• Chapitre 13 • PC

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Connor

Tentant de n'émettre aucun son, je la suis à travers la maison. Nos lèvres sont scellées entre elles tandis que nos langues se bataillent dans nos bouches. Gabriella me plaque contre une console de bois qui laisse s'échapper des bouquins dans un fracas assourdissant. Nous gloussons comme des gosses et j'immobilise sa nuque dans mes mains.
— Nous avons pour mission d'être silencieux, poupée mais si tu la joues kamikaze...ça ne va pas le faire.
Elle ricane, haletante. Ses iris verdoyantes comme deux pierres de Jade dévorent mes lèvres du regard et il n'en faut pas plus pour me pousser à capturer les siennes. Je noue mes doigts dans ses cheveux et tire dessus pour pencher sa tête en arrière, diable mais qui lui a donné une bouche aussi savoureuse !
— Gaby...finalement je crois que ça va être dur d'être silencieux...susurré-je, à son oreille.
Je n'ai pas envie de la prendre en silence, non, j'ai envie de la faire hurler de plaisir jusqu'à ce qu'elle n'en puisse plus.
— Mh...on a une grange, personne ne nous entendra là-bas...
Je prends son visage en coupe et plonge mes yeux dans les siens, fiévreux.
— Bon sang, tu attendais quoi pour me le dire !
Je la soulève dans mes bras, enroulant ses jambes autour de ma taille et marche jusqu'à la porte qui semble mener au jardin, Gabriella me serre dans ses bras, jouant avec ma langue. Si elle ne me laisse pas regarder où nous allons, je risque d'atterrir chez les voisins !
— Hé, laisse-moi au moins trouver le chemin.
— Tu n'as qu'à descendre le porche et continuer tout droit...grogne-t-elle, mordillant ma lèvre inférieure. Bordel mais elle a mangé du lion ou est-ce le fait de faire cela chez elle qui la rend si...sauvage.
Je suis ses indications et découvre une immense grande comme on en voit dans les livres pour enfants sauf qu'ici, la peinture rouge tire plutôt vers le brun et le bois est par endroit, moisi. D'une main, je lève le loquet et pousse la porte d'un coup de pied sec.
Difficile d'être habile avec une main occupée à soutenir le corps divin d'une femme endiablée. Gabriella se décolle de mes lèvres et descend de mes bras avec une mine de prédatrice prête à ne laisser aucune chance à sa proie.
Elle pose une main à plat sur mon torse et me fait reculer de plusieurs pas, mes fesses se cognent contre le dossier d'un vieux fauteuil en cuir et Gaby me contraint à m'asseoir dessus.
Je tire son bras pour la faire grimper sur mes genoux et elle s'exécute en écartant les jambes pour capturer les miennes. Merde, mon pantalon va exploser à ce rythme là...
Une main sur sa hanche, l'autre au creux de ses reins, je la colle contre moi. Mes doigts sont particulièrement curieux ce soir, ils passent en dessous de son t-shirt et viennent pincer les accroches de son soutien-gorge. Je tire dessus pour l'enlever mais trop enflammé par mes sens primaires, j'en ai oublié les brettelles qui m'isolent de sa poitrine. Rah, satané lingerie !
Gaby ricane et commence à déboutonner ma chemise, débutant par le bas. Ses doigts frôlent mon érection et je gronde, trop impatient de plonger en elle. Elle caresse mon ventre, griffant parfois ma peau et remonte lentement le long de mon buste. Sa paume se loge au dessus de mon coeur et un grand sourire vient charnellement décorer ses lèvres.
— Ton coeur bat si vite...
Je remonte une main vers son visage et caresse sa joue, elle y love son nez et dépose un baiser mouillé sur ma peau. N'en pouvant plus, je me redresse sur le fauteuil et enfonce mes doigts dans sa hanche pour la cambrer au maximum. Mes lèvres se perdent dans son cou et savourent le goût melliflu de sa peau. Gabriella chavire en arrière et je retrousse le tissu de son t-shirt pour prendre entre mes lèvres, ses tétons encore cachés sous la dentelle de sa lingerie. Ses ongles s'enfoncent dans mon crâne et je comprends que nous perdons patience l'un l'autre.
Elle retire la boucle de ma ceinture et me débraguette en se tortillant d'impatience sur mes jambes. Le temps que j'abaisse mon pantalon mi-cuisse, Gabriella descend de mes genoux et arrache son jean ainsi que sa culotte. Son corps, sans défaut me fait perdre la tête. Comment peut-on être aussi délicieuse ?
