• Chapitre 25 • PC

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Gabriella

J'appelle, j'appelle encore et encore et il ne répond pas !
Ça fait bien 1 heure qu'il est parti et je n'ai aucune nouvelle de sa part. J'ai bien songé à le rejoindre mais cet idiot a fermé la porte derrière lui et il est hors de question que je passe par cette maudite fenêtre. Je serai encore capable de me peter le fémur !
Alors, je tourne en rond dans le salon, suivie de Lilymoon qui pense que je suis en train de jouer à la toupie avec elle. Bon sang, pourquoi ne répond-il pas ?
Connor sait se défendre, ça c'est une certitude mais j'ai bien peur qu'il se soit passé quelque chose, quelque chose de bien plus grave. Le dojo est à quelques minutes à pieds, ce n'est pas normal qu'il ne soit pas revenu. ¡Maldita sea! Estoy preocupado.
Contrariée de tomber sur sa messagerie une dixième fois, je file dans la cuisine et pars me servir un verre d'eau fraîche. Puis, je m'approche d'une des fenêtres et scrute le bas du bâtiment. Il n'y a rien, rien du tout !
Puta madre...maronne-je.
Les doigts accrochés autour du verre que je serre un peu trop fort, j'agite la jambe face à l'obscurité de la ville. Soudain, un bruit de clefs résonne à ma gauche et je me précipite vers la porte, manquant de me casser la figure avec LilyMoon qui court dans mes jambes. La porte se déverrouille et s'éventre sur Connor, la tête basse, tentant d'être le plus discret possible. Raté !
— Bon Dieu ! Qu'est-ce qu'il t'a...
Je m'arrête.
Une bosse trône au dessus de son sourcil et sa lèvre est abîmée, si abîmée qu'une fine goutte de sang perle par dessous. Instinctivement je dépose ma main sur sa joue et le scrute de la tête aux pieds, dans l'optique de détecter d'autres blessures.
— Qu'est-ce qu'il s'est passé ? M'affolé-je.
Il claque la porte dans son dos et entoure mes épaules de ses bras, me pressant contre lui, tout en nichant son nez dans mes cheveux. Je ne m'attendais pas à ça...
— L'un de mes élèves a battu son père à mort. M'avoue-t-il, la voix déchirée.
Mes yeux s'écarquillent contre son torse mais il ne me relâche pas et poursuit :
— Il est venu au Dojo, pensant sûrement que c'était l'endroit le plus sûr pour lui...La police a débarqué et je n'ai rien pu faire pour l'aider.
Bon sang, je ne sais pas quoi dire.
— Connor...
— Miguel est un gentil garçon, il ne mérite pas d'aller en prison ou dans un centre pour adolescents déséquilibrés.
Je mords ma lèvre, ne sachant vraiment pas quoi dire et Connor défait subitement sa prise de mon corps pour me contourner, dans l'optique de s'asseoir sur le canapé.
— Ton ami était là aussi, Matteo. fulmine-t-il, un sourire mauvais sur les lèvres. Oh no...
— C'est lui qui t'a fait ça ?
Je cligne des yeux à de multiples reprises, les poings serrés contre mes hanches.
— Je l'ai cherché je dois dire et puis, je le méritais.
— Ne dis pas ça, ne te sens pas coupable pour ce garçon, Connor.
— J'aurais dû agir autrement, aller moi-même casser la gueule à cet enfoiré.
— Son père ? À quoi ça aurait servi, dis-moi ?
Il relève ses yeux humidifiés par le chagrin et laisse échapper un souffle souffreteux entre ses lèvres.
— Si tu savais comme je m'en veux, Gaby.
C'est est trop, je me précipite vers lui, me laissant tomber à genoux face à son corps tremblotant, craignant qu'il se mette à pleurer. Je ne veux pas le voir dans cet état.
