• Chapitre 8 • PC

538 39 5
                                    

Connor

Je dégage ses cheveux et me penche pour embrasser le peau délicate de sa nuque.
Entendre ses gémissements étouffés dans les draps me donne envie de la prendre encore plus fort afin qu'elle se laisse pleinement aller. Je me retire une demi-seconde d'elle et pousse sur son ventre pour la placer à quatre pattes, j'attrape ensuite ses hanches et replonge dans son corps avec force. Cette fois, ses cris, ses gémissements, ses plaintes et ses supplices me sont enfin exposés. Je deviens fou, ma tête me tourne et lorsqu'elle s'écroule sur le matelas dans un hurlement déchirant et diablement ensorceleur, je jouis et me retiens de tomber sur elle. J'inspire goulûment l'odeur fruité de ses cheveux et me retire d'elle pour balancer le préservatif dans la poubelle voisine. Bordel, je n'ai jamais été un grand fan du mot magique pour qualifier une partie de jambes en l'air mais là, c'était bien plus que ça.
Je m'échoue sur le côté, à court de souffle et tourne la tête vers elle. Elle s'est repliée sur elle même, me faisant face. Doucement, ses paupières se ferment et elle semble s'endormir. Chancelant, je me lève du lit et glisse un bras sous son corps pour la placer sous les draps. Je meurs de soif mais je crois que ça peut attendre, je n'ai qu'une envie, la blottir tout contre moi et souffler.
Je m'allonge près d'elle, dans l'intention de la serrer dans mes bras mais elle me devance et se love contre mon torse, passant une jambe au dessus de mon bassin. Elle me serre si fort que cette fois, je suis persuadé qu'elle ne m'échappera pas avant l'aube...

J'ouvre les yeux si vite qu'il me faut du temps à reconnaître le lieu dans lequel je me trouve. Des sueurs froides me vrillent le corps, je tremble et ma peau est gelée. Encore ?
Je m'arrache des draps avec empressement, dévale les escaliers et me rue dans la cuisine pour engloutir un verre d'eau. La température de mon corps doit être égale à celle d'un lac glacé en Finlande. J'inspire, expire et recommence plusieurs fois...Calme-toi, calme-toi...
Je commence à en avoir ras le bol de tout ça...
Les bras tendus autour de l'évier, je prends d'amples inspirations et cherche à calmer les battements frénétiques de mon cœur.
Tout à coup, une main se pose dans mon dos et je tressaille violemment, pivotant sur moi même. Gabriella me regarde, une lueur inquiète dans les yeux. Merde ! Pas maintenant, pas avec elle !
— Connor, tout va bien ? 
Sa voix éreintée et mêlée à son bel accent espagnol projette une onde de chaleur dans mes oreilles. Elle tente d'approcher sa main de mon torse mais je recule de quelques centimètres pour lui faire comprendre que je ne veux pas qu'elle me touche. Non, non, non.
Pas ça, pourquoi fallait-il que ce soit avec elle !
— Hey...ça va est-ce que tu as fait un cauchemar ? Renchérit-elle.
— Non, bredouillé-je, j'ai...
Cette fois, elle pose ses deux paumes sur ma poitrine et dépose un tendre baiser dans mon cou. Je me détends, étrangement apaisé par la douceur qu'elle place dans ses gestes.
— Ta peau est glacée. Constate-t-elle, caressant mon cou, mes épaules, mon torse avant de trouver mon visage.
— Tu devrais te recoucher, fais-je prenant ses paumes dans les miennes afin de la détacher de moi. Ça va aller je...
— Non Connor, viens...
Cette fois-ci, elle prend ma main et me guide vers les escaliers qui mènent à la chambre. Je me laisse faire, complètement envoûté. Son corps coulisse sur les draps et m'attire comme un véritable aimant.
— Approche. ordonne-t-elle, gravement comme si elle savait très bien ce qu'elle faisait.
Je m'allonge près d'elle et la laisse se poser contre mon épaule. Le bout de ses doigts se glisse contre mon torse et commence à dessiner de délicates arabesques et symboles.
Je ferme les yeux avec un soupir exténué et la laisse faire ce qu'elle veut de moi. La chaleur de son corps me fait étrangement du bien. Intrigué par ce qu'elle grave contre mon sternum, je l'interroge.
— Qu'est-ce que tu dessines ?
— Des runes...siffle-t-elle, continuant ses dessins.
— Des runes ? Qu'est-ce que ça signifie ?
— Protection, fait-elle laissant courir son doigt sur ma peau, force, santé et guérison...
J'attrape ses doigts dans ma paume et dépose un délicat baiser au sommet.
— Ça suffit, je vais bien.
— J'en ai pas l'impression. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Je ne peux pas lui en vouloir de s'interroger.
— Ça arrive parfois.
— Quoi donc ?
— De me réveiller en pleine nuit, gelé et paumé...
— C'est à cause d'un cauchemar ?
— Non, des terreurs nocturnes à ce qu'il paraît. Déjà gamin ça arrivait, mon frère n'en pouvait plus. Je ricane, un mélange de nostalgie et d'amertume dans la voix.
Je me souviens encore du regard effrayé que lançait Aiko en m'entendant hurler à la mort dans ma chambre. 
— Tu as un frère ? s'étonne-t-elle.
— Oui, un frère plus âgé et une petite une sœur. Raconte-moi quelque chose à propos de toi, Gaby.
Je change de sujet ni vu ni connu et l'enroule dans mes bras, les oreilles grandes ouvertes. 
— Euh...je n'ai pas grand-chose à raconter, tu sais...
— Dis-moi d'où tu viens ?
— J'ai grandi en Sicile avec mes parents et ma grande sœur Charlie mais je suis vite partie rejoindre mes grands-parents ici, au Mexique.
Sicile ? Alors elle n'est pas Espagnole mais Italienne.
— Tu ne t'entendais pas avec tes parents ? 
— Pas vraiment, ils sont comment dire...particuliers. Les quitter à été la meilleure chose que j'ai faite de toute ma vie.
— Je suis désolé, ça a l'air encore douloureux.
— Ne t'en fais pas, ça l'était encore il y a quelques années mais à ce jour tout va pour le mieux. Et toi, tes parents ?
Mon regard se perd sur le plafond et je prends une forte inspiration. C'est bien la première fois que je parle de mes parents à une femme avec qui je viens de coucher.
— Ma mère est décédée quand j'avais 4 ans alors je ne me souviens pas vraiment d'elle. Après ça, mon père s'est éloigné de nous et nous a envoyé à Tokyo poursuivre notre scolarité. (Je m'arrête une seconde puis enchaîne, l'esprit ailleurs.) À vrai dire, c'est un inconnu pour moi, on ne se connaît pas...
Gabriella dépose un baiser sur mon torse et je caresse ses longues boucles brunes en retour.
— Ça n'a pas dû être simple.
Je ne réponds pas et chatouille son épaule du bout des doigts.
— Tu devrais te rendormir, il est tard.
— Oui, toi aussi.
Je lui souris et embrasse doucement son front...Merci, Gaby.

Enivre-moi Where stories live. Discover now