Elle se hisse une nouvelle fois sur mes jambes et s'empale doucement sur moi, procurant une vague de plaisir dans tout ce qu'il se trouve en dessous de ma taille. J'agrippe ses hanches et la fait onduler contre moi, elle entoure mon visage de ses bras et ses lèvres se retrouvent à quelques millimètres des miennes.
Qu'est-ce qu'elle est belle, courageuse, marrante et...putain. Je n'ai pas envie de croire qu'elle m'envoûte un peu plus chaque jours. Je suis terrifié à l'idée de m'aventurer plus loin avec elle, ça ne m'était jamais arrivé avec une fille auparavant. Mes méthodes sont moches, je mériterais une paire de baffes, je le sais.
Jouer avec les filles, j'ai toujours fait ça et je sais une chose, ça ne se termine jamais bien. Mais, Gaby est différente. Elle ne cherche pas à ce que je sois un mec parfait. Je l'ai compris à la seconde où nos yeux se sont croisés, j'ai bien tenté de me comporter en connard la première fois et elle m'a chassé comme si de rien n'était. C'est peut-être pour cette raison que je n'ai pas arrêté de penser à elle, à la manière dont nous nous sommes regardés. Comme si nous nous comprenions inconsciemment...
Elle n'a pas été impressionnée par mon appartement de gosse de riche, par mon pick-up ou encore par mes vêtements haut de gamme. Non. Elle a été impressionnée par ma cuisine, la chose que mon père a toujours considéré comme futile. Un homme qui aime la cuisine, et puis quoi encore ! Avait-t-il dit, le jour où je lui ai demandé de m'inscrire dans une école de cuisine.
Nous nous connaissons depuis à peine plusieurs semaines et j'ai déjà l'impression de m'être brisé les chevilles dans un piège qui se referme peu à peu au dessus de mon crâne.
Mon ventre se serre d'une puissance si intense que je serre les mâchoires et plaque son corps trempé contre le mien. Gabriella...Gaby, elle tire mes cheveux et m'enfonce une dernière fois dans son corps dans un orgasme tintamarresque. Son cri est tel une symphonie, les violoncelles grondent, les batteries se pulvérisent, les touches du piano se décrochent et rejoignent les cordes des guitares sur le sol.
Elle échoue son corps contre le mien et me serre avec tellement de force que j'en étoufferais presque. Merde, toute cette histoire n'est qu'une merde, à la fois rusée et insensée. Gaby éloigne son visage de mon cou et vient me regarder droit dans les yeux.
— Je crois que nôtre mission est foirée...Elle pouffe de rire et je prends ses fesses dans mes paumes pour lui montrer que ce n'est pas le moment de plaisanter. Elle gémit et je lui souris, fier comme un con.
Toc toc toc. Trois coups lourds contre la porte de la grange nous font tressauter.
— Oh, merde, peste-t-elle, les yeux révulsés.
Je remonte la braguette de mon pantalon et tâtonne le sol à la recherche de ma chemise. Gaby est déjà prête et habillée, je n'ai jamais vu quelqu'un se vêtir aussi vite ! Elle recoiffe ses cheveux et pousse soudainement la porte. Minute papillon !
— Matteo ? S'exclame-t-elle, qu'est-ce que tu fais là ?
Matteo ? Qui est-ce ?
— J'ai entendu crier, est-ce que ça va ?
Oh que oui, ça va.
— Oui, oui tout va bien.
— T'es sûre ? Insiste-t-il.
Je reste près du fauteuil, attendant patiemment d'être de nouveau seul avec Gabriella mais, ce Matteo semble drôlement obstiné.
— Oui, Matteo.
Je peux lire sur son visage un magnifique "casse-toi". Un sourire amusé prend place sur mes lèvres et je termine de boutonner ma chemise.
— D'accord, je vais y aller alors.
J'entends ses pas lourds s'éloigner dans l'herbe et Gaby me jette un je reviens du bout des lèvres. Qui est ce type pour elle ? Je me rapproche et tends l'oreille.
¿Por qué le dijiste a Nonna dónde trabajo ?
Pourquoi parler en espagnol ? Pense-t-elle que je ne puisse pas comprendre ?
— Elle te l'a dit...souffle-t-il.
— Réponds à la question, pourquoi as-tu dit à Nonna où je travaillais ?
— Parce qu'elle s'inquiète pour toi et que vendre la maison est la meilleure solution pour toi, comme pour elle.
— Tout ça ne te concerne pas, Matteo ! Tu n'avais pas à t'en mêler.
De quoi parle-t-elle ? Vendre la maison ? Gabriella compte vendre sa maison ?
— Gab, tu bosses dans un cabaret !
— Et puis ? Qu'est-ce que ça peut te faire. Si tu voulais récupérer la maison, tu n'avais qu'à le dire directement au lieu d'utiliser Nonna !
— Quoi ? Mais, ce n'est pas ça du tout. Ton grand-père avait déjà proposé à mon père d'acheter votre maison, ça n'a rien avoir.
— Super, alors tu devrais être content puisque la maison sera bientôt à toi, bravo cabrón !