— Tu n'as pas à t'en vouloir pour quoi que ce soit, tu ne peux pas sauver tout le monde. (Il ouvre la bouche, sans doute pour rétorquer quelque chose mais je ne lui laisse pas le temps.) Je sais que tu as créé ce Dojo pour ça, pour sauver ces jeunes de la rue mais, n'oublie pas qu'ils sont maîtres de leur vie, tu n'es pas celui qui doit tirer les ficelles.
Il se tait, enfonçant son regard dans le mien et je tente un sourire auquel il me répond :
— Et si on partait ? Quoi ?
— Partir ? Je répète, l'air bête.
— Oui, et si on se cassait de Mexico ?
— Connor, (j'inspire) c'est impossible enfin, ma vie est à Mexico.
— Ce serait pour un temps, j'aimerais te faire découvrir New-York.
— Mais je viens d'avoir un appartement, un job et...
— Je sais, je sais...mais, tu pourrais trouver un nouveau travail à New-York, je suis certain que parmi tout ces gens, quelqu'un aura besoin de toi, Gaby.
Je retire mes paumes de ses genoux, comme brûler par son contact. Partir d'ici ? New-York ?
— Je ne te demande pas une réponse tout de suite, je veux juste que tu y réfléchisses.
Son regard céruléen m'étudie et je ne peux m'empêcher de songer à notre vie actuelle et à celle qu'elle deviendra si nous partons à New-York.
— Je vais y réfléchir.
Un sourire élève inopinément ses lèvres mais, tout de suite, il grimace à cause de la blessure nichée sur ses dernières. Je ne peux m'empêcher de sourire à mon tour, séduite par sa gueule d'ange un peu amochée. Où est-ce que je m'en vais avec toi, Connor ?
— Tu devrais aller te débarbouiller dans la salle de bain. Lancé-je, déjà prête à lui tourner le dos pour rejoindre la cuisine.
Néanmoins, Connor attrape mon poignet et me retourne face à lui. Son visage se trouve juste au niveau de mon nombril. Mes yeux plongent naturellement dans son beau regard azurin et tout à coup, mon cœur se met à battre à tout rompre. D'un geste délicat des doigts, il soulève mon t-shirt et passe sa tête par dessous, dans l'intention de coller ses lèvres contre mon ventre. J'échappe un ricanement, chatouilleuse et lorsqu'il donne un large coup de langue sur ma peau, mes poils se dressent.
— Eh ! Connor.
Ses paumes affrontent le bas de mes reins et je finis assise à califourchon sur ses cuisses. Frustrée de ne pas pouvoir épier ses réactions, je retire mon t-shirt, le lance par dessus mon épaule et capture les pupilles obscures de mon bel amant. Ses mains longent lascivement mes fesses et les pressent avec hardiesse. Il règle toujours ses problèmes avec le sexe, c'est agaçant parfois.
— Je suis heureux de t'avoir à mes côtés, Gaby. Susurre-t-il, tout doucement.
— Et c'est comme ça que tu me remercies ?
Il sourit. Un sourire affreusement fascinateur et je fonds sur ses lèvres humides.
Il laisse alors égarer un souffle chaud et il n'en faut pas plus pour me pousser à approfondir notre baiser. Ma langue s'approche et vient audacieusement taquiner la sienne tandis que ses doigts, positionnés sur mes fesses, s'aventurent en dessous du tissu de mon short en coton. Ma respiration s'accentue et mécaniquement, mon corps s'écrase un peu plus contre le sien, jusqu'à ce que mon entrejambe puisse sentir la pression de sa virilité. Pfiou, il fait chaud ici !
J'attrape les pans de son t-shirt légèrement taché de sang et le passe par dessus sa tête. Mes paumes ne perdent pas une seule seconde et se déposent sur ses pectoraux tracés dans de la pierre. Un bleu se dessine sur son flanc et à l'aide de la pulpe de mes doigts, j'en trace les contours.
— Je suis désolée que Matteo t'ait fait ça...c'est de ma faute.
— Je m'en fous, Gaby. Il peut me frapper tous les jours s'il le veut, j'arrêterai jamais de lui rappeler que tu es à moi...
Amusée, je soulève un sourcil et réplique :
