14 - Final.

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« Trouvé ! » Résonna une voix lointaine

« C'est pas juste ! Tomo a fais exprès de me retarder ! »

Un rire éclata.

« La dernière fois vous vous êtes cachés au même endroit, c'était pas du jeu non plus ça ! »


À... à qui appartenaient ces souvenirs ... ?







La verdure des arbres avait complètement finit de ternir et le revêtement écarlate de la forêt était enfin arrivé. J'inspira l'air frais du début d'une nouvelle saison.

L'automne était pour moi la saison la plus vivante, celle qui avait l'air la plus réelle, sans son masque parfait de verdure d'été, de fleurs naissantes du printemps, ou du blanc monotone de l'hiver. L'automne était la saison où les feuilles mourraient en un spectacle si envoûtant, si gracieux, mais si maladif. C'était ça, la particularité unique de l'automne, ce don d'y retrouver de la vie quand tout meurt, c'était les teintes chaudes de rouges qui apportait le sentiment d'être réel, de goûter au ressenti de vivre et à la fois d'assister à la mort tomber sous nos yeux; une feuille s'évanouissant lentement à la recherche du sol d'où elle fut autrefois née, n'est-ce pas ce qui vous rappelle que le temps s'écoule ? Qui vous rappelle à la réalité ? Qui vous fait sentir si vivant et si réel ?

Je me ressaisie et tenta de me re - concentrer sur le poème que j'essayais de réaliser, une plume à la main. Malgré le joli spot auquel j'avais droit, l'inspiration était compliquée à mettre en lettres.

« L'averse automnale martèle violemment les feuilles étalées sur le sol, sans vie.

Je balaye un regard nonchalant sur l'étendue d'une plaine vermeille, elle se prolonge en une mer infinie

Peut être qu'il s'y trouvait une fin ?

Je me demande si, quelqu'un m'attends, là bas, au loin ? »


   Non, je n'y arrive plus, il manque quelque chose. Pour la énième fois, je déchire le poème et le laisse tomber en un couple de fragment sur l'obsidienne, rejoignant les autres morceaux.

Une troublante brise ondoyait l'atmosphère, je ne remarqua que trop tard ce changement. Et les fractions de poèmes à terre s'évadèrent dans le vent.

Un regret lancinant m'envahit.

« Il n'est pas achevé, non ? »

Je sursauta à l'entente de cette voix qui m'est inconnue, instinctivement, je me retourna rapidement.

Une main bandée tenait un morceau de papier, l'autre en comportait un second qui s'avérait se rassembler au précédent, déchirés; il reconstituait leur séparation.

Je reconnus le poème.

« Il manque une fin, il ne peut s'arrêter ici, ne pensez - vous pas ? »

L'éclat singulier de son regard me figea. Et si ... ?

Je pense que je venais de trouver de quoi mon poème manquait.

Je me releva de la roche où j'étais assise.

« Excusez-moi... Commençais - je.

Il m'observa silencieusement, patientant sûrement que je poursuive. Il m'avait l'air d'avoir une mine assez triste.

« Qui êtes vous ? » Terminais - je.

Il ne répondit pas tout de suite, les yeux écarquillés par ma question pourtant rationnelle, puis il finit par me répondre, avec un sourire déprimé.

𝑃𝑖𝑒̀𝑐𝑒 𝑀𝑎𝑛𝑞𝑢𝑎𝑛𝑡𝑒 𖥸ꪆDonde viven las historias. Descúbrelo ahora