• Chapitre 20 • PC

655 38 10
                                    

Gabriella

Désarçonnée, je bouscule les gens pour me frayer un chemin vers les toilettes et une fois à l'intérieur, je constate que plusieurs femmes se trouvent à l'intérieur, cependant ça ne m'empêche pas de passer mon visage sous le jet d'eau fraîche. Mes jambes tremblent en repensant au contact de ses lèvres contre les miennes...C'est la merde. Moi qui croyais avoir oublié l'intensité de sa présence, putain je me suis sacrément trompée ! Ce type est un íncubo...
Je nettoie le dessous de mes yeux à l'aide d'une serviette en papier et tente de reprendre un souffle décent avant de quitter les toilettes. Comment se fait-il qu'il travaille ici ? Et comment j'ai pu le rater !
Dès que je sors, je manque de heurter Matteo qui m'attendait patiemment sur le côté.
— Est-ce que ça va ? Je t'ai vue foncer vers les toilettes. dit-il, inquiet.
— Je vais bien, oui. J'avais juste une envie pressente...
— Gloria te cherche, elle veut que vous dansiez ensemble.
— J'arrive tout de suite.
Je lui adresse un sourire forcé mais Matteo plisse les yeux, se doutant que je viens de lui mentir. Qu'importe, ça ne le regarde pas de toute façon !

De retour à notre table, je pose mes fesses sur la chaise et engloutis d'une traite le reste de mon verre. Matteo ne dit rien, m'observant avec un regard scrutateur qui commence sérieusement à m'agacer.
— Tu peux arrêter de me regarder comme ça ? lancé-je.
— Comment ?
— Comme si tu attendais quelque chose.
— Je n'attends rien Gabriella, je veux juste que tu ne me mentes pas.
Je pouffe de rire et rétorque, un sourcil de relevé :
— Te mentir à propos du fait que j'avais envie de faire pipi, c'est ça ?
— Arrête, tu sais très bien de quoi je veux parler.
— Ne joue pas au flic avec moi, Matteo je te l'ai déjà dit.
Il soupire et échappe entre ses lèvres serrées.
— Je ne suis pas aveugle, je vous ai vus danser ensemble. Enfin, si on peut appeler ça danser...
— Qu'est-ce que ça peut te faire ? Craché-je, les sourcils froncés.
— Il t'a menti sur son identité, Gabriella !
— Ah oui ? Et toi tu ne m'as pas menti peut-être ? Tu as volontairement omis de me dire que Howard était le nom de famille de sa mère !
— Ça ne change rien du tout, ce type cherche seulement à te mettre dans son lit. Tu mérites mieux !
— Peut-être mais au moins il ne joue pas le bon petit toutou pour le faire ! vociféré-je, exaspérée. Dans un crissement de bois désagréable, je recule ma chaise et pars en direction de la piste de danse afin de rejoindre Gloria. Toutefois, Matteo saisit mon poignet et je m'arrête.
— Je suis désolé, je ne veux pas empiéter dans ta vie Gabriella. C'est juste que tu mérites quelqu'un de bien mieux qu'un coureur de jupons, quelqu'un comme...
— Comme toi, c'est ça ? coupé-je avant qu'il ne termine sa phrase.
— Ce n'est pas ce que j'allais dire.
— Mais tu le penses, Matteo. (Je retire sa main de mon poignet et glisse entre deux soupirs) Je suis vraiment désolée tu sais, mais tu sais très bien que ces choses là ne se contrôlent pas.
Il ouvre la bouche mais ne dit rien, et j'en profite pour m'éloigner. Rapidement, je trouve Gloria qui entame une danse très enflammée avec un homme. Il doit avoir au moins quarante ans.
J'approche et tape doucement son épaule. Elle se tourne vers moi avec empressement, arborant un large sourire. Je lui rends, faisant comme si de rien n'était, et elle repousse doucement l'homme pour danser à mes côtés.
— Tu fais une drôle de tête, ça va ?
— Ouais ! L'alcool me tourne un peu mais ça va.
Elle prend ma main dans la sienne et me fait tourner sur moi-même. Je souris comme une gamine et reproduis ce qu'elle vient de faire avec entrain. Gloria tournoie et manque de se casser la figure avec ses escarpins. Elle éclate de rire et je la rejoins, contente qu'elle soit présente pour me changer les idées.