Les mains sur les hanches, elle lui tourne le dos et fait voltiger son épaisse crinière brune en sa direction. Je m'éloigne de la porte et tente de faire comme si de rien n'était en retroussant les manches de ma chemise. Gaby revient dans la grange et claque la porte avec un grognement d'oursonne, un sourire rieur prend forme sur mes lèvres.
— Est-ce que tout va bien ?
— Oui, c'était juste mon voisin...Son voisin.
Je fais quelques pas vers elle et prends ses joues dans mes mains, caressant la peau douce de ses pommettes. Gaby ferme une seconde les paupières et me sourit avec tendresse.
— Tu as probablement entendu la conversation, je me trompe ? Merde.
— Oui, j'ai entendu. Tu comptes vraiment vendre cette maison ?
— Je n'ai pas vraiment le choix, tous les papiers sont signés. Et apparemment, depuis longtemps.
Je tire sa taille vers moi et elle enroule ses bras autour de mon cou.
— Je suis désolée que tu doives te séparer de cette maison, elle a l'air d'être vraiment importante pour toi.
— Elle l'est, j'ai grandi ici et pour moi, ce lieu représente le véritable amour.
— Rien que ça ? me moqué-je.
Gabriella m'offre un immense sourire enjôleur et s'approche de ma bouche.
— Au fait, il faut que tu arrêtes de débarquer au cabaret comme ça, tu me déconcentres.
— J'avais envie de te voir.
— Tu n'avais qu'à me prévenir et m'attendre à l'extérieur...
— Sauf que si je t'attends à l'extérieur, je ne peux pas te voir danser et ça, c'est impardonnable.
— Tu aimes autant me voir danser ?
— Bien sûr, surtout lorsque je sais à quoi ressemble ton corps sans tous ces artifices...
— Espèce d'obsédé. Marmonne-t-elle, contre mes lèvres et je ricane.
— Dit celle qui m'a invité pour me sauter dessus à la seconde d'après.
Elle grogne et frappe mon épaule d'un petit coup de poing ce qui m'arrache un éclat de rire. Je penche la tête et embrasse son cou avec avidité, sa peau est si délicate, si sucrée...
— Est-ce que tu fais quelque chose ce week-end ?
— Mhm...non, je ne crois pas.
— J'aimerais te montrer un endroit que j'aime beaucoup.
Me montrer un endroit ? Je relève la tête et scrute son visage pour tenter de savoir ce qu'elle mijote.
— Qu'est-ce que c'est ?
— C'est un secret
Elle affiche un sourire coquet qui n'indique rien de bon à mon avis. Je ricane et elle se détache de moi pour lancer avec mutinerie :
— Allez, rentrez chez-vous monsieur Howard. Je suis épuisée...
Je souris et récupère ma veste posé sur le vieux fauteuil.
Buenas noches, Gaby.
J'embrasse son front et m'en vais vers la porte mais, elle tire sur mon bras et je me retrouve captif de sa langue qui taquine ma bouche avec frénésie. Merde, si c'est comme ça, je l'embarque avec moi. Je râle comme un ours mal léché et presse farouchement ses fesses dans mes mains.
— Je n'ai pas envie que tu partes...siffle-t-elle, contrariée. Moi non plus.
— Il faut que tu te reposes, poupée.
Ses deux perles d'émeraudes partent brûler mes iris et je suis à deux doigts de lâcher prise une seconde fois pour rester auprès d'elle.
— D'accord.
Elle soupire, déçue et cette fois, j'embrasse une dernière fois ses lèvres avant de quitter la grange pour retrouver mon pick-up. Je deviens un vrai toxico avec elle, c'est une drogue qui prend de plus en plus de place dans mes veines. J'ai bien peur que ce soit une mauvaise idée, est-ce que je suis prêt ? Les barbelés qui enserrent ma poitrine se resserrent et une crainte s'installe profondément en moi.
J'ouvre la fenêtre et laisse le vent s'installer dans la voiture, je crois qu'il me faut de l'air frais et une bonne nuit de sommeil pour m'aider à comprendre ce qu'il se passe dans ma tête. Comme par le passé, je suis paumé. Je suis un mec qui enchaîne les filles, les baises sans lendemain et ça me va, du moins, ça m'allait. Cependant, une tigresse qui a sorti les griffes dès notre première rencontre, une danseuse masquée et insolente, une battante qui soulève des montagnes à la seule force de sa volonté a surgit face à moi sans prévenir.
Je me suis fait avoir en beauté. Mais, comment lutter contre une femme pareille ?
Seul, assis derrière le volant de mon Ford, je regarde droit devant moi avec un rictus moqueur et frustré. Cette nana est dangereuse...

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« Des fesses ! Du sexe et on y va ! Des fesses ! Du sexe et c'est comme ça ! »🎉

Voilà l'hymne que j'ai créé pour ce roman particulièrement plus caliente.

Enivre-moi Where stories live. Discover now