𝑃𝑖𝑒̀𝑐𝑒 𝑀𝑎𝑛𝑞𝑢𝑎𝑛𝑡𝑒 𖥸ꪆ

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Le jour suivant, Beidou nous priva de toute tâche sous prétexte que s'entraîner toute la journée serait plus gratifiant. Depuis les premiers rayons de l'aube, armés de nos Bokken, nos bois s'entrechoquaient à nouveau.

« Repousse moi ! »

Réussir à le toucher s'avérait toujours autant compliqué, je perdais étonnamment du terrain à une vitesse fulgurante que je ne pouvais plus que compter sur la défensive. Je tenta tout de même de parer une attaque mais il ne perdit pas de temps et bloqua mon sabre dans son élan.

À la puissance qu'il chargeait dans le bois, je ressentis avec effroi l'écart distinct de niveau entre lui et moi, et je voulus me gifler intérieurement pour avoir pensé que trois jours n'était pas impossible. Ça l'était totalement, je n'avais plus aucunes chances.

Je chassa ces pensées décourageantes et  resserra vivement mon étreinte sur l'arme, puis abandonna enfin la défensive pour me mettre définitivement à l'attaque, aussi risqué que ce soit. Je ne progresserais jamais si je n'acceptais pas les erreurs.

Je fendais l'air de coups assurés, dans l'espoir vain de réussir à lui asséner un coup, mais il réussissait toujours à s'en sortir sans même que le Bokken ne frôle un de ses cheveux. Mais cela ne m'empêcha pas de comprendre quelles attaques s'avéraient plus utiles que d'autres. Par exemple, la vitesse pouvait être plus stratégique que la puissance du coup, grâce au fait qu'elle diminue la garde et la précision de l'ennemi.

Soudain, je me rendis compte du contact du bois sur moi un peu trop tard, étant totalement concentrée dans mes réflexions. Mais je demeura pour autant déterminée « Recommençons ».

Le même manège s'enchaîna encore et encore, et mes tentatives restaient vaines. Je commençais à me sentir épuisée mais je luttait pour n'en laisser rien paraître, trop motivée à m'améliorer pour arrêter maintenant. Le soleil devait déjà avoir atteint son zénith, constatant la chaleur étonnante frapper sur l'île. Et l'effort intense de l'entraînement n'améliorait en rien les choses...

Puis enfin vint un moment où nous eurent le droit à une pause. Malgré qu'elle ne dura qu'un court instant, je pus reprendre pleinement de l'énergie ce qui fut un grand avantage pour le reste de l'entraînement.

« Essaie de te concentrer sur chaque mouvement pour essayer d'y établir une stratégie ».

Il feinta l'air de se préparer à esquiver ma prochaine attaque mais à la seconde où mon bras se mit en mouvement, il dévoila sa véritable attention et finit par me coincer avec une offensive que personne n'aurait, (sans doute), pu soupçonner. Un réflexe instinctif me sauva de justesse; j'eus tout pile le choix de brandir mon arme et me défendre, ou de riposter et de contre-attaquer, ce qui se révélerait de la pure folie à cet angle - ci. Cependant, je ne jouais en aucun cas ma vie, alors je ne perdis pas plus de temps sur la question et releva le défi en contre-attaquant à mon tour, ce qui poussa le jeune homme à reculer de plusieurs pas arrières.

Je souris un court instant de satisfaction, mais il se redressa et s'élança aussitôt dans ma direction et, immédiatement, il se passa quelque chose que je n'eus pas le temps de voir, je fus telle une aveugle l'espace d'un instant, en proie à une nouvelle sensation; je ressentis une étrange décharge me parcourant brutalement le bras jusqu'à ce qu'elle arrive sur mon Bokken et qu'elle se concentre en celui-ci. Comme fusionnant avec mon arme. Et suite à cet événement, j'agis immédiatement de façon naturelle, comme si c'était une capacité que mon corps connaissait déjà; mon poignet s'orienta vivement vers la droite et un fracas de bois résonna. Un choc me désorienta.

Lorsque je réussi enfin à examiner ce qu'il venait de se passer, je retrouva une arme en plein vol, projetée quelques mètres en arrières. En scrutant l'objet, je m'horrifia; une longue bande de l'écorce du bois était arrachée. Le Bokken atterrit violemment sur le sable, et mon regard bascula ensuite sur Kazuha; il avait l'air déstabilisé, arborant une expression d'incompréhension. Mes yeux se posèrent ensuite sur l'arme que je maintenait entre mes mains, il lui était arrivé la même chose, lui aussi. Il a été impacté par l'élément Electro.