Volupté du Désir 🔞

II - Point de vue Pandora

L’après-midi est passée sans encombre. 
Les clients sont plutôt des bikers ou bikeuses et sont très ouverts à essayer des vêtements avec des dessins glauques ou des allusions à des Dieux mythiques. 
Les dessins d’Igor ont un immense succès, notre partenariat avec lui est une réussite pour tout le monde.

À la sortie de la boutique en début de soirée, je découvre une boutique d'articles de Noël. J’adore cette époque de l’année ! On est déjà au mois de mars, pourtant c'est comme si c'était hier qu'on partageait les cadeaux et les repas en famille.

En arrivant chez moi, je me dépêche pour aller à la douche. Écharpe, parka et sac à main sur le porte-manteaux à l’entrée, je cours vers la salle de bain.
J’ai déménagé depuis un an et demi dans ce loft à Russian Hill, situé au dernier étage, qui a été rénové au style industriel avant de m’installer. Sol en bois clair, les murs en brique dans le salon et cuisine puisqu’il n’y a pas de séparation, font les délices de mes émeraudes ainsi que les énormes baies vitrées qui donnent sur l’avenue. Tous les meubles sont en bois avec des supports en acier, le canapé d’angle en cuir fait sur mesure, une horloge rétro rectangulaire imitant celui des gares, suspendue, orne le mur droit du salon et des lampadaires en inox au-dessus de l’îlot de la cuisine. Ce côté brut m’a séduit à la seconde où j’ai mis les pieds dedans. C’était magnifique !

Je rentre dans la salle de bain, j’ouvre le robinet de ma baignoire sur pieds aux couleurs vert moisi. 

Oui finalement je prendrai un bain !

J’ai aussi une douche italienne mais j’adore ma baignoire et je prends davantage de bains que de douches.

C’est du luxe !

Lorsque la baignoire est remplie, j’ajoute les huiles essentielles en me plongeant avec envie. Je regarde autour et me régale du boulot fait dans cette pièce. Un mur marron, le sol en bois brun, un placard sans portes ainsi qu’une étagère en métal noir pour ranger les serviettes. Rien n’est dépassé ni trop simple ni trop extravagant. Je m’enfonce dans mon univers industriel avant d’ouvrir les yeux en panique. Je me retourne pour scruter l’horloge posée à côté de la vasque et je trébuche presque en sortant de la baignoire.

Merde, je suis en retard !

Après avoir enfilé je ne sais pas combien de robes, de pantalons et de jupes, je suis enfin prête pour la soirée, mes copines se trouvent déjà en bas de l’immeuble. Ravena a amené un sac pour se changer chez Ayla. Maintenant qu’elle est la régulière du Près des Micli Riders, elle est suivie par un prospect toute la journée, mais ce n’est pas pour autant qu’elle se sent moins heureuse.

L’entrée du bar “La Muerte” déborde des gens du club ainsi que des clubs partenaires. L’odeur des cigarettes et des joints se confondent et les éclats de verre se mélangent aux rires des voix masculines.
La Laura Street était pleine de Harley Davidson, pendant que Mission Street de voitures incluant la nôtre.

À peine franchi la porte, que Ravena se jette dans les bras de Lord qui la réceptionne avec un baiser intense sur la bouche. Ayla reste à mes côtés regardant l’ambiance. Depuis qu’elle s’est mise en couple avec Thomas, ma copine reste indifférente aux autres hommes ne voulant pas gâcher sa relation. Je la remercie de ne pas me laisser seule quand je me sens déjà tendue par la venue de cet inconnu que tout le monde attend et je ne sais même pas pourquoi.

On est déjà au troisième verre et pas de Gorka en vue. Je me sens stressée, anxieuse même si je ne comprends pas la raison. Comme si je l’attendais tout ce temps. Est-ce qu'Ayla avait raison ? Le fait de me sentir attirée par Aymeric me fait anticiper le déroulement de la soirée ?

Un bruit sourd se répandit d’un coup dans le bar et les regards se braquèrent à l’entrée me ramenant à la réalité. Je vois apparaître un gars bien carré, épaules larges, les manches de sa veste en cuir qui définissent les muscles de ses bras. Une barbe mi-longue accompagnée d’une moustache et des cheveux longs blonds . Son regard semble foncé à cause du manque de lumière, mais quand il se met en dessous d’une lampe, je peux voir ses yeux gris qui contemplent tout le monde.

Putain de Dieu ce mec !!!

Ma vision insistante a dû l’alerter, car je vois sa tête tourner à droite et à gauche jusqu’à me trouver.

Nos yeux se capturent sans relâche et mon cœur accélère son rythme. J’aime la virilité qu’il dégage, j’arrive à mieux identifier sa peau halée et ses tatouages qui font surface sur sa peau.

- Bah je pense qu’il a trouvé quelqu’un pour perdre sa virginité encore une fois.

- Hein ? réponds-je distraite.

- Six ans d’emprisonnement c’est dur tu sais ?

- Ayla !

- Quoi ? Vous êtes en train de vous dévorer alors je ne vois pas où est le problème !

- Comme tu l’as bien dit, il aime partager les femmes avec l’autre.

- Et c’est ça qui va-t’en empêcher ?

Toujours avec le regard braqué sur lui, je donne mon sourire coquin.

- Certainement pas !

Je ferai en sorte qu’il prenne que moi !

Gorka tourne ses yeux vers ses frères pour les saluer,  j'aperçois Monsieur Arrogant à ses côtés. Je ne l’ai pas vu venir celui-là. Ce dernier me donne un regard intense et amusé avant de saluer son « jumeau ». 

Les deux ne sont pas frères mais ont grandi ensemble, et au club tout le monde les appelle “les jumeaux''.

Pendant toute la soirée, on croise nos regards, Gorka m’attire et j’avoue que ça fait trop longtemps que je n’ai pas assouvi aux désirs de la chair. Mais le hic est qu’il partage les femmes avec l’autre. J’espère que l’abstinence lui a donné plus d’égoïsme pour le faire qu’avec moi.

On va tester ça !

Je fais semblant d’aller aux toilettes qui se trouve exactement sur le chemin où il est. Et l’autre aussi d’ailleurs. Les deux suivent mes mouvements, je me sens toute excitée par la double attention.

Je lance mon regard prédateur en léchant mes lèvres au passage. Dans les toilettes, quelques brebis s’amusent à deviner qui va coucher avec qui cette nuit, mais c’est le nom de Gorka qui prédomine dans leurs bouches.

Quand je sors, je sens des bras me pousser vers l’escalier qui donne à l’étage. Je percute le mur avec dextérité en découvrant le corps qui est collé au mien, qui faisait des mouvements suggestifs.