Tout stupeur et détresse par pure lacune
Ô bois demeuré sien! Sois doux et pas amer
Car plus rare et délicieux le souvenir cher
Fleur selon fleur se dresse en flétrissure aucune.
Corolle d'or! Ô prisme vierge de rancune
J'avais naguère comme un rire d'argent clair,
Sylphe! sylphe semant aux maints frissons de l'air
Le sage cataclysme où s'effarait la lune.
Au limpide silence étincelle un décor
De minces bleus halos, de souffles d'asphodèles...
J'avais ses longs solos, ses lentes valses d'ailes -
Las! Terrible et secret il a pris son essor
Tel innocent à soi seul iriser les nues
Ô mon âme, tais-toi, mais viens voir, ingénues
Les étoiles songeuses cueillir ce trésor.
Paris, 15 et 16 Décembre 1992.
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Solos pour le Sylphe
PoetryRecueil de poèmes dans le style symboliste et très mallarméen... Un faune est épris d'un sylphe insaisissable qui le fascine et l'ignore cruellement.