Nouvelle || Les repas de famille

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Alors, je vais commencer avec un sujet sensible, les repas de famille. Personnellement, de mon point de vue d'adolescente, je compare un peu ça à une grande bataille. Avant d'y aller, je prépare mes armes, de préférence mon portable et mes écouteurs, c'est le minimum syndicale pour ma survie et un uniforme. Alors l'uniforme, il faut qu'il soit confortable bien sûr, mais il faut aussi qu'il me permette de passer au travers du regard sévère du général en chef, j'ai nommé, ma mère. Il faut aussi préparer un plan, une bonne stratégie de combat pour survivre à cet évènement familial. Il faut anticiper qui seront mes alliés, qui seront mes ennemis, et tout les changements de camps ainsi que les imprévus possibles. Par exemple, en cette belle période d'épidémie, un nouveau combattant a fait son apparition sur le champ de bataille, le tonton anti-vaccin. C'est un individu isolé et par conséquent dangereux. Maintenant à cause de lui, il faut rajouter aux habituels et traditionnels débats comme la politique, la télé, enfin je vais pas tout vous dire vous connaissez déjà, non il faut rajouter le débat sur le vaccin. Et comme le tonton anti-vaccin est un individu particulièrement attaché à sa cause, la bataille fait rage. Les arguments volent au-dessus de la table comme des balles de fusils et je dois faire attention à ne pas devenir un malheureux dommage collatéral. Autant dire que c'était déjà pas bien tranquille avant alors depuis cet été....

Et puis sinon, à par le tonton anti-vaccin faut toujours prendre en compte les ennemis habituels. Celui que je déteste le plus voir arriver, c'est l'inconnu au bataillon. Je trouve que cet individu est tout simplement terrifiant. Il arrive dans l'ombre, par derrière, quand je m'y attends le moins.... Et là bam, il attaque ! Ses armes favorites sont le " oh comme tu as grandis depuis la dernière fois que je t'ai vu ! ", " tu étais si petite avant ! ", " tu te souviens de moi n'est-ce pas ? ". A ce moment là il ne reste plus qu'une solution, très lâche j'en conviens et j'ai honte de l'avouer mais.... il faut fuir. Il faut fuir et rejoindre la résistance qu'on forme avec les autres ados. Personnellement depuis quelques temps la résistance est un peu bancale. Malheureusement, je ne peux la plupart du temps que compter sur mon petit frère, et je sais pas pour vous mais en général les petits frères, c'est pas vraiment des alliés fiables. Sinon, y a bien mes cousins de temps en temps mais... y en a un qui sort de sa crise d'adolescence et l'autre elle y rentre alors.... le soutien est un peu faible. Je ne peux donc compter que sur moi et sur ma patience pour survivre. Heureusement pour moi, je suis ce qu'on pourrait appeller dans le jargon, une combattante furtive. Grâce à ça, j'arrive donc à m'échapper du champ de bataille sans me faire remarquer. Et j'avoue que c'est seulement grâce à cette capacité que j'ai la chance de pouvoir être encore en vie aujourd'hui.

- Ecrit en Octobre 2021


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