School Life▪︎ SKZ

Chapitre 2

Le week-end passa vite, mais Changbin et Seungmin étaient à un stade dans leur carrière où le lundi matin n'était pas encore synonyme de cauchemar. Retrouver leurs élèves était toujours un vrai plaisir, ils se démenaient tout le long de l'année pour eux, pour leur garantir une atmosphère de travail idéale et efficace. Si bien que le directeur en oublia d'aller à la mairie comme il se l'était dit. Il était bien trop pris dans l'organisation d'activités ludiques pour ses petits et de l'école en général. Être directeur n'est pas qu'une appellation qui donne de la classe et de l'importance à la personne à laquelle elle est attitrée. Être directeur c'est posséder les qualités requises ; être à l'écoute des autres mais aussi savoir se montrer ferme et autoritaire si nécessaire, avoir le sens des priorités, être organisé et rigoureux, avoir cette pointe de pédagogie, de patience, de gentillesse et de dévouement avec les enfants. Les responsabilités endossées ne sont pas mineures et ont des conséquences sur tout ce qui se trouve autour, ce qui n'est pas négligeable. Ainsi, il arrive que Changbin soit un peu dépassé par les évènements (notamment en fin d'année) et qu'il ait besoin d'aide, dans ce cas, Seungmin et Yeji sont toujours là.

En ce mardi soir, c'est le brun qui le poussa hors de son bureau pour l'inciter à enfin se rendre à la mairie pendant qu'il s'occupait de finir la plastification et la découpe des petits dinosaures, surtout qu'il avait découvert un peu plus tôt qu'il manquait un papier pour finaliser l'inscription d'Elynn.

     - Promis, j'aurai tout fini avant que tu reviennes ! Maintenant, oust, pars.

Il l'accompagna jusqu'à la porte et referma derrière lui sans écouter ses plaintes et ses avertissements sur le fait qu'il ne devait pas découper la forme des dinosaures mais juste un rond autour.

***

Changbin pénétra dans l'enceinte du bâtiment tout en saluant les employés qu'il connaissait assez bien depuis le temps. Il s'approcha de la réception et sourit.

     - Bonsoir Mina, comment allez-vous ?

     - Très bien merci. En quoi puis-je vous aider ? demanda la jeune femme blonde.

     - J'aimerais savoir s'il est possible d'avoir accès au dossier de la famille Hardy. J'ai rencontré la mère la semaine dernière mais il me manque le justificatif de domicile.

     - Je regarde ça tout de suite.

L'employée tapa quelques instants sur son ordinateur (de nos jours, tous les documents sont numérisés) avant qu'une grimace ne déforme son joli visage délicat. Elle mordit sa lèvre et fronça les sourcils avant de se lever et de s'excuser auprès de Changbin. Elle ne trouvait rien aux noms de Olivia et Nathan Hardy et se vit dans l'obligation de descendre au sous-sol pour chercher dans les versions papiers, il arrivait de temps en temps que l'informatique fasse des siennes.

Pendant ce temps, le noiraud observait autour de lui. Ce bâtiment il l'avait déjà contemplé des centaines de fois mais il ne s'en lassait pas. De l'extérieur ce n'était qu'une mairie banale, mais qui aurait cru que cette triste façade dans un si petit village abritait un si beau bijou. Ce n'était pas digne d'un palace, certes, mais cela plaisait particulièrement à l'œil du jeune homme. L'agencement des pièces était moderne et minimaliste, tout avait été minutieusement pensé. L'entrée principale donnait sur un grand hall. Contre le mur de gauche se trouvait une immense vitrine exposant un peu de tout, il y avait des photos qui dataient de plusieurs décennies montrant à quoi ressemblait le village à l'époque mais également des projets faits par l'école, comme par exemple un grand linge avec dessus un bonhomme dessiné par chaque élève à l'encre bleu. À droite se trouvaient deux petites pièces et même un mini distributeur accompagné de quelques fauteuils pour patienter. La réception en forme de U se trouvait tout au fond, juste devant la porte qui menait au sous-sol et était surplombée de deux escaliers modernes, avec des parois en verre. À l'étage se trouvaient différents bureaux, dont celui du maire, et des salles telles que la salle de réunion et de réception. Cette dernière était particulièrement impressionnante par sa luminosité, ses couleurs et sa spaciosité. Mais le meilleur, selon Changbin, étaient le fait que l'étage ne soit pas fermé. De petites rambardes garantissaient la sécurité et laissaient le loisir d'avoir une vue de haut. De plus, elles étaient décorées avec goût, sûrement l'œuvre de Coralie, la femme du maire.