Story time: l'interview catastrophe (du début à la fin)

1K 209 68
                                    


Écoutez.

J'ai eu une longue journée.

J'ai bossé de 9h à 13h puis j'ai eu cours de 15h à 19h30, donc autant vous dire que rentrer à la maison et te rendre compte que t'as encore des devoirs à faire alors que tout ce que tu souhaites, c'est t'étaler en étoile du mer sur ton lit et ne plus jamais te relever, ça fait mal.

Mais bon, c'est tenable quand la journée se passe bien.

Ce qui, bien évidemment, n'a pas été le cas aujourd'hui.

Je travaille dans le centre de recherche de mon université sur un reportage sur les femmes religieuses d'un quartier défavorisé de Barcelone et leur relation avec la technologie, et après avoir passé des semaines à créer des putain de questionnaires traduits en quatre langues avec tes supérieurs qui te demandent de faire des changements dans les 8 documents différents tous les deux jours, on est arrivé à la partie plus active du projet, qui consiste en se rendre d'association en association pour distribuer les questionnaires, et interviewer certaines personnes.

Ah ah.

Les interviews.

C'est sympa, non, les interviews?

Du coup, ce matin, 10h, ma pote/collègue et moi on était chargées d'aller faire une interview à une certaine charmante dame.

Et à partir de là, ça a simplement été une succession de problèmes et catastrophes les uns après les autres.

Genre vraiment. Tout ce qui aurait pu mal tourné, a mal tourné.

ÉCOUTEZ, HEIN, DÉJÀ, QUI LAISSE LES DEUX STAGIAIRES SE CHARGER D'UNE INTERVIEW ENTIÈRE POUR LA PREMIÈRE FOIS SANS MÊME LEUR DONNER DES INSTRUCTIONS, DES CONSEILS, UN GUIDE, JE SAIS PAS MOI N'IMPORTE QUOI.

Parce que oui, je fais des études de communication et oui, j'ai fait des interviews avant, par contre c'était par ordinateur (#pandémie), et du coup j'ai jamais dû apprendre en 5min30 comment installer un trépied une caméra un micro professionnel putain pourquoi ça filme pas et merde pourquoi le son est aussi degueulasse et oh mon dieu je suis vraiment désolée pour l'attente.

Déjà, ça a mal commencé, parce qu'une heure avant l'interview aucune de nos supérieures avait validé les questions qu'on avait préparées, puis 30min avant on s'est rendue compte que personne n'avait l'adresse de la personne (en sachant qu'on l'interviewait là-bas.)

Ouais, ça promet hein.

MAIS SI SEULEMENT C'ETAIT QUE ÇA.

Au centre de recherche, on nous avait dit « oui oui t'inquiète on vous laisse nos deux caméras, puis le micro et le trépied vous le réservez au centre de matériel audiovisuel de l'université, no problemo », du coup je réserve le matériel le jour d'avant, avec ma pote on va le chercher, et .

« Oui mais le micro que vous avez réservé n'est pas compatible avec votre caméra. »

Du coup je suis en mode « ah bah, je sais pas, vous en avez pas un autre qui est compatible? »

Vous vous en doutez, la réponse c'était non.

Puis on me dit qu'on peut utiliser je-sais-pas quelle machine pour enregistrer le son, machine qui, bien évidemment, nécessite une carte mémoire qui, bien évidemment, n'est pas fournie et que, bien évidemment, nous n'avions pas.

Puis ça commence « oui mais quand vous avez fait la réservation en ligne, on vous a envoyé un email en vous demandant quelle caméra vous aviez et de quel [insérez vocabulaire très spécifique sur le matériel audiovisuel] vous aviez besoin et vous n'avez jamais répondu. »

(Questions qui, certes, je l'admet, je n'avais absolument pas vues)

Bref, j'ai passé VINGT MINUTES à me prendre la tête avec eux (ils étaient 2 au début et ils ont appelé du renfort et j'ai fini par être confrontée par 5 personnes à la fois, c'était très sympathique, surtout en sachant que ma pote m'a abandonnée pour aller chercher un micro de secours au centre de recherche), à essayer de leur expliquer que écoutez, je ne suis pas étudiante en audiovisuel, je suis juste la petite stagiaire à qui on a demandé de se charger de toute l'interview sans lui donner plus d'explications ou précision que ça, et sincèrement arrêter de me poser des questions sur les caméras ou le putain de materiel audiovisuel, je n'en ai strictement AUCUNE IDÉE.

(Viviana en sueur, au téléphone avec sa supérieure qui était évidemment super tranquille, a essayer désespérément de trouver une solution pour l'interview qui devait commencer vraiment très bientôt.)

Bref. On a fini par se rendre à l'interview avec le micro de secours du centre de recherche.

(D'ailleurs, je pense que je vais me faire bannir des réservations de matériel parce qu'entre ça, et le fait que la semaine dernière à trois jours d'intervalle j'ai dû annuler deux fois mes réservations quelques minutes à peine avant l'heure réservée parce que la personne interviewée a décidé de changer la date de l'interview plusieurs fois sans nous prévenir à l'avance, je pense qu'ils ne m'aiment pas trop là-bas, hein.)

Déjà, une fois sur place, on a galéré comme deux gogoles à installer la caméra sur le trépied, puis à fixer le micro, puis à comprendre comment fonctionne la deuxième caméra qu'on devait utiliser pour faire des plans différents pendant l'interview (ELLE VOULAIT PAS FAIRE LA MISE AU POINT PUTAIN).

Bref, finalement, tout est prêt, on commence l'interview, tout se passe bien, et là.

.

La caméra affiche l'enregistrement s'est arrêté automatiquement.

*rire nerveux*

On s'excuse, on arrête l'interview, on check la carte mémoire de la caméra, ET ELLE ETAIT PLEINE.

BIEN SÛR.

MAIS OUI, ENVOYEZ LES DEUX STAGIAIRES À L'INTERVIEW ET LAISSEZ-LES SE DÉMERDER AVEC UNE CARTE MÉMOIRE SANS ESPACE.

Bon, on respire, on échange la carte mémoire avec celle de l'autre caméra qui elle, était vide, tout va bien, on reprend l'interview.

...

La carte mémoire n'est pas compatible avec la caméra.

MFJWJFJWKSNWIS.

Ce moment où tu regardes juste ta collègue en mode well, fuck.

À ce niveau-là, on nageait profondément dans le désespoir et l'embarras, et heureusement que la dame qu'on interviewait était super sympa parce que vraiment, c'était pour nous foutre à la porte à coup de pied.

Bref.

Du coup bah, on a fini l'interview en filmant à l'iphone hein. Heureusement que la qualité des nouveaux téléphones est super bonne et que la dame avait un trépied/stabilisateur pour iphone, parce que ça nous a vraiment sauvé.

Donc voilà. Les péripéties de la vie palpitante de Viviana. J'avais envie de creuser un trou dans le sol et de m'y enfouir, mais bon.

La prochaine interview est dans deux jours, on garde les doigts croisés pour que ça se passe mieux, hein (en même temps, compliqué de faire pire, mais je ne veux pas tenter le diable).

En tout cas, une chose est sûre, on ne peut qu'apprendre :)))

Sur ce, la bise,

(Heureusement que je suis payée)

Viviana

You've reached the end of published parts.

⏰ Last updated: Feb 22, 2022 ⏰

Add this story to your Library to get notified about new parts!

Rantbook d'une chieuse qui aime le sarcasmeWhere stories live. Discover now