Essoufflées et dégoulinantes de sueur, nous retournons nous asseoir à table et je jette un rapide coup d'œil à mon téléphone. Il est bientôt minuit...
— Matteo est parti ? Me demande-t-elle, observant les alentours.
— Je n'en sais rien.
Mon ton est plus sec que je ne l'aurais voulu.
— Il s'est passé quelque chose entre vous deux ?
— On s'est un peu embrouillés, oui.
— Merde, tu veux en parler ?
— Non, c'est rien d'important. Je pense que je vais rentrer chez-moi, je suis fatiguée.
Son front se plisse.
— Euh...okay, je peux terminer mon verre avant ?
— Tu peux rester un peu plus longtemps, je repars avec quelqu'un d'autre.
Ses lèvres finissent par s'ourler et elle se penche en avant, les yeux pétillants de malice.
— Quelque chose me dit que tu vas passer une bonne soirée, toi.
Je pince les lèvres, contenant un sourire et Gloria se met à rigoler.
— Ah ! J'en étais sûre, amuse-toi bien Gab. On se voit plus tard !
— Oui, envoie-moi un message quand tu rentres, d'accord ?
— Promis, fait-elle, m'envoyant théâtralement un baiser.
J'attrape mon sac à main et m'élance vers la sortie, impatiente de le retrouver. Une fois les portes grandes ouvertes, un vent tiède fait virevolter mes cheveux et j'embrasse la rue du regard, à la recherche de Connor.
Des bruits de pas se font entendre dans mon dos et ma main est tendrement attrapée par une paume forte et brûlante. Je me retourne et lève le menton afin de rencontrer le regard envoûtant de Connor.
Hola, muñeca.
Hola.
Sa main se mouve contre ma joue et je savoure son contact. Vite, je me place sur la pointe des pieds et capture ses lèvres. Ses deux paument viennent prendre mon visage en coupe et je m'accroche à sa chemise blanche.
— Tu m'as manqué, Gaby...susurre-t-il.
— Toi aussi tu m'as manqué.
Un sourire illumine son visage et j'encaisse le coup que cela me fait au cœur. Estoy en una mierda profunda...
— Où veux-tu aller ?
— Chez-moi, on va chez-moi.
— Mais ta grand-mère elle...
— Ne t'occupe pas de ça, conduis juste.