— Ah bon ? Je suis à toi ?
— Putain, oui. Grogne-t-il en me basculant sur le canapé.
Il défait les ficelles de mon short et soulève délicatement mes cuisses pour me l'enlever et le jeter sur le sol du salon. Même prise au piège par ses bras, rien ne peut m'empêcher d'abaisser son jogging et caresser son sexe par dessus le tissu délicat de son boxer. Son coude plonge alors dans le cuir du canapé tandis que ses lèvres se jettent impitoyablement sur ma gorge. L'excitation me bouffe l'estomac à cet instant, c'est dur de me concentrer sur mes gestes.
— Qu'est-ce que tu veux, Gabriella ?
Mes mains s'emparent de son fessier et j'amène son bassin contre mon sexe qui n'attend que lui. Mon sang pulse dans mes veines, à tel point que c'en est douloureux.
— Je veux t'entendre le dire...insiste-t-il, m'hypnotisant comme un mage noir.
— Dans tes rêves, grondé-je, tirant sur son boxer afin d'en sortir sa virilité. Étonnamment, Connor se laisse faire et à mon plus grand plaisir, il retire ma culotte pour mordiller l'intérieur de mes cuisses.
— Tu es tellement humide, à croire que tu n'attendais que ça...
— Cállate y fóllame conmigo...
— Voilà ce que j'attendais...Fait-il, s'enfonçant dans mon corps sans attendre. Ma bouche s'ouvre en grand mais aucun son ne s'en échappe. Por amor de Dios...ce que c'est bon.
Délicatement, il entame un mouvement de va et vient et je m'accroche à ses épaules, perdant littéralement pied dans ce tsunami de sensations. La douceur qu'il donne à ses gestes est sacrément bonne, j'ai l'impression de redécouvrir le sexe.
— Gaby...
Il accélère la cadence et je plante mes ongles dans les muscles de son dos qui ne cessent de se mouvoir à cause - ou grâce - à ses ondulations répétées. Je l'embrasse sur la joue et sur le coin des lèvres avant de basculer la tête en arrière, geignant de plaisir.
— Je...commence-t-il, à court de souffle.
Je serre sa nuque, nichant mon nez dans son cou tandis qu'il poursuit :
— Je crois que je suis amoureux de toi, Gaby. BOOM.
Mon cerveau se fige et je me recule pour le regarder, les yeux grands ouverts.
— Connor, qu'est-ce que tu viens de dire ?
— Je t'en prie, ne me fais pas répéter. Râle-t-il, m'assénant un brutal coup de boutoir.
J'étouffe un cri mais capture son visage entre mes paumes, de manière à ce que ses yeux rencontrent les miens. De la sueur se dégage de son front et son teint, qui empreinte désormais une couleur rosé me retourne le cœur.
— Connor, répète.
— Je suis amoureux de toi, Gaby.
Mon cœur pile une seconde fois dans ma poitrine, comme la première fois que nous nous sommes rencontrés. Il me faut un moment avant d'assimiler l'information et lui offrir un sourire. Connor est amoureux de moi ? Connor ? Je sais qu'il ne s'agit pas de parole en l'air, ce n'est pas son genre.
N'attendant pas ma réponse, il dépose ses lèvres sur les miennes et poursuit ses allers et venues. J'ai comme l'impression que le temps s'est arrêté, que la pièce est étrangement lointaine et qu'il n'y a que nous, dans ce monde. Une chatouille naît dans mon bas ventre, puis elle se transforme et devient plus chaude, plus forte et je comprends qu'il s'agit de mon lâcher prise. La chaleur s'étend plus loin et je conclus cette danse charnelle en un grondement rauque contre sa peau mouillée. Connor se mouve encore quelques secondes avant de s'immobiliser et jouir dans mes cheveux. ¡Me cago en la puta!
Connor est amoureux de moi.

•••

Mamamia, partir à New-York, Connor amoureux ?

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