Chapitre 10

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Omare éclate de rire dans le salon quand Romeo se plaint d'avoir sali sa chemise. Je termine d'enfiler la mienne sur mon débardeur et la laisse ouverte. Vendredi soir, ma première grosse soirée pour fêter notre victoire et je sais déjà que je ne tiendrai pas longtemps dans un bar. Tout en m'étudiant dans le miroir, je fais doucement bouger ma cheville.

J'ai encore mal, elle est toujours gonflée mais j'ai réussi à le cacher pendant les entrainements. Je compte sur ce week-end pour la laisser reposer et lundi, je reprendrai en meilleure forme.

Charleston entre alors dans la salle de bain et ferme la porte. Adossé contre, il me dévisage froidement avant de balancer le poche de gel dans l'évier en face de moi. Je fronce les sourcils, ouvre la bouche, écarquille les yeux et la referme immédiatement. Il est entré dans ma chambre.

— Montre-moi.

Je ne quitte pas la poche des yeux, préférant largement ignorer le brun que d'avoir à l'affronter. Il ne posera pas une main sur moi sans s'assurer que je sois d'accord et pour le coup, je compte bien refuser. J'ai juste besoin de deux jours de repos. Rien de plus.

— Max.

— Je vais bien.

— Ness a raison, tu vas le regretter.

Je lui lance un regard noir et il croise les bras sur son torse, y répondant aussi férocement. Depuis mercredi, j'évite Ness et il en fait autant : il ne me regarde pas, ne me parle pas, reste le plus loin possible de moi. Charleston n'a fait aucune allusion à ce qu'il s'était passé quand je suis revenu dans la nuit. Il m'attendait, allongé dans le canapé, s'est assuré que j'étais en un seul morceau puis il est allé se coucher. Le lendemain, on a repris les cours et en rentrant, Charleston était à la même place que d'habitude, devant la table-basse, son assiette vide et la mienne qui m'attendait.

— Je vais bien, je répète finalement.

— Ce n'est pas ce que j'ai demandé.

— J'ai été clair pourtant : je n'ai pas besoin d'aide. C'est une poche de gel, chose qu'utilise tous les membres de cette équipe, je siffle en l'attrapant dans l'évier. Ce qui m'inclue et ce qui signifie que c'est normal.

— Ce n'est pas normal, non.

— Je peux savoir pourquoi tu me prends la tête alors que tu ne dis rien à Omare quand il s'en sert ?

Ses yeux s'assombrissent et je sais que je n'obtiendrai pas de réponse. Encore une question qui sort de sa zone de confort. Je secoue la tête et range mon bordel sur le meuble. Je ne compte pas insister pour obtenir une réponse mais ça ne signifie pas pour autant qu'il obtiendra quoi que ce soit de ma part. Une fois mes affaires en ordre, je fais un pas dans sa direction pour sortir. Mais il ne se décale et continue de bloquer la porte.

— On va être en retard.

— On ne peut pas être en retard dans un bar, réplique Charleston.

— L'équipe nous attend.

— Les perruches nous attendent.

Je laisse tomber et attrape son poignet. Surpris, il regarde ma main et n'a pas le temps de réagir : je le tire vers le milieu de la pièce et sors sans attendre. Omare relève les yeux vers moi et sourit.

— Enfin ! On peut y aller ?

— Je suis prêt, je réponds en remettant la poche au congélateur. Les autres y sont déjà ?

— Non, ils sont dans le hall. On part tous ensemble.

Romeo passe son bras autour de mes épaules et Charleston ferme la porte derrière nous. Quand on retrouve l'équipe, Lael accapare mon attention et on prend enfin le chemin du bar à pied. Il nous faut une trentaine de minutes pour y aller et je retiens le chemin pour être certain d'être capable de ramener les déchets en sécurité à la fin. Jonas et Brett saluent les serveurs avec des sourires immenses quand Lael les enlacent. Surpris, je regarde Charleston les rejoindre en tapant son poing contre les leur chaleureusement.

RACOONS #1Where stories live. Discover now