle à manger et moi je m'apprêtais à monter dans ma chambre pour déposer tout ce que le prince avait prévu de me faire lire quand une voix m'interpella.

Je t'avais bien dit que tu apporteras du bon dans ma famille, mademoiselle Kolen.

Je frémis à l'entente de mon nom de famille, puis me retourne vers la reine.

Je vous en prie, appelez moi Ineba. Mais je ne vois toujours pas où vous voulez en venir...

Elle se contente de me sourire et de repartir vaquer à ses occupations, certainement s'occuper de Sophie.

Ma princesse charmanteWhere stories live. Discover now