• Chapitre 18 •

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Connor

Je me réveille doucement, frappé par les rayons clairs du soleil. Un poids se fait ressentir sur ma poitrine et lorsque je penche le menton pour voir ce dont il s'agit, je constate les mèches cachou et emmêlées de Gabriella. C'est vrai, elle est venue me trouver hier soir...
Un sourire sur les lèvres, je dépose un baiser sur son front et dépose doucement sa tête contre l'oreiller. Elle ne se réveille pas, perdue dans les bras de Morphée.
Une fois debout, je m'étire et enfile mon caleçon errant sur le sol. Mes muscles sont engourdis, preuve que la nuit dernière a été agitée...
Je descends les escaliers, baillant comme une carpe et active le bouton de la théière. Soudain, un bruit se fait entendre non loin de moi. Je m'approche, intrigué et remarque le téléphone de Gabriella, nonchalamment allongé sur la veste qu'elle s'est empressée de retirer la veille. Il a dû sortir de sa poche lors de la chute...
Je m'approche et récupère l'appareil, cependant il s'agite une nouvelle fois dans mes paumes et je lis involontairement le message qui s'affiche.

Désolé pour hier soir Gabriella.
Je voulais pas te sauter dessus comme je l'ai fait excuse-moi :(

Mon ventre se noue et je fronce les sourcils en voyant de qui il s'agit, Matteo. Ce fils de pute ! Je serre le téléphone dans ma main et pince les lèvres, me sentant immensément con. Voilà la raison pour laquelle elle s'est jetée sur moi, elle venait d'être excitée par ce connard de flic. Putain, je suis trop con.
Furieux, je monte les escaliers et m'appuie contre la commode juste en face du lit, là où elle dort paisiblement. Une douleur lancinante me prend aux tripes, j'ai cette impression d'avoir été trahie alors que nous ne sommes même pas ensemble. En plus de cela, j'avais bien précisé que je ne voulais pas de relation alors qu'est-ce qu'il me prend ?
Elle a le droit de faire ce que bon lui semble, n'est-ce pas ? J'ai fait la même chose à un nombre incalculable de femme. Cependant, je ne peux pas ignorer ce que je ressens. Je suis en colère, foutrement en colère contre elle et contre moi-même.
Tout à coup, les draps bougent et Gabriella se redresse sur les coudes, le regard encore fatigué. Putain, sa beauté me fait encore plus mal.
— Holà...
Ses lèvres se retroussent et je les imagine brusquement embrasser les lèvres d'un autre. Je cligne fort des yeux et égare entre mes dents:
— Salut.
Ses sourcils se froncent et elle me demande, penaude.
— Est-ce qu'il y a un problème ?
— Je veux qu'on arrête tout ça.
Je ne réfléchis pas et sors la seule chose qui me vient en tête.
— Tout ça ? Répète-t-elle, de quoi tu parles exactement ?
— De se voir, de coucher ensemble et tout le reste. Je veux qu'on arrête, définitivement.
Elle entrouvre les lèvres, sur le cul et je dépose discrètement son téléphone sur la commode, ne souhaitant pas parler de ce fameux Matteo.
— Wow...échappe-t-elle, je ne comprends pas. Pourquoi me dire ça soudainement ?
— Parce que j'y ai réfléchi et que je ne souhaite pas aller plus loin avec toi.
J'ai envie de lui faire mal, comme les mots de l'autre connard m'ont fait mal. Cependant, elle hoche la tête, la mine insensible et se relève du lit, complètement nue. Je ne la lâche pas du regard, les dents serrées et l'observe se rhabiller comme si de rien n'était.
Dès qu'elle descend de la mezzanine pour enfiler ses bottes, j'enfile rapidement un bas de jogging et la rejoins, toujours sans dire un mot. Pourquoi elle ne dit rien ? Pourquoi elle fait comme si ça ne la touchait pas ? Putain !
Décidant de l'imiter, j'adopte un comportement indifférent et gagne la cuisine pour avaler une gorgée de thé. Gabriella me jette un dernier regard et quitte l'appartement, la tête haute. Une fois la porte close, je dépose ma tasse sur le meuble et passe une main dans mes cheveux.
— Merde...sifflé-je. Qu'est-ce que je viens de foutre ?
Contrarié, j'accours à travers le salon et ouvre la porte d'entrée à la va-vite. Je refuse de la laisser partir comme ça, sans explications. Quitte à réagir comme une gonzesse, j'en ai rien à foutre...
Sur le trottoir, j'ignore les regards choqués des passants et repère sa silhouette au loin. Reviens ici, Gaby.
— Gabriella ! Je l'appelle et elle se retourne, ahurie de me voir lui courir après.
Posté à un mètre d'elle, je la scrute et finis par demander :
— Alors c'est tout ? C'était juste de la baise entre nous ?
Je la vois déglutir.
— C'est ce que tu as dit, Connor. Rien de plus que de la baise...
J'inspire, me sentant comme le plus grand des cons et égare entre deux soupirs.
— Ouais, rien de plus.
Cette fois elle se retourne, laissant ses longs cheveux caresser ses omoplates et je reste planter là, comme un idiot à la regarder s'éloigner vers sa voiture. Un homme, accompagné de deux enfants passent à côté de moi et me regarde de haut en bas comme si j'étais habillé en clown.
¿Qué pasa ? ¿Quieres una foto? craché-je, furieux.
L'homme détourne le regard et je fais demi-tour, décidant de rentrer chez-moi. Lorsque je franchis le seuil de mon appartement, je claque la porte dans mon dos et fonce dans la salle de bain afin de passer mon visage sous l'eau froide. Je revois le visage de Gabriella et son indifférence...Putain. Qu'est-ce qu'il m'a pris de continuer avec cette nana ? Je savais très bien qu'elle était dangereuse, aussi dangereuse que je le suis. Sauf que cette fois, ce n'est pas moi qui blesse...

Enivre-moi Where stories live. Discover now