J'insère les clefs dans la petite serrure et entre, suivie de Connor qui ne pipe pas un mot. Il observe le lieu avec une curiosité nouvelle et je fonds en voyant cette bouille qui m'était encore inconnue.
— Je ne savais pas que tu avais acheté un appartement, c'est sympa.
— Ma grand-mère a vendu la maison familiale, l'argent m'a beaucoup servie.
— Je vois ça.
Tandis qu'il observe les lieux, je détache les sangles de mes talons et abaisse l'unique bretelle de ma robe. Intrigué par mes mouvements, Connor se tourne vers moi et ouvre la bouche, stupéfait. Ma robe s'écroule à mes pieds et je finis par crocheter la dentelle de ma culotte. Il suit mes mouvements avec minutie et, pour me moquer. Je fais une boule avec ma culotte et lui lance, un sourire malicieux aux lèvres.
Il la regarde tomber à ses pieds et me lance son fameux regard de mauvais garçon, tout en claquant sa langue contre son palais. À l'unisson, nous nous jetons l'un sur l'autre et Connor me pousse à sauter autour de ses hanches. Endiablé, il me dépose sur le rebord d'une commode et dévore ma gorge. De mon côté, je retire un à un les boutons de sa chemise et la jette dans son dos. Mes mains coulissent sur ses trapèzes, ses épaules et enfin sa taille puis ses hanches. J'avais presque oublié la beauté de son corps...
Connor détache sa ceinture et telle une lionne enragée, je me jette sur son pantalon pour l'enlever. Toutefois, il attrape mes mains et me contraint à les garder hors de portée du tissu. Mes lèvres sont prises par les siennes et je me laisse happer par ses baisers, trop langoureux.
Impatiente, je pousse sur son torse et me remets debout afin de le faire reculer à travers la pièce. Il me suit sans rien dire et une fois arrivé dans la chambre, je murmure à son oreille :
— Allonge-toi.
Ce qu'il fait sans attendre, un sourire malin sur le visage. Rampant sur lui, je m'occupe de descendre son pantalon ainsi que son dessous et embrasse doucement le dessus de ses cuisses. Connor plie les coudes, le souffle court et je croise son regard lorsque mes lèvres s'approchent de son intimité.
Une fois ma bouche autour de lui, il échappe un ah de plaisir et passe une paume derrière sa nuque. Mes doigts vont et viennent sur son abdomen et lorsque je touche un point sensible, son ventre se contracte et son autre main s'enfonce dans mes cheveux.
Après une dernière caresse, je dépose une suite de baisers sur son ventre et remonte doucement dans son cou. Connor ancre ses mains sur mes fesses et s'enfonce en moi avec lenteur. Je laisse tomber mon front contre le sien et gémis sans pudeur contre ses lèvres.
Comme si la déesse du sexe maniait mes mouvements, je remue les hanches avec frénésie. Pourtant, Connor râle et me force à basculer en arrière. Il se niche entre mes jambes et ralentit les mouvements, préférant la douceur à l'ardeur. Je noue mes doigts à ses mèches humides et me délecte de cette soudaine douceur avec laquelle il me fait l'amour.
La bouche ouverte, j'échappe des geignements incontrôlables et Connor les aspire en m'embrassant. Son corps trempé ondule contre le mien et je me perds dans les mille sensations qui me gagnent. Mes jambes luttent pour s'accrocher à lui.
— Tu m'as tellement, tellement manqué...grogne-t-il, contre mon cou. Ton corps m'a manqué, ta peau, tes gémissements, ton odeur, tout...
— Ah...
— Je n'ai pas arrêté de penser à toi si tu savais, tu étais tout le temps dans ma tête...
— Connor, tais-toi...
— Hors de question, tu m'as rendu complètement fou alors que tu n'étais même pas là.
Il intensifie ses mouvements et je me perds dans un tourbillon de ressentis bien trop sensationnels.
— Plus jamais je te laisserai partir, plus jamais...
Il pose sa paume sur ma joue et enfonce sa langue dans ma bouche. Je réponds à son baiser avec fanatisme et ses coups de reins se décuplent. Le dos arqué, j'ouvre la bouche afin d'échapper cet orgasme salvateur, cependant Connor couvre mes lèvres de sa main, et jouit dans un silence foutrement sexy.

Collés l'un contre l'autre, nous reprenons notre souffle avec peine. Son cœur bat la chamade contre le mien, c'est agréable.
— Est-ce que ça va ? s'enquiert-il, inquiet.
— Oui, et toi ?
— Mieux que jamais.
Je souris et appuie sur sa nuque pour qu'il se rapproche à nouveau de moi. Une gouttelette de sueur tombe sur ma joue et je viens tendrement mordiller sa lèvre inférieure.
— C'est normal que tu n'aies pas de lit ?
Je pouffe de rire et hoche le menton.
— Il faut que je le monte.
Je désigne le coin de la pièce du regard et Connor m'imite, saisissant le gros carton recouvert de scotch.
— Je t'aiderai à le monter.
— D'accord. Sifflé-je, poussant sur son pectoral dans le but de grimper à nouveau sur lui.
— Deuxième round ?
Si...fais-je, commençant à onduler des hanches.

•••
À très très bientôt ♥️

Enivre-moi Où les histoires vivent. Découvrez maintenant