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« Cours ! On s'est fait repérer ! »
Il m'attrapa brièvement par la main et m'entraîna tout droit dans une course - poursuite infernale, s'enfuyant tous les deux, main dans la main, brûlant le pavé et bousculant les passants à contre cœur, mais pour notre vie.
« Plus vite, [T/P], plus vite ! » Je devinais l'épuisement s'immerger sèchement dans mes muscles, ma peau brûlée par la chaleur arrachante, mon pouls meurtri de pulsations inapaisables, la sueur coulant à mon front, mes mains devenant moites. Je n'en pouvais plus.
« Kazuha, je ne vais plus tenir très longtemps ! »
Celui-ci se tourna vers moi. Malgré la transpiration recouvrant son visage, son minois brûlant, sa respiration saccadée, sa queue-de-cheval blond platine décoiffée, et ses yeux rouges reflétant l'épuisement, il me fit le plus beau des sourires. Illuminant ce moment plus que difficile. Illuminant cet instant où l'on était sur le point de tout perdre. Et pourtant, lui, il l'illuminait d'espoir.
« Je ne te lâcherais pas ».
Je souris, rassurée, à l'entente de ces mots. Il se reconcentra dans sa cavale. J'observai ses cheveux. Le vent jouait avec eux, les faisant danser au rythme de nos pas accélérés. Je jalousais le vent, moi aussi, j'avais envie de toucher ses cheveux, c'était injuste de la part de la nature, me narguer de la sorte.
Mais cette chevelure, je ne la connaissais que trop bien. Elle me faisait remonter tant de souvenirs, principalement quand nous n'étions encore que des enfants.
À l'instant où je ferme les yeux, les souvenirs affluent telle une source de cascade s'effondrant indéfiniment. Je suis à nouveau lors de cet après-midi.
« ... 3... 4... 5... »
Je m'éloigna hâtivement de la voix qui devint rapidement qu'un faible son au loin, et j'examina le secteur, tentant désespérément de trouver la cachette idéale, là où il ne pourra jamais me trouver; là où ma réussite serait assurée.
Le choix de la cachette idéale devait être réfléchi avec soin, il fallait être stratégique ! Ce devait être une cachette ni trop commune, ni trop originale. Une cachette où jamais personne n'aurait l'idée de farfouiller par là. Et je crois bien que, cette cachette, elle était peut-être juste sous mes yeux.
Je discerna quelque chose se poser lentement sur mes cheveux, et, voyant une tige apparaître sur mon champ de vision, je compris que c'était une feuille. Du bout de mes doigts je l'attrapa délicatement de sorte à ne pas l'abîmer, puis je l'observa un court instant. Une simple feuille d'automne, colorée d'un rouge carmin prononcé, elle est belle, ai-je songé.
