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Mon corps était gelé. Je peinais à respirer et quelque chose d'aussi glacial imbibait mes poumons. Le seul fait de penser était douloureux. Ma tête tournait et d'étranges sons résonnaient de part et d'autres, mais je ne savais pas s'ils étaient bel et bien réel ou si ce n'était que le fruit de mon esprit torturé par une étrange souffrance.

Enfin, j'abandonna le fait de chercher à comprendre et me laissa emporter par les profondeurs d'une obscurité inconnue.











Mais quand je repris mes esprits, il faisait froid, une fois de plus.

Je discernais que le dos de mes mains se trouvaient au contact glacial de quelque chose ressemblant à la texture du sable. J'ouvris les yeux et croisa le ciel. Il arborait d'étranges teintes pourprées mais le temps avait l'air de s'être calmé. Je pressa les grains de sable contre mes doigts, m'assurant que tout cela était bien réel.

Je suis toujours... en vie ? 

Soudain, je me sentis m'étouffée et ne pus m'empêcher de tousser. Un goût salé emplit ma bouche et je me roula pour me mettre face au sable, je rejeta l'eau que je semblais avoir avaler.

Je me récapitula tout les événements précédents, et je me souvins du bateau, de l'effroyable tempête, de l'immense vague s'abattant sur le navire et... du noir. Je releva la tête avec effroi et compris désormais la situation. Je m'étais échouée sur les côtes d'une terre, et il n'y avait plus aucunes traces de l'Alcor ou de l'équipage de Beidou.

Où était Kazuha ?

Je tenta péniblement de me relever et je manqua de basculer vers l'avant, mais un contact provenant de derrière moi me retint.

« [T/P] ! ...Comment est-ce que tu te sens ? Tu arrives à respirer correctement ? » Je me réjouis lorsque je reconnus sa voix et ne pus m'empêcher de me retourner immédiatement et de lui faire face, soulagée.

- Nous sommes en vie ! M'écriais - je, le souffle secoué par des spasmes incessants.

À peine eus - je finis qu'il me prit dans ses bras. Le contact trempé de son torse me rassura quelque peu. Il était certain que nous allions nous confronter à une énorme fièvre d'ici quelques jours. Il portait le parfum salé de la mer, ce qui confirmait que la vague nous avait bel et bien emporté, et que par je ne sais quel miracle, nous avions survécu. J'espérais de tout mon coeur que la capitaine et l'équipage s'en étaient sortis, mais je ne pouvais plus en avoir la confirmation désormais, loin du reste, sans aucun autre signe de vie. Je me demandais où nous avions atterri, alors, même si je voulais rester plus longtemps contre l'agréable chaleur de son corps, je commença à me dégager. Mais il m'en empêcha et resserra ses bras autour de moi. Je sentis que mon coeur accéléra brusquement et j'entendis même mon propre pouls. Les pulsations de mon coeur me semblaient trop bruyant, et j'aurais presque voulu qu'il se taise. Son souffle m'effleurant était devenu plus rapide.

- Ne. Bouge. Pas.

Un rideau de pluie se mit à marteler le sable, mais je lui obéit et demeura sagement immobile. Un bruit de frétillement surgit des environs. Je ressortit légèrement la tête de son étreinte et remarqua, à travers la brume de gouttelettes, un buisson violet s'agitant lentement, comme si il s'y trouvait un prédateur se préparant à bondir sur sa proie. Quelqu'un nous épiait ?

Les mèches de mes cheveux trempés par l'océan et la pluie me gênaient la vue. Est-ce que la chose qui se cachait dans les feuillages était prête à se ruer vers nous ?
Le feuillage... Il était d'une mystique teinte pourprée.

Nous ne serions quand même pas retournés à Inazuma... ?

Soudain, un fracas de tonnerre vint confirmer ma théorie, et exactement à la seconde qui suit, des silhouettes de loups bondirent hors du buisson et se dirigèrent tout droit vers notre trajectoire. Kazuha me resserra un peu plus fort.

𝑃𝑖𝑒̀𝑐𝑒 𝑀𝑎𝑛𝑞𝑢𝑎𝑛𝑡𝑒 𖥸ꪆWhere stories live. Discover now